Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

114 millions par an, le surcoût des deux sites du Parlement européen

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La Cour des comptes européennes estime à 616 millions la vente du Parlement européen de Strasbourg (capture d’écran Euractiv)

Le site d’information européenne EurActiv revient sur un rapport de la Cour des Comptes européenne du 22 juillet 2014, qui étudie les potentielles économies liées à un regroupement des activités du Parlement européen dans une même ville.  Cette étude répond à une résolution votée par 73% des eurodéputés en novembre 2013. Ainsi, aucun scénario de centralisation des activités vers Strasbourg n’a été étudié par les contrôleurs financiers européens. Selon l’autorité, indépendante de la commission, le surcoût lié aux deux emplacement du Parlement s’établit à 114 millions d’euros par an. La Cour des comptes estime par ailleurs qu’en revendant le siège strasbourgeois, l’Union européenne engrangerait 616 millions d’euros.

Un chiffre artificiel, mais qui sera sans aucun doute repris par le lobby des anti-Strasbourg au Parlement européen. En effet, une telle somme implique que les bâtiments du Parlement soient revendus, ce qui risque d’être délicat étant donné qu’ils ne sont destinés à aucune autre activité. L’analyse précise que les estimations de la valeur immobilière sont approximatives. Daniel Cohn-Bendit avait un temps proposé la création d’une université européenne

La Cour des comptes européenne chiffre le coût d’entretien des locaux strasbourgeois à 40 millions d’euros par an et celui des allers-retours entre Bruxelles et Strasbourg à 113,8 millions d’euros par an. Des chiffres supérieurs de 10% à ceux fournis par l’administration du Parlement européen en 2013 et repris par l’Assocation de jeunes entrepreuneurs européens qui a également produit deux rapports sur le sujet (estimant le coût total à 51,5 millions d’euros).

Un ressort électoral pour la mairie

Fidèle à sa ligne de défense habituelle, la mairie de Strasbourg associe la démarche à un ressort électoral simpliste et aux eurosceptiques, bien que le président du PPE ou les écologistes se soient déjà à de multiples reprises exprimées en faveur d’un siège unique. La ville de Strasbourg n’est pas toujours expressément nommée par les partisans du siège unique, mais l’idée de regrouper ses activités à Bruxelles est souvent sous-jacente.

Selon une étude menée par le cabinet EDR datée de janvier 2011, la CUS et Kehl perçoivent une valeur ajoutée de 637 millions d’euros par an par la présence de l’ensemble des institutions européennes (conseil de l’Europe, cour des droits de l’Homme…). Ces dernières engendrent 4,3% des emplois de la communauté urbaine de Strasbourg, soit plus de 11 000 emplois, mais seulement 223 sont directement liés au Parlement européen.

Une opposition à Strasbourg qui continue de s’accentuer

En 1992, le Conseil européen d’Édimbourg a établi que le siège officiel du Parlement européen se situe à Strasbourg, où douze séances plénières de trois jours et demi s’y tiennent chaque année. Toute modification de la situation nécessiterait un amendement des traités de l’UE, une procédure qui requiert l’unanimité des États membres de l’UE. La France n’a jamais semblé disposée à accepter une telle modification.

Il n’empêche que la pression s’accentue autour de ce sujet. Début 2014, le rapport de l’AEJE  « Le siège dans tous ses états » devait « en finir avec la controverse sur le Parlement européen à Strasbourg ». Elle n’a jamais semblé si forte. À la session plénière de septembre, les écologistes doivent présenter un agenda visant à rassembler les activités du Parlement européen sur un lieu unique.


#bataille du siège

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