Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Pas encore de French Tech pour Strasbourg, le dossier en retard

Neuf grandes villes ont reçu le label French Tech de la part du gouvernement, ce mercredi 12 novembre. Et parmi elles, on ne trouve pas Strasbourg et pour une simple raison : l’Eurométropole, associée à Mulhouse via le Pôle métropolitain, n’a pas déposé son dossier de candidature.

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Le logo du coq affublé d’une coiffe alsacienne ne figure pas sur la carte des neuf premières métropoles French Tech. Peut-être que ça donne le temps de le changer ?

« Valoriser les écosystèmes existants du numérique afin d’impulser un mouvement local », voilà ce qu’est la French Tech selon le mot d’Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du numérique. Mercredi 12 novembre, neuf grandes villes françaises ont ainsi été labellisées French Tech, mais pas la capitale alsacienne, dont le dossier n’a pas été déposé.

Cet écosystème est encore loin d’être prêt en Alsace. Pour que le dossier ait une chance d’être sélectionné, et espérer recevoir ainsi une partie d’un fonds d’aide de 200 millions d’euros, il faut pouvoir se prévaloir de start-ups ayant réalisé des levées de fonds conséquentes, d’entrepreneurs prêts à aider les jeunes entreprises, de la présence d’au moins un accélérateur et de lieux emblématiques.

Le retard numérique alsacien

Rien de tout ça n’existe en Alsace. Ainsi pour les lieux « totems » qui seront proposés dans la région, le Shadok à Strasbourg et le KM0 à Mulhouse, aucun n’est opérationnel à ce jour. Quant aux incubateurs, aucun de ceux existants n’est tourné spécifiquement vers l’écosystème du numérique et la région ne dispose d’aucun accélérateur. Du coup, le dossier de Strasbourg et Mulhouse a prudemment été gardé en Alsace pour être présenté, peut-être, lors d’une prochaine phase de labellisation.

Pour Stéphane Becker, président d’Alsace Digitale et membre du comité de pilotage French Tech Alsace, cette situation n’est guère étonnante :

« On est en train de mettre en place cet écosystème du numérique depuis 2011, avec les Startups Weekends et les Strasbourg Startups par exemple. Les rares levées de fonds supérieures à un million d’euros pour des entreprises du numériques sont passées par ces rendez-vous. Mais tout cela prend du temps. Dans cinq ou six ans, on pourra afficher des succès issu d’un environnement favorable pour les start-ups. Mais clairement, on paie aujourd’hui l’inaction des années précédentes. »

Reste que l’image de l’Eurométropole pâtit de ce retard à l’allumage, surtout quand des agglomérations concurrentes comme Nantes, Rennes ou Montpellier semblent avoir trouvé les moyens de convaincre le gouvernement pour que leur environnement soit labellisé dès la première phase. Même Grenoble, dont le dossier est jugé par certains « léger », a été labellisé. Le but de ce label étant justement de distinguer les territoires où il fait bon implanter sa start-up, le retard à l’allumage accusé par Strasbourg et Mulhouse envoie un mauvais signal aux entreprises innovantes.


#économie

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