En politique comme ailleurs, on est jamais mieux servi que par soi-même. C’est pourquoi Pierre Jakubowicz n’entend pas attendre une hypothétique désignation par son parti, Horizons, pour se présenter aux élections municipales de Strasbourg en 2026. En homme politique d’expérience, il sait que les premiers partis seront toujours bien placés à l’issue du scrutin, quels que soient les développements d’ici là.
Le voilà donc avec une association de campagne, appelée « Strasbourg on y croit ! ». Annoncée dans les DNA, cette association débute par une consultation des habitants, « Parlons de Strasbourg » afin d’élaborer un « projet alternatif crédible » à « la radicalité des écologistes » mais seulement entre « ceux qui partagent une même vision, une même envie et un même amour pour leur ville ». Une démarche qui rappelle beaucoup « Dites moi tout », la consultation lancée par Fabienne Keller en 2014, bien qu’elle n’ait guère porté chance à l’actuelle députée européenne, et qu’il a déjà commencé à mettre en œuvre, notamment sur les questions du stationnement ou du tram nord.
Engagé à droite depuis le mandat de Fabienne Keller et de Robert Grossmann (2001-2008), Pierre Jakubowicz a travaillé à la direction de la Culture de la Région Alsace avant de revenir en politique comme conseiller de Frédéric Bierry (Les Républicains) alors président du Conseil départemental du Bas-Rhin puis de Brigitte Klinkert quand elle était présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin. Élu conseiller municipal en 2020, Pierre Jakubowicz a pris la « co-présidence » du groupe des élus « centristes et progressistes » après la démission d’Alain Fontanel.
À droite mais pas trop
Un parcours marqué politiquement et qui l’handicape quand même pour l’emporter à Strasbourg, une ville de gauche depuis l’élection de Catherine Trautmann en 1989 (l’élection de Fabienne Keller en 2001 devant largement aux divisions des Socialistes de l’époque) et toujours bien gauchiste si l’on en croit les résultats des élections européennes et législatives. C’est pourquoi, assure Pierre Jakubowicz dans les DNA, sa démarche est « résolument apartisane », et il n’hésite pas à mettre en avant ses collaborations politiques avec… Catherine Trautmann et Pernelle Richardot, les élues socialistes au conseil municipal de Strasbourg.
Car Pierre Jakubowicz le sait bien, il faudra d’abord rallier le centre-droit et le centre-gauche avant de s’attaquer aux Écologistes. Et dans cette aventure, il y a un problème appelé Nicolas Matt. Élu d’opposition Renaissance, l’autre co-président du groupe « centristes et progressistes » vient lui du centre-gauche… Mais il n’a pas encore de « démarche apartisane » et il devra en outre composer avec l’hostilité de Fabienne Keller, ce qui peut s’avérer gênant. Lors des élections législatives anticipées de juin, l’ancienne maire de Strasbourg a soutenu la nomination d’Étienne Loos pour candidater avec l’étiquette Ensemble ! dans la première circonscription, contre Nicolas Matt.
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