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Pas de dégradations au Palais U, même le doyen de la faculté d’Histoire le reconnaît

Dans un e-mail interne du 23 mars, le doyen de la faculté des Sciences historiques a évoqué des « dégradations » commises au Palais Universitaire lors de son occupation par des « étudiants en lutte » jeudi 22 mars. Trois jours plus tard, il revient sur ses propos dans un second courriel : il n’y a pas eu de casse de la part des étudiants mobilisés contre la réforme de l’accès à l’Université.

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« Fake news » à la fac d’Histoire ! Vendredi 23 mars, le doyen de la faculté des Sciences historiques, Jean-Yves Marc, envoie un e-mail aux professeurs de son établissement. Il y affirme que des dégradations ont été commises lors de l’occupation du Palais Universitaire par des lycéens et des étudiants opposés à la réforme de l’accès à l’université le 22 mars. Entre 50 et 70 étudiants se sont installés dans la salle 119 depuis 10h30, rejoints par environ 200 personnes à partir de 16h30. L’Université a octroyé des salles et réorganisé les cours qui devaient s’y dérouler durant la journée, tout en indiquant aux étudiants qu’ils devaient avoir libéré les locaux à 20h.

Mais les occupants ont refusé de quitter les locaux et ont installé des barricades aux accès du Palais Universitaire. Le président de l’Université a alors sollicité l’intervention des forces de l’ordre pour évacuer le bâtiment (voir notre reportage).

Selon le doyen de la faculté d’Histoire, des « dégradations » provoquées lors de cette occupation ont justifié la fermeture du Palais Universitaire jusqu’au 25 mars, indique-t-il dans un e-mail le 23 mars.

(capture d’écran)

Mais le 26 mars, Jean-Yves Marc envoie un second e-mail dans lequel il assure finalement : « Aucune dégradation n’a été commise au Palais universitaire jeudi après midi. »

(capture d’écran)

« On a subi des rumeurs infondées sur les dégradations »

Dans la journée du 26 mars, les participants à l’occupation du Palais Universitaire ont pris connaissance du démenti avec soulagement. Théo Defert, étudiant en première année de sociologie, en fait partie. Depuis la journée de mobilisation du 22 mars, il a vu de nombreuses accusations passer sur les réseaux sociaux :

« Des étudiants en Histoire étaient extrêmement énervés. On a vu leurs réactions sur Facebook, sous les publications de l’Université de Strasbourg. Ils étaient particulièrement touchés par la fermeture du Palais Universitaire parce que la majorité des cours au Palais U sont des cours d’Histoire. Ils nous ont accusé d’avoir tout cassé et d’être les responsables de la fermeture du campus. Nous avons voté une occupation non-bloquante et sans aucune forme de dégradation. »

Pour Lucas Riojo, aussi impliqué dans la contestation de la réforme de l’accès à l’Université, il est très difficile de gérer la désinformation autour du mouvement :

« Ce qui a été le plus compliqué à gérer, c’est ce qui s’est passé après l’occupation. Les gens ont été très mal informés. Du coup un grand nombre de raccourcis ont été faits : Occupation = Blocage = intervention policière = Dégradations. Sur les réseaux sociaux, on a subi de nombreux propos diffamatoires et d’autres rumeurs. »

Lundi 26 janvier, l’administration de l’Université de Strasbourg a permis aux contestataires d’utiliser une salle du Palais Universitaire pour tenir leurs réunions. Les militants s’en servent pour organiser des débats autour de la réforme de l’accès à l’université, menée par la ministre de l’Enseignement supérieure. Une nouvelle assemblée générale est prévue mercredi 28 mars, à 12h heures… au Palais Universitaire.


#université de Strasbourg

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