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Politique et médias au cinéma : Les « Toiles du journalisme » invitent au débat

Entre festival de films et forum de discussions, la seconde édition des « Toiles du journalisme » interroge les représentations du politique et des médias à l’écran. Les 20, 21 et 22 mars à Strasbourg, en accès libre.

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La façade du New-York Times. Le documentaire sur ce journal montre les transformations subies par les médias aujourd'hui. (DR)

« Osez douter ! » est-il suggéré en sous-titre de cette manifestation orchestrée par le Club de la Presse de Strasbourg-Europe, la Librairie Kléber, la Ville de Strasbourg, le Conseil Général du Bas-Rhin et la Région Alsace. La tendance actuelle est à l’invective, indignée ou enthousiaste, c’est selon, et le slogan de cette manifestation aux velléités festivalières (mais dépourvue, pour l’heure, de toute programmation d’envergure et de compétition) entend se faire l’écho de cette expressivité chorale en invitant à l’échange.

Six films feront l’objet de rencontres et discussions – parmi lesquels le documentaire « Coupez le son ! » Le charisme politique qui décrypte le langage corporel des hommes politiques, et le percutant « L’Exercice de l’Etat », plongée organique au cœur de l’appareil politique en action.

Chaque projection est accompagnée d’un débat, tandis que des conversations s’organisent parallèlement entre public, photographes, sociologues et journalistes d’horizons variés – dont Catherine Nay, Patrick Poivre-d’Arvor, et Pierre Haski, co-fondateur de Rue89, présent mercredi 21 mars à 19h30 au cinéma Star pour un débat autour du documentaire « A la une du New-York Times ».

Rencontre avec Vladimir Vasak, vice-président du Club de la Presse Strasbourg-Europe et co-organisateur du festival:

Comment est né ce projet ?

« L’idée remonte aux premières réunions préparatoires des Assises du journalisme, il y a trois ans. Nous avions le souhait de proposer une programmation cinématographique pendant les Assises, afin d’avoir une offre à offrir au « grand public ». L’idée n’a pas été retenue par l’organisateur de l’événement qui préférait concentrer son énergie et son budget aux Assises, elles-mêmes. Au Club de la Presse, nous n’avons pas abandonné ce projet, d’autant que le public s’interroge de plus en plus sur notre profession et qu’il est important de lui répondre. En outre, il y avait autrefois à Strasbourg, Le Festival International du Film des Droits de l’Homme, et depuis sa mort, aucun festival de cinéma n’a interrogé la liberté d’expression dans cette ville. Il nous importe de le faire et de permettre aux spectateurs d’avoir accès gratuitement aux films de la sélection, comme aux rencontres que nous organisons avec des écrivains, des journalistes ou des sociologues. »

La thématique est, cette année, de circonstance…

« Pour la première édition, nous avions choisi un thème qui puisse intéresser le plus grand nombre : celui du journaliste au cœur des conflits. La notion de risque, le mythe du grand reporter fascinent les gens. Et nous savions très bien qu’en 2012, il y a avait un thème à ne pas manquer : celui du journalisme associé au politique. Nous sommes au cœur de la campagne électorale, et il nous semblait fondamental de nous interroger sur la façon dont la fiction et le documentaire perçoivent la profession de journaliste dans son rapport au politique. »

Deux univers liés, qui suscitent des fantasmes l’un comme l’autre…

« Je pense, oui. Et tous ces fantasmes suscitent des questions. L’idée de ce festival est de permettre au public de les poser. A mes yeux, le film de Pierre Schoeller, « L’exercice de l’Etat » est un film-clef. C’est pour moi l’un des films les plus pertinents sur l’exercice du politique et son rapport aux médias. Il décrypte très bien le rôle de la profession d’homme politique, et à travers elle, celui des journalistes, via le personnage de la conseillère en communication. Je pense que ce film-là peut rendre les spectateurs plus adultes dans leur façon d’appréhender les politiques et la profession de journaliste. Celle-ci est en train d’être désacralisée, le public est de plus en plus alerte et vigilant, et c’est tant mieux. »

Internet y est pour beaucoup…

« Bien sûr et c’est pourquoi il nous semblait nécessaire d’interroger, notamment à travers le documentaire « A la une du New York Times », le virage qu’internet a fait prendre à notre profession. Nous nous interrogerons aussi, pendant le festival, sur la manière dont le web fait évoluer la manière d’aborder la question politique aujourd’hui. Globalement, la campagne présidentielle de 2012 change de nature avec cette nouvelle donne. De tout cela, nous avons envie de débattre avec le public. »

Pour aller plus loin

Consulter le programme complet sur le site du festival.

Le 27 mars au club de la presse, une soirée-débat « On refait le 20h » sur les médias.


#cinéma

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