Avec les températures très froides, la question de l’hébergement d’urgence pour les personnes sans-abris est revenue plusieurs fois. « Quand est-ce que l’État déclenche son plan hivernal à Strasbourg ? » La Préfecture du Bas-Rhin publie ce lundi 4 décembre un communiqué à ce propos.
Elle explique que depuis le 1er novembre et jusqu’au 30 mars, le plan hivernal est de fait activé. Au total, 264 places « exceptionnelles et temporaires » s’ajoutent au 8 476 places existantes dédiées à l’hébergement d’urgence à Strasbourg. Ces lits « s’ouvrent au fur et à mesure en fonction des situations identifiées et justifiant une mise à l’abri ». Rappelons que cet accueil d’urgence est inconditionnel (français, étrangers, déboutés du droit d’asile, etc).
Forte pression
La pression, et la sensibilité d’une partie de la population, est forte à Strasbourg sur cette question. Depuis l’été, deux campements sauvages de demandeurs d’asile se sont formés, avant une ré-orientation express. Les situations de familles à la rue se multiplient.
Une pression politique nouvelle vient s’ajouter à cela. L’élu strasbourgeois Syamak Agha Babaei propose que la Ville de Strasbourg, assure l’hébergement en urgence de 400 à 500 personnes, en plus de l’action obligatoire de l’État. Il chiffre cette démarche volontariste entre 2 à 2,5 millions d’euros par an selon le nombre de personnes accueillies. Elle pourrait en partie s’appuyer sur le financement de citoyens, voire de fondations ou de mécènes.
Dans son communiqué, la préfecture précise que « le parc d’hébergement […] a augmenté de plus de 120% en 6 ans ». Cette politique de mise à l’abri représente 47,6 millions d’euros dans le Bas-Rhin en 2017.
Des gymnases en cas de grand froid
En cas de période de froid plus intense, la mise à disposition d’un gymnase par la municipalité sera renouvelé, comme cela avait été le cas pendant 20 jours en janvier 2017. Il pouvait accueillir 80 personnes. Une manière aussi de reconnaître que les 264 places ne sont pas suffisantes pour loger tout le monde le reste du temps.
Un dispositif similaire en partenariat avec la mairie a aussi été mis en place par deux fois à l’automne, quand des demandeurs d’asile campaient derrière la gare ou sur un trottoir au Neuhof.
Le 6 décembre 2016, nous dénombrions un peu plus de 200 personnes qui ne voyaient pas de réponse apportée à leur demande d’hébergement. Lors du débat d’orientation budgétaire le 20 novembre, Syamak Agha Babaei a indiqué que près de 500 personnes n’avaient pas trouvé de solution lors de la nuit précédente.
Chargement des commentaires…