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#FillonGate : Philippe Richert et Fabienne Keller affichent leur distance

Plusieurs figures majeures de la droite alsacienne n’ont pas signé la tribune des soutiens du candidat de la droite à l’élection présidentielle, François Fillon, enlisé dans des révélations qu’il peine à déminer.

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Philippe Richert et Fabienne Keller ont parfois eux des désaccords, notamment quand il a fallu composer les listes « Les Républicains » aux élections régionales ou municipales. Mais le président du Grand Est et la sénatrice strasbourgeoise semblent s’accorder sur la nécessité de ne plus afficher une trop grande proximité avec François Fillon, le candidat de la droite à l’élection présidentielle, empêtré dans des affaires à rebondissement sur l’utilisation de fonds publics à destination de sa famille, sensée l’aider dans son travail de parlementaire.

« Le bûcher est dressé »

Plus d’une semaine après les premières révélations du Canard Enchaîné et d’autres médias concernant l’ancien Premier ministre, plus de 250 parlementaires et présidents de région de droite ont signé un court texte qui victimise leur champion, sans répondre aux accusations. Ils n’hésitent pas à écrire que « le bûcher est dressé ». À quand une plainte pour tentative de meurtre ?

Mais parmi les co-signataires, pas de Philippe Richert ni de Fabienne Keller donc. Pas de trace non plus de Laurent Furst, patron de « Les Républicains » du Bas-Rhin. Parmi les autres absents en Alsace on compte les sénateurs René Danesi, André Reichardt, Guy-Dominique Kennel, Jean-Marie Bockel, (UDI), Claude Kern (UDI) ou les députés haut-rhinois Jean-Louis Christ, Arlette Grosskost et Francis Hillmeyer (UDI). Les présidents des conseils départementaux, comme Frédéric Bierry dans le Bas-Rhin, n’ont pas été sollicités.

Cinq des sept présidents de régions de droite ont signé ce texte. Outre Philippe Richert, il manque à l’appel Christian Estrosi. Le président de Provence Alpes Côte d’Azur avait été éjecté de l’organigramme à rallonge du candidat à l’élection présidentielle mais Philippe Richert figure pourtant parmi la quarantaine d’élus du « conseil stratégique ».

L’entourage de Philippe Richert indique qu’il était en déplacement à Charlevilles-Mézières (Ardennes) et doit vérifier s’il a été saisi. Difficile d’imaginer qu’il ne l’a pas été. Un certain… François Fillon était en meeting dans la ville des Ardennes ce soir-là.

Les soutiens de la première heure, fidèles au poste

En revanche, beaucoup de députés alsaciens et soutiens de la première heure (Patrick Hetzel, Sophie Rohfritsch, Michel Sordi, Jean-Luc Reitzer, Fréderic Reiss, Claude Sturni) ou ralliés entre les deux tours de la primaire de la droite (les « Lemairistes » Éric Straumann, député et président du Haut-Rhin, Antoine Herth) y figurent. Ils ont tous été investis pour les élections législatives en juin.

Des mensonges ou des emplois fictifs

Après plus d’une semaine de polémiques, la seule certitude est que les époux Fillon ont au mieux menti à de multiples reprises sur leur situation ou au pire fait profiter de l’argent de l’Assemblée nationale et du Sénat à toute la famille, à des rémunérations bien plus élevées que d’usage (3 773 euros bruts par mois pour sa fille et 4 846 pour son fils).

Quant à son épouse, qui ne se défend pas par elle-même, elle a cumulé 831 000 euros en 15 ans. Une pratique légale en France, s’il s’agit d’un travail réellement effectué. Sinon, un emploi fictif est sévèrement puni par la loi. Employer sa famille est interdit dans d’autres pays ou au Parlement européen.

Or jusqu’ici, ce travail demeure difficile à documenter, bien que la loi ne définisse en rien le travail d’assistant parlementaire. De plus, l’activité de François Fillon lors de sa dernière année au Sénat est quasiment inexistante. Une enquête a été ouverte par le parquet national financier.

« Tenir 15 jours »

Le candidat, qui a notamment fais campagne sur les thèmes de l’assistanat, du gaspillage de l’argent public et de l’irréprochabilité, a demandé de « tenir 15 jours » à sa famille politique, mais tout le monde ne l’entend plus de cette oreille désormais.

« Les montants perçus sont choquants, mais ce n’est pas éliminatoire. Ce qui est éliminatoire, c’est le mensonge ! », a par exemple déclaré sous couvert d’anonymat un « poids lourd » du parti au Figaro.

Autre problème pour que la droite change de candidat, c’est que les fonds pour la campagne sont captés par le micro-parti de… François Fillon.


##FillonGate

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