Après avoir fondé Ludus Académie en 2012, une école de développement de jeux vidéos, son directeur Jérôme Hatton s’est lancé, à la même époque dans la création d’un musée participatif qui retrace 40 ans d’histoire des jeux vidéos.
Le cœur du musée, installé dans un ancien centre pour enfants handicapés à Schiltigheim, donne accès à de nombreuses consoles et bornes d’arcades. Une autre partie des salles vise à lier ce « 10ème art » avec les 9 autres (cinéma, figurines, BD…).
Une fois la porte d’entrée franchie, le hall d’entrée se consacre aux expositions temporaires. Pour débuter, Mario et Zelda, les deux grandes licences de Nintendo, sont mis à l’honneur en attendant la sortie de la console Nintendo Switch, le 3 mars.
Ubisoft, Nintendo ou d’autres ne sont pas (encore) partenaires du musée, mais des contacts sont noués, assure le fondateur qui lance le musée à partir de sa collection. L’exposition est organisée de manière chronologique.
Dans la première pièce, on découvre l’anatomie des premières machines puis une salle est remplie de consoles de l’un des premiers jeux vidéos installés sur les écrans domestiques, le jeu de « tennis » Pong, avec ses célèbres traits blancs et sa balle carrée (1976).
La visite se poursuit au sous-sol avec quatre espaces retraçant l’évolution des consoles et des jeux tels que King-Kong, Pokémon jusqu’aux plus récents Assassin’s Creed. Consoles et bornes d’arcades sont accessibles au public, dans chaque salle pour que les gamers (joueurs en français) puissent démonstrer leur talents.
Une salle d’arcade est ouverte, pour les nostalgiques des jeux éclairés aux néons. Un des axes du musée est la pédagogie, permise notamment par un espace consacré aux jeux éducatifs. Dans les mois à venir, des ateliers de découverte seront proposés à destination des enfants.
Ramenez vos vieilles consoles
Le lieu joue sur la fibre nostalgique de la première console de jeux, apprend quelques anecdotes historiques mais permet aussi de partager un moment entre gamers ou en famille. Si jamais dans votre grenier il traîne une ou deux vieilles consoles, vous pouvez les donner au musée. Les pièces serviront à l’exposition permanente ou à réparer certains modèles.
La majorité des objets exposés appartiennent à Jérôme Hatton. En 20 ans, le directeur de Ludus Académie a accumulé plus de 25 000 pièces de collection. Environ un millier sont exposées dans la dizaine de salles et un roulement sera organisé au fil du temps.
Le musée se situe au 14 rue de Lattre de Tassigny à Schiltigheim, derrière la brasserie Heineken. La mairie met à disposition gratuitement, au moins la première année, l’ancien centre médical Pierre Bourgoin. Quatre mois de travaux ont été nécessaires pour remettre aux normes ce bâtiment.
Financé par l’école du jeux vidéo
Ce pôle vidéo-ludique a un budget de 1,6 million d’euros sur trois ans, travaux compris. Il est financé à hauteur de 90% par Ludus Institut, l’association qui gère la Ludus académie et désormais ce musée et les porteurs du projet à titre individuel.
En plus de la mairie de Schiltigheim, quelques partenaires privés comme Orange, Athéo ou encore Fivory ont apporté leur pierre à l’édifice, notamment avec de l’aide matérielle. Les entrées et les événements à destinations d’entreprises ou des enfants doivent permettre au lieu de s’autofinancer.
La partie musée occupe 600 des 1 000 mètres-carrés disponibles, 200 autres mètres-carrés servent aux bureaux et ateliers.
En outre, 200 m² sont consacrés à Pixel Factory, un nouvel espace de co-working. La dynamique autour du Pixel Museum et l’accessibilité sont les atouts mis en avant pour attirer des professionnels du milieu du jeux vidéo au même endroit et les faire travailler ensemble.
Attirer au-delà de Strasbourg
Ludus espère attirer un public de gamers et de familles venus des quatre coins de France et même d’Europe. La documentation du musée a été traduite en allemand et en anglais.
L’emplacement du musée, accessible depuis le centre-ville, près de parkings et d’une sortie de l’autoroute, vise à permettre aux touristes de faire une étape par curiosité.
À noter, dans l’espace dédié pour les artistes locaux, le photographe Lucas alias Kenevra expose jusqu’au mois de mai ses photos « Assassin’s From… Strasbourg », où des figurines tirées des jeux à succès Assassin’s Creed sont mis en scène dans la capitale alsacienne.
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