Les grands travaux de la salle du Molodoï, voisine de la Laiterie dans le quartier gare de Strasbourg sont bientôt terminés. Du moins le gros œuvre, la toiture et le sol. Quelques finitions vont s’étaler jusqu’à mai 2018, autour du bar agrandi, la cuisine, des toilettes et de quelques autres mises au normes (accès personnes handicapées, compteur électrique).
Une verrière en demi-lune a aussi été ajoutée dans la loge au premier étage, qui permet d’être plus claire et de l’aérer. Enfin plus besoin de chauffer tout l’ancien hangar de 548 m² pour les petites réunions dans cette pièce.
Lieu atypique, le Molodoï (« jeunesse » en russe) est autogéré par une association. Le « Molo » qui se définit « antifasciste, antisexiste et anticapitaliste » n’a pas varié dans son fonctionnement, un conseil d’administration de 10 membres où personne n’a de statut particulier.
Travaux payés par la municipalité
Lieu de concert et de spectacles éclectiques de 800 places, à destination des associations locales et quelques noms plus connus, le Molodoï est aussi un lieu de l’alternative politique. Plusieurs événements de Nuit Debout ou de protestation contre la Loi Travail s’y étaient tenus en 2016. Pour les spectacles, deux règles font notamment foi : un prix d’entrée maximum à 8 euros (50 francs autrefois) et chaque projet doit être accepté par consensus au conseil d’administration.
Mais cette autonomie revendiquée a un prix, un sous-investissement chronique sur l’ensemble du bâtiment. Plus de 20 ans après l’installation en 1994, le toit était tellement endommagé qu’il n’était plus étanche. L’ensemble des travaux, soit 500 000 euros, a été pris en charge par la Ville de Strasbourg, étalé sur plusieurs années. Merci la Ville car aujourd’hui, le toit ne fuit plus, le sol est tout lisse, tout comme le bar.
« Pas une institution »
Jérémie Fallecker, l’un des 10 membres du conseil d’administration, fait le point :
« Nous avons des années de pic à 280 jours d’ouverture, mais nous sommes 10 bénévoles et nous ne sommes qu’humains, on ne peut pas toujours tout accepter si on veut accompagner correctement les associations. Le Molodoï est aussi une école de l’organisation. »
Et si le lieu n’a « pas vocation à devenir une institution », a par exemple souligné Alain Fontanel (LREM), premier adjoint au maire de Strasbourg en charge de la Culture, la municipalité apprécie aussi que le Molodoï s’insère dans la vie du quartier, notamment à l’occasion des fêtes de quartier, voire pour la présentation à venir des rénovations des rues adjacentes du Ban de la Roche, du Howald et de la Broque.
Un week-end festif de réouverture
La Ville de Strasbourg signe un nouveau bail de 20 ans pour un loyer modeste de 250 euros par mois, une forme de soutien indirect en plus de la subvention annuelle de 20 000 euros, sur un budget total d’environ 80 000 euros, alimenté par les dons et les associations utilisatrices. La Ville de Strasbourg est le seul soutien institutionnel, cette subvention n’avait pas été remise en cause par la droite entre 2001 et 2008.
Pour fêter ces belles relations et ce nouveau bail, une week-end festif « On en a repris pour 20 ans » est organisé par la structure du vendredi 27 octobre au dimanche 29 octobre. Le week-end d’avant, c’est la fête du quartier gare qui s’y tiendra le samedi 21 octobre.
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