Les militants socialistes ont voté hier pour les motions du congrès du PS, qui se tiendra à Toulouse du 26 au 28 octobre. Dans le Bas-Rhin, ils ont été 65,31% à choisir la motion n°1, celle de Harlem Désir, et près de 20% à opter pour la motion n°4, celle de Stéphane Hessel, l’auteur du best-seller « Indignez-vous ! », 8 à 9 points de plus que le score national. La motion de « l’aile gauche », présentée par Emmanuel Maurel, a recueilli 12,39%, un point de moins que son score national.
Moins d’un socialiste bas-rhinois sur deux a voté, une faible participation (47%) qui s’explique notamment par l’adhésion de tous les ténors socialistes à la première motion, ce qui réduit considérablement le suspense. Pour Mathieu Cahn, premier secrétaire fédéral, le faible score de Harlem Désir, premier signataire de la motion 1, montre qu’il y a bien eu débat et échange d’idée au sein du PS :
« Contrairement à ce qu’on a pu entendre, l’élection du Premier secrétaire n’est pas jouée d’avance. Tout le monde a pu s’exprimer, il y a eu des débats très constructifs. Maintenant, il reste à poursuivre le rassemblement du parti, et à engager les réformes nécessaires pour améliorer son fonctionnement. Je déciderai dans les jours qui viennent si je conduirai ce rassemblement. »
Contestation interne
Car Mathieu Cahn doit faire face à une sérieuse contestation interne, notamment en provenance des signataires de la 4e motion. Jean-Michel Augé, premier signataire de cette motion, n’a pas été surpris par le bon score dans le Bas-Rhin :
« On nous regardait avec condescendance mais nous étions persuadés que nos idées étaient plus partagées qu’elles n’étaient exprimées. Nous décidons samedi de nos orientations futures, si nous présentons un candidat contre Mathieu Cahn ou si nous allons à la synthèse. On a une semaine pour se décider, et un mois pour faire campagne. »
Pour Denis Kaufmann, signataire de la même motion, il n’y a pas à tergiverser :
« A la section République où je suis, et où sont tous les grands élus, la 4e motion a réalisé 24% ! Ça montre bien qu’il y a une contestation sur la façon dont a fonctionné la fédération du Bas-Rhin jusque là. Les militants ont envoyé un signe très clair : il faut leur donner plus de voix, que le parti redevienne une instance de réflexion et de proposition. Donc je vais demander à Jean-Michel d’être candidat contre Mathieu Cahn pour le poste de premier secrétaire fédéral. »
Autre score important, celui de « l’aile gauche », représentée par la motion 3 de Emmanuel Maurel. Dans le Bas-Rhin, elle a recueilli 12,39% des votes exprimés. Pour Thomas Risser, son premier signataire dans le Bas-Rhin, toutes les cartes sont encore sur la table :
« Nous avons tenu à présenter cette motion, car il nous semblait dangereux pour la démocratie interne du parti qu’il n’y ait qu’une seule motion majoritaire. On remarque d’ailleurs que plus d’un tiers des socialistes se sont exprimés en faveur d’orientations les plus à gauche… Maintenant, on n’est pas dans une logique d’opposition ou de division. On est prêts à la synthèse si on nous écoute. Nous en discuterons dès la semaine prochaine en assemblée générale de notre motion. »
Les socialistes bas-rhinois ont rendez-vous le 20 octobre pour un congrès fédéral, où seront répartis les places dans les instances en fonction des scores des signataires. L’élection du premier secrétaire fédéral aura lieu un mois plus tard.
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