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Le port de Strasbourg espère se décarboner grâce au transport ferroviaire

Le Port autonome de Strasbourg a dévoilé sa stratégie pour les années à venir ce 4 septembre. Il planifie des investissements pour la décarbonation de ses activités, avec la création et la modernisation d’infrastructures ferroviaires de transport de marchandises.

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Le Port autonome de Strasbourg prévoit 200 millions d’euros d’investissements ces 10 prochaines années dont une bonne partie dédiée au transport sur rail.

« Les ports, eux aussi, doivent se renouveler », introduit Anne-Marie Jean, présidente du conseil d’administration du Port autonome de Strasbourg (PAS) et vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). « Nous sommes le second port fluvial français, avec en moyenne, chaque année, 7 millions de tonnes de marchandises qui transitent. C’est l’équivalent des gros ports maritimes français », souligne-t-elle mercredi 4 septembre pour illustrer les enjeux lors d’une présentation du plan stratégique 2024-2028 du PAS.

Le Port comprend la vaste zone industrielle à l’Est de Strasbourg, mais également huit autres sites à Marckolsheim, Beinheim, Lauterbourg, Drusenheim ou encore Eschau. Claire Merlin, directrice générale du PAS, affirme que la structure souhaite devenir un « acteur incontournable des transitions écologiques et énergétiques ». Avant de détailler un plan d’investissements « presque entièrement finalisé » de 197 millions d’euros sur dix ans, qui doit par exemple permettre de passer de 1 à 2 millions de tonnes de marchandises transportées en train.

Développer des infrastructures ferroviaires

Le transport des marchandises est un secteur stratégique dans la transition écologique. Les voies fluviales et ferrées sont des alternatives à la route, peu émettrices de gaz à effet de serre. L’objectif du PAS est de donner davantage de possibilités aux industriels d’utiliser ces modes de transport sobres, en facilitant leur utilisation et en optimisant leur rendement. « Nous avons des difficultés pour estimer le trafic poids lourds que génère le port, reconnait Claire Merlin. C’est l’un de nos objectifs, chiffrer ce mode de transport pour mieux proposer des alternatives. »

Claire Merlin, directrice général du Port autonome de Strasbourg, depuis la nouvelle capitainerie.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Concrètement, 70 millions d’euros seront consacrés à la création d’un hub ferroviaire et fluvial au niveau du terminal sud du port de Strasbourg. 55 millions d’euros serviront à entretenir les infrastructures, dont les 105 kilomètres de voies ferrées. Celles du site de Marckolsheim doivent être entièrement rénovées. 25 millions d’euros sont prévus pour augmenter la capacité du terminal à conteneurs de Lauterbourg et préparer la venue de l’entreprise de raffinage de lithium Viridian. Une activité aux bénéfices environnementaux contestés par des écologistes, notamment si les voitures électriques devaient être produites en aussi grandes quantités que les voitures thermiques actuelles. Par ailleurs, des péniches à propulsion électrique devraient petit à petit remplacer les bateaux existants du port.

L’autre axe de la stratégie de décarbonation du Port autonome est l’amplification de son réseau de chaleur (R-PAS). Il entend pousser les entreprises à expédier leur énergie thermique vers les quartiers voisins pour qu’elle soit utilisée pour le chauffage des habitants. Des usines comme Blue Paper ou l’incinérateur Sénerval participent déjà à cette valorisation.

Cohabiter avec des milliers de riverains

L’objectif de cette planification stratégique concerne aussi les entreprises qui s’installeraient dans la zone industrielle afin qu’elles « s’inscrivent dans la transition écologique ». « Nous avons des candidats très intéressants mais je ne peux rien dire comme ce n’est pas finalisé », temporise Anne-Marie Jean.

Le PAS promet de s’intégrer davantage dans le territoire, dans un contexte où des milliers de logements ont été construits à proximité de la zone industrielle. « Certaines parties de la zone portuaire seront ouvertes au public pour des balades au bord de l’eau », assure Claire Merlin.

Elle admet cependant que pour l’instant, rien n’est défini dans le détail pour permettre un dialogue efficace entre les riverains et les industriels. Une telle cohabitation implique pourtant de forts risques de nuisances voire d’exposition à des pollutions. « Nous y travaillons, et pour l’instant, nous nous efforçons de répondre aux demandes », promet la directrice générale du PAS.


#transition écologique

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