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Pendant la crise sanitaire, une campagne de dons inédite pour les étudiants et les soignants

La Fondation Université de Strasbourg a aidé l’hôpital public et les étudiants à hauteur de plus d’un million d’euros, suite à la crise sanitaire et à la mobilisation qui l’a accompagnée.

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Dons, cagnottes en ligne, ventes et enchères solidaires… Depuis le mois de mars, environ 1 300 donateurs, entreprises et particuliers, ont donné de l’argent à la Fondation université de Strasbourg. Au 16 mai, l’organisme avait récolté plus de 1,3 million d’euros. Dans une présentation à la presse lundi, la Fondation a détaillé comment ces dons ont été répartis entre les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) et les services aux étudiants de l’Université de Strasbourg. 

De 23 à 400 places d’accueil Covid au NHC

Une enveloppe de 1,22 million d’euros allouée à l’Hôpital public a permis la mise à disposition de logements et de repas pour le personnel soignant.

Grâce aux dons, le service des maladies infectieuses du Nouvel hôpital civil (NHC) a pu étendre sa capacité d’accueil de 23 à 400 places pendant la crise sanitaire. Les patients hospitalisés ont également bénéficié de tablettes numériques pour garder le contact avec leurs proches et du matériel de protection a pu être acheté rapidement, comme des plaques en Plexiglas et des chariots de soins individuels. Malgré ces précautions, 600 salariés des HUS ont été testés positifs au coronavirus. 

180 prêts d’ordinateurs aux étudiants

La Fondation a transféré 50 000€ à l’Universté, dans le cadre d’un programme d’urgence pour les étudiants confinés et dans l’incapacité de suivre les enseignements à distance.

Environ un millier d’étudiants ont été aidés, grâce à 200 cartes prépayées d’accès à Internet et le prêt de 180 ordinateurs.

Le Crous de Strasbourg a lui aussi bénéficié de 50 000 euros. « Les assistantes sociales ont quintuplé leur volume d’activité hebdomadaire et ne connaîtront pas de trêve estivale » a annoncé la présidente du Crous de Strasbourg, Lina Rustom. L’aide a exonéré certains étudiants du paiement de loyers, d’achats de première nécessité, de soins médicaux et de frais de rapatriement. 

Adaptation à l’urgence des épiceries solidaires

Facteur aggravant de la précarité étudiante, la fermeture des restos U a été compensée par l’action de l’Afges, qui a reçu 10 000 euros. Les épiceries solidaires (AGORAé, où les étudiants font leurs courses pour 10% du prix du marché, ndlr) ont accueilli jusqu’à 700 personnes par jour, contre une cinquantaine habituellement. Les 50 tonnes de denrées achetées auprès de la Banque alimentaire ont couvert 11 semaines d’approvisionnement.

Pendant le confinement, les épiceries solidaires AGORAé ont atténué la précarité étudiante (Photo Maurane Speroni)

Selon Jean-Valentin Foury, président de l’Afges, la situation aurait été ingérable sans une collaboration d’urgence entre les services universitaires : 

« Si le Crous avait fermé ses portes, 200 à 300 étudiants supplémentaires se seraient tournés vers l’Afges. Et nous n’aurions probablement pas eu les moyens d’absorber ce surplus de demande. »

Pour bénéficier des AGORAé, les étudiants doivent normalement remplir un dossier. Mais au plus fort de la crise sanitaire, l’Afges a supprimé cette démarche pour éviter toute lenteur administrative.

En quête de transparence 

Toute la somme récoltée n’a pas encore été dépensée. « L’urgence est passée mais la rentrée amènera de nouvelles problématiques. Il est plus prudent de garder un matelas de sécurité, » explique Régis Bello, le P-DG de Socomec et président de la Fondation Unistra. 

Si le bien-fondé de l’action de la Fondation ne fait pas de doute, son mode de gouvernance interroge parfois. Régis Bello défend une gestion rigoureuse de l’organisme : 

« Nous respectons la loi et nos statuts. Dans notre conseil d’administration siègent les deux membres fondateurs (HUS et Unistra, ndlr), des associés qualifiés, des représentants du personnel, des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Les séances sont ouvertes au public. Nos comptes sont publiés chaque année en détail et ont été certifiés par un audit de la Cour des comptes il y a trois ans. »

En outre, Régis Bello affirme que les critiques sur le manque de transparence lié à l’affectation des sommes d’argent récoltées n’ont pas lieu d’être puisque « les donateurs ciblent un domaine spécifique au moment de leur virement. »


#université de Strasbourg

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