Ancienne maire de Strasbourg de 2001 à 2008, Fabienne Keller (Les Républicains) n’a pas été la dernière à bétonner la ville. Encore aujourd’hui, elle affirme qu’elle n’est pas contre la densification urbaine, c’est à dire le processus permettant de loger plus de personnes sur le même espace. Le Plan local d’urbanisme (PLU), en cours d’achèvement, doit consacrer cette politique pour les dizaines d’années à venir afin, notamment de limiter l’étalement urbain.
Mais, selon Fabienne Keller, la densification menée par Roland Ries, le maire (PS) de Strasbourg, n’est pas suffisamment réfléchie :
« À de nombreux endroits, sur la moindre dent creuse, on bétonnise et on ajoute des logements. S’il est normal de vouloir augmenter le nombre de logements disponibles, ça ne peut pas se faire dans la précipitation. Il est nécessaire de penser les respirations, les lieux de rencontre… Or Roland Ries et son équipe confie lot après lots aux aménageurs privés. Le résultat, comme on le voit sur l’axe Deux-Rives, est qu’il n’y a pas de vue d’ensemble. »
Et pan sur l’axe majeur de développement de l’agglomération, un grand projet qui signera les deux mandats de Roland Ries et dont il s’estime plutôt fier jusqu’à présent. L’actuelle sénatrice LR du Bas-Rhin poursuit :
« Tout se déroule comme si on n’avait pas tiré les leçons du passé, l’époque où l’on construisait de grands ensemble pour les regretter ensuite. Ces bâtiments construits à la va-vite et plein de tous petits logements, à côté d’une autoroute ou même des industries du Port du Rhin, sans lieux de vie dédiés, vont créer d’importants problèmes de voisinage. Il est à craindre que dans 20 ans, il faille se payer une rénovation urbaine pour l’axe Deux-Rives. »
Fabienne Keller : « Roland Ries reproduit les mêmes erreurs »
Un fascicule distribué en ville
L’équipe de l’opposition LR du conseil municipal de Strasbourg a donc édité un petit fascicule, appelé « PLU : les 7 erreurs qui impacteront votre vie quotidienne » (voir ci-dessus) et qui sera distribué en ville dès samedi.
La concertation sur le PLU s’est terminée en le 20 mai. L’opposition municipale a choisi d’attendre pour lancer cette campagne de critiques afin de ne pas interférer avec l’élection législative partielle. Reste que nombre de Strasbourgeois vont découvrir qu’il y avait un PLU en cours de concertation à cette occasion, c’est à dire trop tard pour ajouter leurs remarques.
Pour Thibaud Philipps, dans l’opposition municipale (LR) à Illkirch-Graffenstaden, cette enquête publique n’a de toutes façons pas été à la hauteur des enjeux :
« De nombreuses personnes n’ont pas pu exprimer leurs avis. À Illkirch, il fallait aller jusqu’à la mairie, où l’on installait les gens sur une table avec une pile de documents et on les laissait se débrouiller avec ça. »
Le PLU doit être approuvé par les conseillers municipaux et communautaires de l’Eurométropole avant la fin de l’année, faute de quoi l’ensemble de la procédure serait à reprendre.
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