Cela fait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de jeunes manifestants dans les rues de Strasbourg. Ce vendredi 15 mars, environ 5 000 lycéens et collégiens sont partis de la place Kléber vers le Parlement européen dans le cadre d’une « grève mondiale » pour le Climat suivie par la jeunesse dans plus de 2 000 villes au monde.
Ces dernières années, 5 000 manifestants à Strasbourg, cela correspond aux plus fortes mobilisations contre la loi Travail en 2016, ou la Marche pour le Climat et contre le GCO du 8 septembre 2018. La plupart des cortèges rassemblent entre 1 000 et 2 000 personnes, parfois jusqu’à 4 000 contre les premières réformes du gouvernement Macron (sélection à l’Université, SNCF, hausse de la CSG, réduction d’emplois publics, etc.)
Un renouvellement des têtes et des slogans
Plus que le nombre, c’est surtout l’énergie, le timbre aigu des voix, la participation massive aux chants pendant une vingtaine de minutes par les participants, le renouvellement des messages qui changeaient des habitudes strasbourgeoises. Certes, l’opportunité de rater quelques cours a peut-être fini d’en convaincre certains, mais beaucoup arboraient des pancartes préparées à l’avance, le plus souvent sur des cartons.
Sur les pancartes, les manifestants ont aussi su renouveler le genre :
« On ne nique pas sa mer / Phoque le réchauffement climatique / en 2019 ; le Titanic n’aurait pas coulé / Faire pipi sous la douche ne suffit plus / 3° je les préfère dans ma bière. »
Elles faisaient écho aux slogans entonnés à tue-tête « Et 1 et 2 et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité / On est plus chaud que le climat / Tous concernés, il n’y a pas de planète B. »
Les revendications de ces futurs électeurs restent de l’ordre général, mais elles visent à des actions rapides de la part des dirigeants, notamment les chefs d’États, et aux entreprises, là où ces derniers renvoient souvent à des plans d’actions à très long terme (jusqu’à 2050 !).
Quelles suites ?
Dans les lycées, il n’y a pas eu de débats dans tous les établissements strasbourgeois comme le souhaitait le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, mais si des discussions ont été menées « en amont ou par la suite », précise le Rectorat, qui renvoie à des actions qu’elle a « tout au long de l’année ». Le taux d’absentéisme dans les établissements n’était pas connu en fin d’après-midi.
Avec cette large mobilisation, le mouvement lycéen pose la question de sa suite et des réponses à y adresser. Samedi ce seront sûrement d’autres générations qui se mobiliseront, avec la cinquième Marche pour le Climat, à Strasbourg et dans le reste de la France. Les organisateurs strasbourgeois ont en tout cas déjà annoncé vouloir réitérer la manifestation vendredi 22 mars.
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