Sept responsables de structures culturelles de Strasbourg appellent à « l’action »
Les salles fermées et le silence, c’est terminé pour sept responsables de salles culturelles strasbourgeoises. Ils rappellent qu’il n’y a pas de vie sociale sans culture et qu’il faut en débattre.
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Pierre France
Publié le ·
Imprimé le 23 novembre 2024 à 11h29 ·
5 minutes
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Alors que s’amorce l’été, que se dessinent leur prochaines saisons, les structures culturelles de Strasbourg sont encore en plein dans la crise sanitaire. Pour certaines, le flou et l’attente ont assez duré. Sept directrices et directeurs de structures culturelles strasbourgeoises ont publié un texte commun titré « Pour une culture agissante » (lire ci-dessous) dans lequel ils invitent le public, leurs partenaires et les collectivités à penser dès maintenant la Culture de « l’Après. »
Rue89 Strasbourg : Comment s’est déroulée la génèse de ce texte ?
Joëlle Smadja : Depuis le début de la crise, les annulations et les fermetures de nos salles, nous échangeons beaucoup entre responsables de structures culturelles, pour savoir quoi faire et à quoi s’en tenir… Nous avions un groupe informel à Strasbourg que nous avons réactivé à cette occasion. Après deux mois de silence, il nous apparaissait important de prendre la parole, de rappeler ce qu’est la culture et quel est notre rôle social.
Est-ce en lien avec les élections municipales ?
Nous appelons les collectivités locales à se positionner bien sûr, et nous espérons que les candidats aux élections prendront part au débat. Il est important que les électeurs, même dans cette fin de campagne très courte, sachent à quoi s’en tenir quant aux choix des élus pour la culture. Mais il s’agit aussi d’un message à l’adresse du public et de nos partenaires. Dès le début de la crise, la culture a été évacuée comme quelque chose de non-essentiel. Puis on voit à présent qu’on nous demande d’occuper les enfants pendant l’été… On reçoit des fiches techniques ultra-détaillées qui nous expliquent comment faire venir et faire ressortir les gens sans qu’ils se croisent… Très bien, mais la culture, ce n’est pas que ça. Il faut se poser les questions de fond et surtout y répondre.
Pole-Sud a été particulièrement touché par la crise sanitaire ?
C’est une année maudite pour beaucoup de structures culturelles. C’était l’année d’une programmation spéciale à l’occasion de nos 30 ans et nous avons dû annuler entièrement notre biennale Extradanse. Mais nous sommes subventionnés et c’est une chance, particulièrement dans ce contexte. Nous avons payé les intermittents jusqu’en juin et honoré l’ensemble de nos engagements. Je pense surtout aux structures qui dépendent de la recette, qui vont devoir se relever après la perte d’au moins trois mois sans revenus, avec des jauges devenues minimes… La culture est un secteur économique important. On ne peut pas continuer à attendre en silence…
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