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Tendres et rugueux, les poèmes d’Anne Mellier exposés au café Les Compotes

Poétesse de l’intime et du vivant, Anne Mellier expose une sélection de ses textes au café Les Compotes à Neudorf. Sous le titre « Peaupière », ses œuvres accompagnées des photographies de Mathilde Cybulski seront exposées du 13 janvier au 9 février 2024.

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« La peau est ma matière poétique. Que sais-je écrire, sinon cette lisière, ce bord de soi(e), à l’orée du monde ? » Anne Mellier est poétesse et journaliste – collaboratrice régulière de Rue89 Strasbourg. Du 13 janvier au 9 février, elle expose une sélection de ses textes au café Les Compotes dans le quartier du Neudorf, rassemblés sous le titre Peaupière.

Matière de peau

Pour sa première exposition, Anne Mellier a choisi des photos de Mathilde Cybulski, également collaboratrice régulière de Rue89 Strasbourg, pour y faire courir ses mots. Des gros plans parcourus de poèmes écrits en tout petit, qui invitent les spectateurs à se rapprocher, explique celle qui compose des vers depuis qu’elle sait écrire.

« La poésie peut sembler ringarde, datée. J’ai donc fait en sorte de proposer quelque chose de chouette pour susciter la curiosité. Je parle de la peau donc je voulais des photos qui explorent sa matière, trop peu regardée à mon goût. »

Au coeur des textes qu’elle a sélectionné, cette peau revient comme fil rouge des divagations lexicales, cette « frontière entre soi et les autres, entre les émotions et ce qui les suscite », explique-t-elle.

« Je joue sur la versification, la ponctuation et les rythmes. Mon style est très dénudé, toujours en vers libres. Il s’affine depuis cinq ou six ans, même si je suis passée par une phase plus romantique à l’adolescence, puis une phase surréaliste. »

La randonnée en filigrane

En retraçant la place qu’occupe la poésie dans les écrits d’Anne, un mot revient souvent. La randonnée. Une activité qu’elle pratique en solitaire et lors de laquelle elle emporte toujours un recueil avec elle, car elle trouve le contexte « intéressant pour écrire ».

« La randonnée, c’est le corps en mouvement. Une expérience sensuelle et sensorielle très particulière, avec le ressenti du vent sur le visage, les couleurs de la forêt tout autour de soi… »

En lien direct avec sa sélection de texte, elle rappelle que lors de la randonnée, la marcheuse « porte sa propre peau ». L’occasion de sentir son corps « puissant, fort et endurant » détaille-t-elle en précisant que ces expériences diluées dans certains de ses textes ne sont pas toutes « très féminines ».

L’intime est poétique

À Strasbourg, le nom d’Anne Mellier est surtout connu pour sa plume dans plusieurs titres de presse locaux et nationaux. L’exercice de la poésie tranche sensiblement avec l’exercice journalistique :

« En tant que journaliste, je me contente d’écouter et j’œuvre à limiter ma subjectivité. Avec la poésie, tout est subjectivité. Il y a un truc intime, ce rapport au corps, à la sensualité et à la sexualité qui est complètement différent. »

Parmi ses inspirations, la poétesse nomme Rupi Kaur, Albane Gellé, Rim Battal ou Cécile Coulom. Des références qui « peuvent sembler un peu sombres » mais dont la lecture a été, pour certaines, « une vraie claque ».

Anne Mellier sera présente à l’occasion du vernissage de son exposition samedi 13 janvier 2024, de 10h30 à 13h.


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