Dans la soirée du 13 août, vers 21h, des sans-abris sont rentrés dans un bâtiment vide et en instance de démolition au 8 rue de Sarlat, dans le quartier du Neuhof à Strasbourg. Le site se trouve dans le même ensemble d’immeubles que le squat Sarlat, où vivent au moins 70 familles sans autre solution d’hébergement depuis avril.
En tout, une cinquantaine de personnes supplémentaires, d’origine géorgienne, dont une dizaine d’enfants, ont cherché à s’y installer dimanche soir. Des policiers sont rapidement arrivés sur place, deux hommes ont été arrêtés à cette occasion puis les agents sont repartis. Les sans-abris ont pu passer la nuit de dimanche à lundi sous un toit.
Au matin du lundi 14 août, les nouveaux habitants commencent à nettoyer des appartements plus ou moins insalubres, sans eau courante ni électricité. Quelques pièces sont tout de même en bon état et habitables.
Nicolas et Nita, les enfants de Diana, jouent devant l’immeuble, contents d’avoir trouvé une solution après avoir dormi pendant trois mois au camp de l’Étoile. Ce dernier devrait à nouveau être évacué courant août, une décision en ce sens du tribunal administratif de Strasbourg le 7 août ayant donné huit jours de délai aux occupants et aux autorités.
Pas d’hébergement au 115
Toutes les personnes présentes devant l’immeuble disent dormir dans des tentes ou des voitures. Venue en France avec son fils de 17 ans, Maya explique en anglais qu’elle est contrainte d’occuper ce bâtiment pour ne pas dormir dehors : « Tous les jours j’appelle le 115 (le numéro pour demander un hébergement d’urgence, NDLR), ils disent qu’ils n’ont pas de place. »
À 12h15, un premier fourgon de police se gare devant le 8 rue de Sarlat, avant d’être rejoint quelques minutes plus tard par un, puis deux autres véhicules. Aux alentours de 14h30, les forces de l’ordre évacuent le site. Les sans-abris devront retourner dormir dans la rue.
D’après deux personnes présentes sur les lieux lors de l’évacuation, des occupants ont été arrêtés par les policiers. Contactée, la police nationale n’a pas répondu à nos demandes de confirmation.
Le bailleur social Habitation Moderne, propriétaire des lieux, la préfecture et la Ville de Strasbourg, actionnaire majoritaire d’Habitation Moderne, n’ont pas donné suite à notre sollicitation au moment de publier cet article.
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