Dans un texte titré « Pour le respect du principe de continuité de l’accueil« , le collectif Agissons 67 et d’autres associations strasbourgeoises impliquées dans la solidarité appellent la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV), la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs (sans étiquette), et la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier, à ne pas remettre dehors les personnes qui ont été mises à l’abri pendant l’activation éphémère du niveau 2 du dispositif hivernal (plan « grand froid »).
Ce niveau, enclenché depuis le 9 février par la préfecture du Bas-Rhin suite à la baisse des températures, permet de financer des maraudes supplémentaires afin de repérer les personnes sans-abri et l’ouverture de lieux d’accueil supplémentaires. À Strasbourg, le gymnase Branly a été réquisitionné par la préfecture, la structure a accueilli à partir de jeudi soir une quarantaine de personnes, prises en charge par des volontaires de la Croix rouge et de la Protection civile.
Dans un communiqué diffusé le 11 février, la Ville de Strasbourg déclarait qu’elle avait « identifié deux gymnases supplémentaires qu’elle propose de mettre à disposition de l’État si les besoins de mise à l’abri le nécessitent. »
Vies à la merci du thermomètre administratif
Mais alors que les températures remontent, les associations regrettent que ce dispositif ne soit pas maintenu ni étendu. Dans une lettre ouverte et une pétition en ligne, ces associations détaillent :
« Nous sommes inquiets car on nous annonce une fin de l’accueil dans le gymnase, sans proposition de logement pour la quarantaine de bénéficiaires. En tant que citoyens, nous vous demandons d’assurer le respect du principe de continuité de l’accueil conformément aux lois en vigueur. Il paraît insupportable et inhumain de remettre à la rue des personnes déjà éprouvées et déjà porteuses de grandes difficultés sur la base d’un thermomètre administratif. »
Pour ces militants et bénévoles de l’action sociale, il est illégal de déloger des personnes sans qu’au moins une solution de relogement soit proposée. Selon Agissons 67, « plus de 2 600 personnes sont prises en charge par l’État et par la Ville de Strasbourg et ne vivent plus dans des squats, des voitures, des cages d’escaliers ou à même le sol dans nos rues. »
Le collectif demande que les 80 personnes mises à l’abri pendant le niveau 2 du plan hivernal puissent bénéficier de la même prise en charge afin que, concluent-ils, faire de Strasbourg, la première grande métropole française à venir à bout du sans-abrisme. »
Chargement des commentaires…