Le conflit entre Israël et la Palestine a fait plus de 5 000 morts depuis le 7 octobre, dont au moins 3 800 Palestiniens. Selon la préfecture du Bas-Rhin, des appels à manifester place Kléber, vendredi 20 octobre à 17h30 et samedi 21 octobre à 14h00, tournent sur les réseaux sociaux. Toujours selon elle, l’objet de ces manifestations pro-Palestine sont « susceptibles d’affecter le respect de la dignité de la personne humaine ». Dans un premier arrêté du 19 octobre, et un second du 20 octobre, elle interdit ces potentielles manifestations. Pourtant, aucune déclaration de rassemblement n’a été effectuée auprès de ses services.
Les interdictions préfectorales sont motivées par diverses considérations, quasi-identiques dans les deux arrêtés. La mobilisation des forces de la sécurité intérieure pour les matchs de demi-finale de la coupe du monde de rugby, les 20 et 21 octobre. Le contexte de tensions vives au Moyen-Orient. Le risque qu’une telle manifestation donne lieu à des propos et gestes à caractère antisémites ainsi qu’à l’incitation à la haine raciale. Le décès le 18 octobre d’un homme en Turquie lors d’une manifestation anti-Israël. Ou encore le contexte de menace terroriste.
Gérald Darmanin retoqué par le Conseil d’État
Elle revient aussi sur la manifestation du 13 octobre en soutien au peuple palestinien à Strasbourg, déjà interdite par arrêté préfectoral. Elle considère que parmi les 500 personnes réunies malgré l’interdiction, 150 se sont montrées « particulièrement virulentes » et rappelle que 13 personnes ont été interpellées à cette occasion – parmi lesquelles Jean-Claude Meyer, membre de l’Union Juive pour la Paix.
Elle conclut en estimant qu’une « telle manifestation vise à provoquer ou à légitimer des actions de nature terroriste ».
Le 12 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a fait parvenir aux préfets un télégramme leur demandant d’interdire systématiquement les manifestations de soutien à la Palestine. Le 18 octobre, le Conseil d’État a estimé qu’il appartient aux préfets de décider d’interdire ces manifestations et « qu’aucune interdiction ne peut être fondée sur le seul fait que la manifestation vise à soutenir la population palestinienne ».
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