« Nous sommes déterminés. D’après ce que les collègues disent, lundi, on devrait avoir 90% de participation à la grève », affirme Olivier Gundy, secrétaire du CSE de la Compagnie des transports du Bas-Rhin (CTBR), et délégué de l’Unsa, le syndicat majoritaire. La CTBR prend en charge les lignes de bus interurbaines dans le département. Les transports en bus et en tram à l’intérieur de l’agglomération strasbourgeoise, pris en charge par la CTS, ne sont donc pas concernés. L’intersyndicale qui regroupe l’Unsa, la CGT et FO a déposé un préavis de grève à compter du lundi 6 septembre, et, en théorie, jusqu’au 31 décembre.
Les conducteurs craignent une dégradation importante de leurs conditions de travail, à cause du changement de statut de leur société. « Depuis la création de l’entreprise en 2009, nous avons négocié des accords d’entreprise dont nous sommes satisfaits », explique Olivier Gundy. Le 1er septembre 2019, la CTBR a changé de situation : elle est passée de société par actions simplifiée (SAS) à société publique locale (SPL), détenue à 80% par la Région Grand-Est, et à 20% par l’Eurométropole. Lors du changement de statut, les accords d’entreprise qui régissent les conditions de travail peuvent être transposés, ou pas.
La direction tarde à maintenir les accords d’entreprise
Il faut que la direction fasse signer aux syndicats le « transfert des accords », dans un délai de 15 mois. Le 1er janvier 2021, donc 15 mois après le changement de statut, la direction n’avait toujours pas permis aux syndicats de signer les transferts des accords. Elle a alors annoncé un délai supplémentaire d’un an, jusqu’au 31 décembre 2021. En cette rentrée 2021, ils n’ont toujours pas été transférés. Il ne reste plus que 4 mois. L’intersyndicale s’inquiète de la lenteur des démarches, comme l’expose Olivier Goundy :
« Si nous passons encore le délai, la direction aura la possibilité de nous imposer la convention collective des transports de voyageurs. Cela serait un recul majeur de nos conditions de travail. Nous pourrions avoir des horaires plus irrégulières : par exemple alterner des services qui commencent tôt le matin et des services qui finissent tard dans la soirée. Aussi, aujourd’hui nous avons un effectif de réserve raisonnable : seulement 30% des salariés. Ces personnes connaissent les horaires la veille de leurs services. Si les accords ne sont pas transférés, la proportion d’employés en réserve pourrait augmenter significativement. On perdrait aussi les RTT et on passerait de 6 à 5 semaines de congés par an. »
Seule la partie sur les salaires a été transférée, soit un salaire de 1 500 à 1 700 euros nets par mois.
L’intersyndicale dénonce le management du directeur général
L’intersyndicale dénonce aussi le management du directeur général Guillaume Tierny, en poste depuis avril 2019. D’après Olivier Gundy, sur les 12 personnes du service administratif de la CTBR, 4 auraient démissionnées ou auraient été licenciées depuis l’arrivée du nouveau patron. Enfin, les syndicats dénoncent l’échec de la dernière négociation annuelle obligatoire. Ils réclamaient une augmentation en fonction de l’inflation et de l’indice de l’INSEE, qu’ils n’ont pas obtenu.
Contactée suite au dépôt du préavis de grève vendredi 3 septembre dans l’après-midi, la direction n’a pas répondu à notre appel. Son site internet indique que « des perturbations sont possibles sur le réseau CTBR à compter du lundi 6 septembre ».
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