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A la première réunion de Nouvelle Donne, on rêve de changer les choses

Lundi matin s’est tenue au Snack Michel la première réunion de Nouvelle Donne à Strasbourg, un mouvement politique cofondé par l’ex-EELV Pierre Larrouturou et qui promet de réduire le chômage de moitié en cinq ans. Une cinquantaine de personnes se sont présentées, prêtes à relever le défi.

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Devant une cinquantaine de personnes, Pierre Larrouturou a détaillé les valeurs de Nouvelle Donne. A sa droite, Isabelle Maurer de Mulhouse. (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

En terminant son expresso au Snack Michel à Strasbourg, Pierre Larrouturou, cofondateur de Nouvelle Donne, était un peu inquiet lundi matin vers 10h. Combien de personnes allaient venir à la première réunion strasbourgeoise du mouvement qu’il a lancé ? Il prévient : « il n’y aura peut-être qu’une douzaine de personnes, on ne sait pas… »

Mais l’arrière salle du Snack Michel s’est bien vite révélée trop petite pour accueillir la cinquantaine de personnes qui se sont présentées. Il y a là Bertrand, Joël et Alain, des membres du Collectif Roosevelt 2012, le club de réflexion économique également fondé par Pierre Larrouturou avec Stéphane Hessel, ils forment le premier bataillon des militants de Nouvelle Donne. D’autres ont milité au Parti socialiste ou à Europe Ecologie – Les Verts (EELV), tout comme Pierre Larrouturou, lui-même conseiller régional d’Île-de-France élu avec l’étiquette EELV, d’autres ont tenté l’aventure du Parti Pirate

Présente également, Isabelle Maurer de Mulhouse, l’une des premières membres de Nouvelle Donne et surtout connue pour avoir mis en difficulté le président de l’UMP, Jean-François Copé, lors d’un débat à « Des paroles et des actes » sur France 2.

« J’ai voté pour ce que je croyais être la gauche »

Beaucoup ont voté à gauche en 2012 en se demandant où est allée la victoire. Une poignée se présentent comme « simples observateurs ». Tous en tout cas adhèrent à la vingtaine de mesures présentées dans le manifeste de Nouvelle Donne, qui proposent de résoudre la dette, la croissance et l’emploi par des mesures politiques. Dans une interview sur Rue89, Pierre Larrouturou affirme qu’on « peut tout changer en un an ou deux ».

Ça fait rêver. Et de fait, la cinquantaine de personnes présentes, plutôt âgées pour la vaste majorité, ont envie de rêver. Ils refusent de laisser la politique aux populistes et écoutent Pierre Larrouturou donner rendez-vous aux élections européennes de mai 2014 :

« On a été reçus 15 fois à l’Elysée et à Matignon, et 15 fois, on nous a dit que nos propositions étaient excellentes. Alors, qu’est-ce qu’ils attendent pour les mettre en œuvre ? Eh ben personne ne sait, personne ne sait même parmi les conseillers où va le gouvernement et c’est assez effrayant. Alors on va créer la surprise aux élections européennes et à la faveur de ce sursaut démocratique, imposer une quinzaine de mesures à prendre en trois mois. Parce qu’il y a urgence. »

« Tout le monde peut comprendre l’économie »

Pierre Larrouturou propose aux personnes présentes de se coordonner, et d’aller tracter dans les quartiers populaires et « partout où on ne s’intéresse pas à la politique, car on peut expliquer l’économie simplement. Tout le monde peut comprendre. » Aux questions sur « comment intéresser aujourd’hui », Pierre Larrouturou répond :

« En disant la vérité. Par exemple, en ne promettant pas, qu’on soit de droite ou de gauche, le retour de la croissance. On ne prétend pas faire de miracles. On a mis en avant 20 mesures, on s’y tient, ce sont nos engagements. Ils sont concrets. »

Bon. Mais les questions fusent. « Comment attirer les jeunes ? Comment sortir de la bipolarité gauche – droite ? Comment organiser les relations avec les autres partis ? J’aimerais faire quelque chose, mais je ne sais pas vraiment quoi… » Patiemment, Pierre Larrouturou répond :

« Lorsque la taxe Tobin sur les transactions financières a été pensée, il était inimaginable qu’elle soit appliquée. Mais aujourd’hui, 11 pays européens, dont l’Allemagne, sont en train de la mettre en place. Alors oui, il faut être inventif. Oui, individuellement, on peut faire changer les choses. Nous sommes engagés dans une course contre la montre, contre notre cerveau reptilien qui nous pousse vers la confrontation. A nous de choisir la civilisation. »

Mais il est midi, et les serveurs du Snack Michel n’ont aucune pitié pour les rêves démocratiques. Ils évacuent la salle sans ménagement et tous ces militants de la première heure se retrouvent vite dehors avec à peine une adresse email pour se retrouver (alsace@nouvelledonne.fr). Des premières réunions publiques devraient être annoncées prochainement.


#Isabelle Maurer

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