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Philippe Bies lance « Strasbourg demain » pour « réfléchir » à un programme municipal

« Les programmes écrits à la dernière minute sur un coin de table, c’est fini ! » Les mots sont de Mathieu Cahn, actuel adjoint au maire (PS) de Strasbourg et membre fondateur de l’association « Strasbourg Demain. » Avec cette association, annoncée officiellement vendredi 18 mai, les Socialistes de Strasbourg espèrent lancer un mouvement, réfléchir et fédérer en vue …

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« Les programmes écrits à la dernière minute sur un coin de table, c’est fini ! » Les mots sont de Mathieu Cahn, actuel adjoint au maire (PS) de Strasbourg et membre fondateur de l’association « Strasbourg Demain. » Avec cette association, annoncée officiellement vendredi 18 mai, les Socialistes de Strasbourg espèrent lancer un mouvement, réfléchir et fédérer en vue des élections municipales de mars 2020. Son tout nouveau président, Philippe Bies, également adjoint au maire (PS) et ancien député, précise la démarche :

« Nous devons proposer aux Strasbourgeois un projet de ville solidaire, écologique et innovante. Pour que ce projet soit nourri des meilleurs contributions possibles, il faut en débattre dès maintenant. C’est pourquoi nous lançons cette association, qui a vocation à accueillir toute personne se reconnaissant dans ces valeurs et souhaitant réfléchir avec nous sur quelle ville construire aujourd’hui pour y vivre bien demain. »

Une vingtaine de membres fondateurs ont constitué l’association « Strasbourg Demain, » dont une dizaine de conseillers municipaux issus de la liste « Strasbourg Énergies Positives, » le groupe majoritaire et socialiste du conseil municipal de Strasbourg. L’autre moitié est constitué de membres de la société civile, souvent engagés dans des associations, comme Muharrem Koç, Audrey Bordonné, Moussah Arza, Martine Dookhoo ou Michel Bintz…

Philippe Bies, au centre, est déjà président de Strasbourg Demain. Pour la suite… « on verra » dit-il… (Photo PF / Rue89 Strasbourg / cc)

Réunir les expertises

« Strasbourg Demain » sera un club de réflexion qui proposera plusieurs méthodes à ses membres et au grand public : des réunions d’analyse, de réflexion et de propositions, des discussions publiques en comités restreints (stammtisch) et des débats publics. Mathieu Cahn précise :

« Strasbourg Demain ne sera pas un club d’experts mais une initiative citoyenne. Il s’y affinera une expertise mais qui sera nourrie par des propositions qui auront été soumises au débat, à la confrontation. Nous pensons que les bonnes idées doivent permettre un consensus via cette expérience publique. »

Philippe Bies précise qu’il ne s’agit pas de lancer la campagne électorale. Mais cette initiative y ressemble beaucoup quand même… Pour l’ancien député, c’est seulement « une dynamique » qui est initiée :

« Une campagne électorale, c’est lorsque le programme sera prêt, que quelqu’un sera choisi pour le porter et que l’ensemble sera proposé aux Strasbourgeois. On n’en est pas là ! On se donne un cadre pour interroger notre rapport à la ville. Ainsi nous pensons à la place de l’enfant, au-delà des rythmes scolaires comment faire pour qu’une politique municipale garantisse son épanouissement ? On cherche aussi à interroger les mobilités et le lien social à l’heure du numérique… Toutes ces questions et bien d’autres, il faut les décortiquer, les étaler, en discuter et ensuite nous élaborerons des propositions. »

D’un côté gardien, de l’autre en recherche…

Philippe Bies assure qu’il différenciera bien le rôle prospectif de « Strasbourg Demain » de son rôle de gardien des engagements de Roland Ries devant les Strasbourgeois en mars 2014 :

« La liste Énergies positives a été élue sur la base d’un contrat avec les Strasbourgeois. Notre action est au service de ces engagements avec une loyauté absolue envers Roland Ries, et en tant que président de ce groupe, je suis le garant de cette loyauté. Donc d’un côté, on gère et de l’autre côté, on commence à réfléchir. Il faut débuter dès à présent car tout le logiciel de la gauche municipale est à réinventer. C’est pour ça que cette démarche n’est pas partisane. »

Mathieu Cahn précise de son côté :

« En 2008, nous avons été élus sur des thématiques de démocratie locale et d’amélioration du logement. En 2014, nous étions dans la continuité. En 2020, nous serons dans un nouveau moment, le prochain maire de Strasbourg n’aura jamais exercé ces fonctions auparavant. Donc il convient d’en profiter pour proposer des idées neuves et correspondant à de réels enjeux d’aujourd’hui. »

Autre socialiste, le président de l’agglomération, Robert Herrmann, ne figure pas parmi les membres fondateurs de Strasbourg Demain. Pourquoi ? Philippe Bies répond :

« Robert Herrmann a mis en place une vraie dynamique au sein de la métropole, il a une vraie vision du fait métropolitain. Mais il est dans l’action et il réfléchit de son côté au futur de Strasbourg et de ses 32 communes périphériques. Ce qu’on peut dire c’est que le moment venu, il faudra se rejoindre car on connaît trop le prix de la division. Il n’y aura pas de division parmi les Socialistes. »

Strasbourg Demain prévoit de produire des propositions au fil des débats et des réflexions engagées au sein de l’association, et d’utiliser également les réseaux sociaux et les outils numériques pour faire participer à distance ceux qui ne peuvent se déplacer ou n’auraient pas suffisamment de temps à accorder aux échanges. Les membres de l’association prévoient également de s’inspirer des exemples qu’ils jugent réussis dans d’autres villes, comme la « ville intelligente » à Dijon, le dynamisme de Bordeaux, les efforts de conciliation autour de la vie nocturne à Barcelone, etc.

La première réunion de lancement de l’association est prévue le 2 juin.


#élections municipales 2020

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