Une trentaine de salariés de la Chambre d’agriculture se sont réunis mardi 17 septembre à Strasbourg à l’appel de la CFDT. Ces ingénieurs et conseillers demandent une revalorisation de leurs salaires.
« Je ne suis vraiment pas sûr de rester, lance un jeune employé de la Chambre d’agriculture d’Alsace. On a un boulot passion, c’est pour ça qu’on accepte de gagner peu. Mais j’ai des copains ingénieurs de ma promo qui ont déjà 500 euros nets de plus que moi alors même qu’ils travaillent pour des collectivités dans le public. » Après un bac +5, il est rémunéré 1 800 euros par mois, comme ses collègues en début de carrière réunis à ses côtés, mardi 17 septembre. « On ne peut pas avoir de projet comme acheter un appartement par exemple. Un jeune qui travaille à la Chambre est obligé de se loger en colocation s’il veut vivre à Strasbourg », abonde une employée.
Une trentaine d’agents sont assis dans le hall du siège de l’organisation à Schiltigheim, à l’appel de la CFDT dans le cadre d’une mobilisation nationale. Un rassemblement similaire a lieu au même moment sur le site de Sainte-Croix-en-Plaine (Haut-Rhin). Certains sont en grève pour la journée. « Nous demandions une augmentation de 1,25% du point d’indice en juin 2024 mais elle a été refusée, résume Aude Forget, déléguée syndicale CFDT :
« Nous voulions remettre le sujet sur la table la semaine dernière dans une instance de négociation nationale. Mais la direction a refusé d’en discuter sérieusement et a juste mis cette question dans les “points divers” à évoquer rapidement à la fin. Nous avons quitté la réunion. »
Manque de reconnaissance
Carole, chargée de conseiller économiquement les agriculteurs qui sollicitent la Chambre, se rapproche de la fin de sa carrière. Sans donner le montant exact de son salaire, elle affirme que l’augmentation est très lente avec l’ancienneté : « Les perspectives ne sont pas très intéressantes, donc on a du mal à recruter. Cela nous donne une grande charge de travail. » Le salaire médian est de 2 000 euros nets, selon Aude Forget :
« Vu l’inflation, il y a un vrai problème de pouvoir d’achat. On a beaucoup de collègues qui nous en parlent et qui vivent cela comme un manque de reconnaissance. »
Les syndicats sont d’autant plus remontés contre le refus d’augmentation du point d’indice que la TATFNB, un impôt foncier prélevé aux agriculteurs et qui constitue une grande partie du chiffre d’affaires des Chambres d’agriculture, a été augmenté de 7% en 2024. « Nous avions accepté de ne pas avoir d’augmentation pendant dix ans. En 2023, nous n’avions eu que 1,75%. Et là ils nous refusent 1,25% en 2024 alors que le revenu des Chambres va, lui, augmenter », dénonce Aude Forget. La CFDT assure qu’elle va continuer, avec les autres organisations syndicales, à négocier pour une revalorisation du point d’indice, et à réfléchir à des solutions à l’échelon local pour améliorer les revenus des agents de la Chambre d’agriculture Alsace.
Le collectif Palestine 67 organise une manifestation de soutien à la Palestine vendredi 20 septembre à 17h30, après onze mois de bombardements sur la bande de Gaza.
Les semaines passent et la revendication persiste. Vendredi 20 septembre, le collectif Palestine 67 appelle à une manifestation place Kléber dès 17h30 pour demander des sanctions contre l’État d’Israël et l’arrêt des livraisons d’armes. Le Royaume Uni a par exemple partiellement cessé son exportation d’armes.
Depuis le 7 octobre, Israël bombarde presque sans relâche la bande de Gaza après que des terroristes ont tué 1205 israéliens. Entre discussions pour un cessez-le-feu restées majoritairement sans effet et étendue du conflit au Liban, à la Cisjordanie et à l’Iran, les militants et militantes strasbourgeoises mettent un point d’honneur à rappeler le sort des palestiniens et palestiniennes chaque semaine.
À Gaza, territoire de 365 km2, les palestiniens et palestiniennes sont piégées. Depuis onze mois donc, ils et elles sont déplacées au gré des bombardements israéliens, sans certitude que les lieux indiqués sûrs le soient vraiment. Aucun des 625 000 enfants palestiniens n’a pu faire sa rentrée, en septembre 2024, car toutes les écoles ont été détruites.
Les 21 et 22 septembre, le Molodoï accueille un week-end de soutien à la Maison Mimir. L’avenir du lieu reste toujours incertain après l’incendie qui a ravagé son bâtiment principal en février 2023.
De la musique, des discussions, des ateliers et un grand moment de fête. Samedi 21 et dimanche 22 septembre, le Molodoï accueille l’évènement de soutien de la Maison Mimir, tiers-lieu auto-géré depuis 2013 situé dans le quartier de la Krutenau.
En parallèle, les bénévole de Mimir discutent avec la mairie pour reconstruire leur maison après l’incendie du bâtiment qui abritait l’essentiel de leurs activités. Plusieurs scenarii sont étudiés. La mairie est propriétaire du terrain. « Il n’est absolument pas question que la Ville finance une reconstruction », a affirmé le premier adjoint de la Ville de Strasbourg Syamak Agha Babaei en février 2024. Locataire via un bail emphytéotique qui court jusqu’à 2033, l’association derrière la Maison Mimir refuse d’envisager un déménagement.
Réunir tiers lieux et collectifs auto-gérés
Ces deux jours de soutien doivent permettre au collectif de récolter des fonds pour entretenir les locaux restant et pour financer le projet Mimir à plus long terme. En 2020, les bénéfices du week-end d’anniversaire de la Maison avait ainsi permis de survivre financièrement à l’épidémie de Covid-19. Cette fois-ci, l’association espère récolter quelques milliers d’euros.
Si les Mimiriens et Mimiriennes attendent plusieurs centaines de personnes, la fête s’adresse aussi à un public venant de plus loin. Car au-delà de la maison et de ses membres, le week-end entend réunir le réseau de tiers-lieux et de collectifs sociaux et culturels fonctionnant en auto-gestion, tels que le festival Cirkala (Schweighouse) ou Artopie (Meisenthal).
Fête et militance
Le samedi est dédié à la musique. Après l’ouverture des portes à 18 heures, l’emblématique scène slam occupera l’estrade de 19 à 21h30 (inscription sur place). Prendront ensuite le micro les slammeurs Maellan Delgado et Deinos MC. Dès 22h40, les voix laisseront place à l’électonique. DJ sets et live se succèderont jusqu’à 5 heures du matin.
Le lendemain, les portes du Molodoï ouvriront à midi. Repas à prix libre, création d’autocollants, jeux, théâtre, discussion autour de l’auto-gestion et bibliothèque des luttes, conférence gesticulée… L’après-midi enchainera sur trois concerts acoustiques, ponctués de moments de chorale. Il se conclura sur une jam session, jusqu’à 23 heures.
Fidèle à ses piliers de culture et de social, des collectifs agissant sur la lutte contre la précarité ont été conviés pour tenir des stands pendant le week-end afin de réfléchir collectivement à des solutions, le système d’hébergement d’urgence étant largement saturé.
Outre les recettes financières, le week-end vise aussi à recruter les bénévoles, essentiels au fonctionnement et à la réflexion autour du tiers-lieu et de son projet.
En faisant de John McTiernan son invité d’honneur, le Festival du film fantastique de Strasbourg capitalise pour sa 17e édition sur la force, la détermination et l’humour des acteurs bodybuildés américains. Un shoot de testostérone qui convient très bien aux films de genre.
Le Festival du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) accueille John McTiernan pour son édition 2024. Le réalisateur américain est plus habitué à diriger des gros muscles que des fantômes. Mais n’est-ce pas aussi là l’attrait du cinéma fantastique, cette capacité à s’approprier tout ce qui sort de l’ordinaire ?
Au programme de cette 18e édition, des projections des films de John McTiernan tout d’abord avec Die Hard 1 : Piège de Cristal et Die Hard 3 : Une Journée En Enfer. Des longs-métrages inoubliables avec un Bruce Willis au sommet de son art (brut). Autre œuvre du réalisateur américain : le très verdoyant Predator, là aussi avec un Arnold Schwarzenegger au top. Toutes les autres adaptations de cette franchise sont pâles à côté malgré les débauches d’effets spéciaux. La programmation du FEFFS donne aussi à voir Le 13e Guerrier avec Antonio Banderas… et son premier film : Nomads, l’histoire d’une horde de démons prête à envahir Los Angeles. Il ne faut pas oublier non plus Rollerball, un remake d’un film fantastique sur la violence dans le sport de 1975, et qui a donné lieu en son temps à un très bon jeu vidéo, Speedball.
A voir dans les salles du centre
Toutes ces projections, ainsi que les films en compétitions et les séances spéciales sont à voir dans les cinémas du centre de Strasbourg (cinémas Star, Vox ou UGC) du 20 au 29 septembre. Le festival accueille comme chaque année trois compétitions. La première est celle des films fantastiques européens évidemment, qui se conclut avec l’obtention d’un Octopus d’or, décerné à l’issue du festival. Treize films sont en lice, venant d’Ukraine comme U Are The Universe, où un camionneur de l’espace assiste à la destruction de la Terre, ou de Grèce comme She Loves Blossoms More, où trois frères tentent de faire revivre leur mère adorée.
L’autre compétition majeure est celle appelée « Crossovers », qui mêle des films qui ne sont pas strictement des films de genre : des polars, des films noirs, etc. Dix films concourent dans cette catégorie pour obtenir un prix à l’issue du festival. On trouve dans cette catégorie cette année A Different Man où un homme défigurée bénéficie de chirurgie esthétique ce qui change toute sa vie, mais pas comme il l’aurait souhaité, ou The Last Stop In Yuma County qui revisite l’histoire d’un huis clos où se retrouvent des personnes en cavale…
Le Festival du film européen accueille aussi une compétition internationale supplémentaire, celle des meilleurs films fantastiques européens. Une partie des films précédents y participe, et un jury décerne un Meliès d’argent, qui permet au film sélectionné de concourir auprès du Festival mondial du film fantastique, à Sitges en Espagne.
Depuis quelques années, le Festival accueille en outre une compétition internationale de films d’animation pour adultes. Huit films sont en compétition, dont par exemple Mémoire d’un escargot, qui a déjà remporté le prix du Festival d’animation d’Annecy, et qui raconte l’histoire d’un rétablissement après une séparation traumatique.
Les séances spéciales, l’âme du FEFFS
Mais l’âme du Festival européen du film fantastique, ce sont ses séances spéciales comme la Nuit excentrique, prévue cette année le samedi 28 septembre au Star Saint-Ex, pour les amateurs d’humour décalé, ou les personnes très tolérantes d’une manière générale avec La Planète des Monstres, Tiens ta Bougie Droite et 2019 Après la Chute de New York… Ou bien le cycle des films de minuit, visible uniquement par les festivaliers les plus motivés. Cinq films sont proposés à cette catégorie : Handsome Guys, une histoire de rénovation de barraque qui tourne au vinaigre parce que le mal absolu dormait sous les fondations. In A Violent Nature suit la vengeance d’un tueur en série mort-vivant, Krazy House se place dans un huis clos avec des criminels en fuite et puis il y a Primitifs.
Côté Rétrospectives, le FEFFS explore cette année le cinéma de genre australien, né grâce à l’impulsion du gouvernement de l’île dans les années 70. Ozploitation !, c’est son nom, propose 11 films des années 70 et 80 dont évidemment le premier Mad Max (1979) et Road Games (1981) avec Stacy Keach.
Dernière recommandation : la version restaurée de Shaun Of The Dead pour les 20 ans de ce film culte, un bonbon d’humour british, de références culturelles et de soft-gore, avec en outre, une proposition d’invention du mouvement perpétuel à la fin. Il n’y a qu’une seule séance de programmée, mercredi 25 septembre à 18h au cinéma Star.
Confrontés à une offre insuffisante et à une hausse continuelle du prix des loyers, les étudiants s’arrachent les rares appartements disponibles à Strasbourg. Des recherches longues qui mènent parfois à des situations dramatiques.
Visuellement, la file d’attente ressemble à la queue devant un club berlinois. 38 jeunes, en rang d’oignons, attendent d’un air anxieux dans la rue des Bouchers, mardi 10 septembre. Avec les minutes, d’autres têtes se rajoutent à l’étrange procession qui s’allonge jusque dans les escaliers d’un immeuble. Au 4e étage, après plus d’une heure d’attente, le sésame : cinq minutes pour visiter un studio. « C’est juste aberrant, souffle Ismaël en arrivant dans la file, je pensais au début que c’était pour la venue d’un Youtubeur, ou le magasin de donuts d’à côté… »
Arrivé de Paris pour étudier, Ismaël multiplie les prises de contact depuis des mois en prévision de son installation. Pour 100 annonces auxquelles il a postulées, il a obtenu 10 visites et 10 refus. « À force de faire des allers-retours, ça commence à te dégoûter de la ville. Je m’attendais à ce que ce soit quand même plus simple, mais même en faisant monter mon budget de 450 à 600 euros, je ne trouve rien. »
Devant lui, la file est pleine d’histoires similaires. Des étudiants et étudiantes en détresse qui continuent d’attendre en désespoir de cause, malgré les maigres chances d’obtenir l’appartement. Pour le rush de septembre – qui commence, en réalité, dès le début de l’été – les quelques annonces d’appartements en ligne sont prises d’assaut par des centaines d’étudiants aux aguets. Et à chaque rentrée, cette course angoissante recommence.
L’offre toujours trop faible
Au bout de la file, la propriétaire de l’appartement, Karine, s’étonne de l’affluence à son rendez-vous. « J’ai ouvert un créneau en mettant le lieu et l’heure directement sur l’annonce, pour une heure initialement. Finalement, je suis restée là deux heures et demie, pour que tout le monde puisse visiter. » Possédant une « dizaine » d’appartements étudiants, Karine confirme que le même phénomène se répète tous les ans, estimant tout de même que la situation s’est dégradée depuis « au moins cinq ans, avec beaucoup d’étudiants surpris de se retrouver affectés à Strasbourg (la rentrée 2019 coïncide avec l’entrée en vigueur de la plateforme Parcoursup, NDLR).«
Au final, la propriétaire se décide sur la situation personnelle :
« On a pris la personne qui avait la situation la plus compliquée puisqu’elle devait faire des allers-retours entre Mulhouse et Strasbourg. À l’inverse on n’aurait pas pris quelqu’un vivant avec ses parents à la Robertsau ou à l’Orangerie, souhaitant simplement se rapprocher de sa fac. »
Même expérience pour Michel, propriétaire d’un appartement en lisière du campus transformé en colocation. Dès qu’il poste sa publication, il est assailli : « J’ai eu une quarantaine de mails en moins d’une heure, alors que j’ai fait ma publication en fin de journée. » Tout en parlant, le quinquagénaire montre son portable et fait défiler une dizaine de SMS, tous rédigés avec la même prose : « Bonjour, je suis très intéressé par votre appartement… » Comme Karine, le degré d’urgence sera son premier critère.
Angoisse du logement
Mais quelques exemples d’empathie affichée n’effacent pas la logique du marché, où les enfants de garants aisés restent en position de force. Les discussions entre candidats et propriétaires ne s’embarrassent d’ailleurs pas de politesse. Les échanges se résument à des chiffres : les montants des salaires de ses parents.
« Même en cherchant des mois, en passant des heures tous les jours à chercher, je ne trouve rien », commente Pablo. L’étudiant colombien, qui vit à Nice depuis quatre ans, comptait se rendre à Strasbourg pour son master. « Je ne trouve rien. Je n’ai aucune solution pour vivre ici. Franchement ça me fait beaucoup stresser. Je pense que je vais abandonner, rester à Nice et faire un boulot alimentaire pour cette année. »
Pour Inès (prénom modifié), la situation est plus grave encore. Tout commence pour elle en avril 2023, lorsqu’elle reçoit une offre de renouvellement pour sa chambre. Elle hésite, puis finit par se convaincre de ne pas renouveler tout de suite. Sans grande expérience des logements étudiants, Inès pense qu’elle pourra reprendre une chambre plus tard, en fin d’été. « Quand je commence à regarder sur le site du Crous, en août, il n’y avait plus rien, aucune chambre. Et en dehors, dans les annonces du privé, je n’ai aucune réponse non plus, à part des arnaques. » Le directeur de la résidence finit par l’informer de son départ, en venant directement dans sa chambre.
En tant qu’étudiante algérienne, son titre de séjour expire le 18 novembre, et elle doit attester qu’elle occupe un logement. « Cette situation est horrible, je ne suis pas bien. J’essaye vraiment de faire de mon mieux pour continuer de suivre mes études et trouver une solution sur mon temps libre, mais c’est très stressant à vivre. »
Alertée, la section strasbourgeoise de la Fédération syndicale étudiante (FSE) tente de contacter le Crous et échange avec la direction. « Après avoir bataillé pour obtenir un rendez-vous avec le directeur adjoint, Guillaume Kuhler, nous l’avons amené à s’engager pour trouver un logement d’urgence dans les plus brefs délais pour l’étudiante, et pour les autres dans une situation similaire. Puis, dans un second temps, à trouver une solution d’hébergement pérenne », rapporte Bertille, l’une des membres du syndicat, qui relate des négociations interminables. Elle reste très sceptique sur la volonté du Crous de se mobiliser.
Prix en hausse constante
La tension est semblable dans toutes les résidences étudiantes, privées et publiques, constate Mathilde Huault, de l’Observatoire territorial du logement étudiant. « On constate dans notre recensement que presque la totalité des résidences sont remplies. » Concernant leurs prix, tout dépend du bailleur : « Pour les résidences privées, on a des tarifs compris entre 500 et 600€ en général. Pour celles construites par des bailleurs sociaux, on se situe plutôt autour de 500€. Au maximum, on peut avoir des loyers allant jusqu’à 700€. »
Sans être membre d’un observatoire, Jessica arrive aux mêmes conclusions sur les prix du marché en écumant pour sa fille les plateformes locatives. « C’est une galère, on cherche à trois avec son papa et les prix sont exorbitants. Même en allant jusqu’à 700€ on ne trouve pas. Je suis aide-soignante et son père est maçon, pour nous c’est déjà beaucoup, sans compter les autres frais qui s’ajoutent. »
Conséquence logique de cette tension locative, le prix des loyers augmente continuellement à Strasbourg. Selon une étude sur le marché locatif étudiant du site LocService.fr, basé sur 5 000 annonces dans le Grand Est, il y aurait 2,17 fois plus de demandes à Strasbourg que de logements disponibles. Le prix médian proposé pour un studio serait de 547€ à Strasbourg contre 435€ à Nancy ou 419€ à Mulhouse. En 2023, le loyer médian à Strasbourg était de 523€, augmentant ainsi de 4,4% en une année.
Six personnes ont porté plainte pour « violences volontaires aggravées » devant le procureur de la République de Strasbourg, après avoir été gazées et bloquées entre deux pelotons de policiers dans une ruelle de Strasbourg en 2023.
C’est le député de la deuxième circonscription qui l’annonce dans un communiqué : six personnes ont porté plainte auprès du procureur de la République de Strasbourg pour « violences volontaires aggravées ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours », « non assistance à personne en danger » et « atteinte à une liberté individuelle ».
Le 20 mars 2023, ces six personnes s’étaient retrouvées bloquées dans la Petite rue des Dentelles, à la Petite France au centre ville de Strasbourg, après la dispersion par les forces de l’ordre d’une manifestation contre la réforme des retraites. Des policiers rue du Bains-aux-Plantes repoussaient les manifestants tandis que leurs collègues, Grand’rue, les empêchaient de sortir de la ruelle… La situation, déjà critique, est devenue dangereuse après l’utilisation par les policiers de gaz lacrymogène sur les manifestants, qui ont étouffé pendant de nombreuses minutes sans pouvoir sortir.
Les six personnes sont assistées de trois avocats parisiens – Maîtres William Bourdon, Vincent Brengarth et Jim Villetard. Les identités des plaignants n’ont pas été dévoilées. Les avocats indiquent dans leur courrier que ces plaintes ont été déposées après un « travail conséquent de collecte de preuves [et] de témoignages de plusieurs mois ».
Selon ces avocats, les manifestants étaient « parfaitement pacifiques et rien ne justifiait l’usage de la force et des armes » :
« Les images de divers médias attestent de I’extrême vulnérabilité dans laquelle se trouvaient les manifestants, certains suffoquant et allant pour plusieurs d’entre eux jusqu’à perdre connaissance. »
« L’étroitesse des lieux, presque confinés, aurait pu avoir des conséquences totalement irréversibles », concluent les conseils.
Ils demandent en outre au procureur de la République « l’ouverture d’une enquête préliminaire » et « des sanctions contre les fonctionnaires et responsables en cause ».
Le gouvernement allemand a mis en place des contrôles aux frontières à partir du lundi 16 septembre pour une durée de six mois. La police allemande assure que le trafic restera fluide.
« Depuis ce matin, la frontière surgit à nouveau dans notre quotidien, bien réelle. » Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, de même que son homologue à Kehl, s’en est émue par communiqué ce lundi 16 septembre : les contrôles de police sont de retour à la frontière franco-allemande pour une durée de six mois. Sous pression de l’extrême-droite, victorieuse lors de deux élections régionales, le gouvernement allemand a décidé de mettre en application une récente révision du code de l’espace Schengen. La coalition de gauche (sociaux-démocrates, écologistes et libéraux) peut ainsi rétablir les contrôles d’identité aux frontières allemandes pour une durée de six mois, renouvelables pendant deux ans maximum.
Des contrôles « ponctuels » et ciblés
Auprès de l’agence de presse allemande, le porte-parole de la police nationale allemande a assuré que « tous les véhicules ne seront pas contrôlés ». Un autre porte-parole de la police nationale, à Offenburg, décrit des contrôles ciblant l’immigration illégale « dans les bus internationaux, ainsi que les trains et les trams qui traversent la frontière ». La même agence décrit des contrôles « ponctuels » et rapporte l’absence d’embouteillage dans la matinée du lundi 16 septembre à l’entrée de Kehl en Allemagne.
Le retour de ces contrôles à la frontière intervient après des succès électoraux de l’extrême-droite aux élections régionales. Début septembre, le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) a réalisé des scores historiques dans les régions de Thuringe (32,8% des voix) et de Saxe (30,6%). L’annonce s’inscrit également aussi dans le contexte d’une récente attaque au couteau par un jeune Syrien de 26 ans. Ce dernier a fait trois morts et huit blessés dans la nuit du 23 au 24 août dans la commune de Solingen.
Les personnes en situation irrégulière sur le territoire allemand pourront être refoulées à la frontière, a indiqué la ministre de l’intérieur Nancy Fraeser (SPD). Selon cette dernière, les contrôles déjà mis en place aux frontières avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse ont permis de refuser l’entrée de 30 000 personnes depuis octobre 2023.
Deux semaines après la rentrée, les syndicats d’enseignants dénoncent déjà le manque de moyens humains, à tous les niveaux, et les classes surchargées dans de nombreux établissements scolaires alsaciens. Plusieurs grèves ont été organisées et des lettres ont été adressées au recteur de l’académie de Strasbourg pour dénoncer la situation.
Dans le quartier de Cronenbourg à Strasbourg, pas un seul enfant n’a franchi la grille de l’école maternelle Gustave Doré, mardi 10 septembre. L’ensemble du personnel de l’établissement était en grève ce jour-là. Devant le portail fermé, une petite dizaine de personnes discutent. « L’objectif est que cette année se passe mieux que la précédente, donc on a décidé de marquer le coup dès la rentrée », témoigne une enseignante de l’établissement.
L’équipe pédagogique de l’école maternelle réclame le recrutement de plusieurs accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) :
« Dans l’école, huit élèves handicapés sont accueillis en classe sans l’accompagnement adapté à leurs besoins. C’est intolérable. Tout le monde en paye le prix. Le bien-être des élèves concernés est très affecté, mais ce manque d’effectif perturbe aussi la qualité d’apprentissage de toute la classe. »
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Dans l’immeuble discret de la Congrégation des servantes, dont elle est la dernière membre à Strasbourg, sœur Marie-Paul accueille une petite dizaine de jeunes dans des chambres étudiantes à bas prix. La nonagénaire assume sa vision sociale du rôle de l’Église.
Au matin, ça commence par le claquement des talons battant le béton. S’ensuit la cacophonie des touristes, essaimant vers la cathédrale puis, tard en soirée, les dégaines aléatoires des saoulards écumant les bars du secteurs. Du matin au soir, tous types de piétons passent par la rue des Sœurs au centre de Strasbourg. Mais entre les salariés et les fêtards, l’allure de sœur Marie-Paul dénote. Plus lente, moins audible.
Au milieu de cette rue bourgeoise, bondée, bruyante, la nonagénaire paraît discrète. En tant que membre de la Congrégation des servantes de l’Eucharistie à Strasbourg, elle a connu des époques plus glorieuses pour l’organisation. Après une forte expansion, s’étendant jusqu’au Venezuela, en Hongrie ou encore en Pologne, la congrégation féminine décline.
Autrefois plein de vie, le « foyer eucharistique » de Strasbourg se dépeuple, au point qu’il n’en reste plus qu’une : sœur Marie-Paul, la dernière sœur de la rue des Sœurs. Résolue à ne pas laisser le lieu vide, la religieuse se met en tête de le transformer en foyer étudiant.
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Durant la courte campagne des élections législatives anticipées, les militants du Nouveau front populaire ont peiné à être audibles dans les usines. Selon ses partisans ouvriers, la gauche reste fortement dépréciée face à un discours nationaliste rodé et efficace.
C’est plus fort que lui. Comme un réflexe musculaire, André lève toujours le poing devant l’objectif. Pendant qu’il prend la pose, toute l’usine se vide pour la fin du service ; les voitures filent les premières du parking, puis les cars remplis de salariés, dont l’un s’assoupit déjà dans son siège. Bientôt, l’usine elle-même pourrait s’en aller.
Discutant avec André sur le perron de l’entreprise, marquée des lettres de la société « Dumarey », patiente un autre vétéran de l’usine de boites de vitesses, Malek Kirouane. Les deux syndicalistes CGT affichent respectivement 34 et 33 ans dans l’entreprise. À l’attention de chaque collègue qui passe, une pique, une vanne ou un sourire complice. Mais la bonne humeur s’efface dès que l’on évoque le racisme dans l’usine et les bons scores du Rassemblement national chez les ouvriers : « Dans mon atelier, à la fonderie, ils te disent ouvertement qu’ils vont voter Rassemblement national », commence André avec un rictus :
« Dans le temps c’était différent. Les gens qui votaient pour Jean-Marie Le Pen avaient honte. Même s’il y avait déjà des électeurs d’extrême droite parmi les ouvriers, ils n’en parlaient pas ouvertement. »
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Le Palais des fêtes a accueilli jeudi soir la première réunion de la commission d’enquête publique sur l’extension nord du tramway. Plusieurs centaines de personnes ont écouté des arguments parfois très techniques, dans une ambiance électrique.
Le Palais des fêtes était bien rempli dans la soirée du jeudi 12 septembre, pour accueillir la première réunion publique organisée par la commission d’enquête sur l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération (le dossier du « tram nord », retrouvez tous nos articles ici). Sur scène, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (Les écologistes), le vice-président de l’Eurométropole aux mobilités, Alain Jund (Les écologistes) avec son écharpe verte, et quatre techniciens et technicienne issus de l’administration et du cabinet de conseils en déplacements Roland Ribi & Associés.
Tous ont projeté à tour de rôle sur un grand écran une présentation du projet qui consiste à relier Bischheim, l’ouest de Schiltigheim à Strasbourg en tram. Il a été découpé en trois volets : le passage du tram par l’avenue des Vosges et le réaménagement de la place de Haguenau en un vaste parc, le passage par la route de Bischwiller jusqu’à la cité des Écrivains à Bischheim et le réaménagement des boulevards et de la place de la Gare centrale à Strasbourg. Après une heure d’écoute plus ou moins sage, les questions sont vite apparues.
Première à tirer, Nathalie Albres, gérante d’un salon de coiffure dans le quartier des Contades, demande comment faire pour que le projet soit annulé, sous les vivats d’une partie de la salle. Comme ça, l’ambiance a tout de suite été posée.
Des airs de débats déjà entendus
Puis d’autres ont pris la parole, il s’agissait pour la plupart de personnes déjà très impliquées dans la vie publique comme Yazid Knibiehly, président de l’association du Grand Neuhof et responsable des Jeunes républicains du Bas-Rhin, ou dans le débat sur le tram nord comme Arieh Adida qui anime une association d’habitants opposés au projet, Louisa Krause, présidente de Col’Shick, qui a également pris position contre le tram nord, Jacques Bresson de Montramjytiens, favorable au tram nord, etc.
L’ensemble pouvait donner l’impression d’un dialogue déjà entendu lors de précédentes réunions publiques (lire ici, ici ou ici), avec au premier rang des objections les suppressions de places de stationnement suivies des craintes d’embolie de la circulation en raison de la suppression de deux axes majeurs de transit. Jeanne Barseghian et Alain Jund n’ont guère convaincu en évoquant la construction d’un parking de 230 places, rue Kablé, pour remplacer les 450 places supprimées en voirie. Le cabinet RR&A a bien tenté d’expliquer que les nouvelles places seraient à cinq minutes, rien ne remplace une voiture sous ses fenêtres…
Les éléments les plus précis sont venus des agents de l’administration présents. Gilles Brossard, responsable des projets tram pour l’Eurométropole, a ainsi répondu à la question, récurrente elle aussi, des performances de la voie partagée entre le tram et les voitures avenue des Vosges et de la ligne unique à Schiltigheim :
« Le tram A utilise déjà une voie unique de 600 mètres à Illkirch-Graffenstaden et c’est une ligne très performante. Sur la voie partagée, c’est un peu nouveau à Strasbourg et nous nous appuyons sur l’expertise de villes qui ont déjà des voies mixtes, comme Berne, où le tram est utilisé conjointement avec 10 000 véhicules par jour. On en sera loin avenue des Vosges. »
Gilles Brossard a également répondu à une question sur le taux de rentabilité interne, le fameux TRI dénoncé par l’opposition lors d’une conférence de presse deux jours plus tôt. Selon lui, le projet a mûri depuis ses premières phases pour atteindre un TRI de presque 5% dans sa phase finale, ce qui le rendrait « économiquement viable, compte-tenu de tous les aménagements connexes ».
Au fur et à mesure que la soirée avance, les personnes opposées à ce projet dans la salle s’enhardissent et huent les élus et les orateurs qu’ils jugent trop favorables au tram nord. Des habitants ont des questions très précises sur l’accès à leurs parkings privés, d’autres évoquent des liaisons rendues délicates avec la Robertsau, etc.
Après trois heures de réunion, Jean Annaheim, président de la commission d’enquête, estime qu’il est temps d’en finir et donne la parole à Jeanne Barseghian pour conclure. La maire de Strasbourg en a profité pour répondre à celles et ceux qui l’accusent « de mettre en œuvre un “projet idéologique”. Ce qui serait idéologique, ce serait de ne rien faire pour les 500 décès chaque année dans l’Eurométropole, dus à des problèmes respiratoires. »
Le Festival européen du film fantastique se déroule du 20 au 29 septembre dans les cinémas de Strasbourg, avec des dizaines de films en compétition, des rétrospectives et des séances spéciales. Des invitations sont à gagner pour les lectrices et les lecteurs de Rue89 Strasbourg.
Le Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) propose 93 nouvelles productions internationales de films de genre, pour la plupart présentées en présence des équipes de films. Une trentaine de films de rétrospective sont également à redécouvrir dans cinq cinémas strasbourgeois.
L’équipe du FEFFS propose aux lectrices et aux lecteurs de Rue89 Strasbourg de gagner des invitations pour deux personnes aux séances de quatre films. Faites votre choix et remplissez le questionnaire ci-dessous.
Maldoror
Suite à la disparition de deux petites filles, un gendarme belge se lance dans une traque qui le mènera à un réseau pédophile.
Après sa trilogie des Ardennes, qui avait déjà ausculté la face sombre des terres de Wallonie, Fabrice du Welz réinterprète le grand traumatisme des années 1990, l’affaire Dutroux, maelström de connivences criminelles et politiques qui a laissé une marque indélébile sur un pays entier. Le réalisateur, chantre d’un cinéma viscéral, offre là son œuvre la plus ambitieuse, un thriller d’envergure admirablement servi par ses interprètes. Anthony Bajon, lui, confirme sa propension à se fondre dans ses personnages et à naviguer d’un film de genre à l’autre. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Kidnapping Inc.
Deux gangsters amateurs sont chargés d’enlever le fils du futur président de Haïti en pleine période électorale pour demander une rançon. Tout sauf doués, ils tuent accidentellement leur otage. Pour tenter de sauver leur peau face à leurs commanditaires, ils prennent la pire des décisions possibles : kidnapper un vague sosie de la victime.
La réalisation de ce premier long-métrage haïtien ressemble étrangement à l’histoire réelle du film, avec des kidnappings de membres de l’équipe et des fusillades sur le tournage. Le résultat est impressionnant, une sorte de ti’punch de comédie noire punk et anarchiste, qui mêle joyeusement Pulp Fiction et La Cité de Dieu. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Another End
Un homme tourmenté, qui a survécu à l’accident ayant coûté la vie à son épouse, ne parvient pas à faire son deuil. Il se voit proposer la possibilité de retrouver l’amour de sa vie, incarnée dans un autre corps, pour un ultime moment d’adieu. Or il ne peut se résoudre à la laisser partir.
Dans ce récit de science-fiction intime, les corps et les âmes se mêlent. Piero Messina, qui a longtemps collaboré avec Paolo Sorrentino, excelle dans l’exercice du mélodrame fantastique. En résulte une œuvre visionnaire et poignante, portée par des interprètes exceptionnels. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Handling the Undead
Un jour d’été à Oslo, les morts reviennent à la vie. Trois familles sont confrontées au retour inespéré d’un défunt. Une mère, victime d’un accident de la route quelques heures plus tôt, s’éveille miraculeusement. Un enfant gratte la terre pour sortir de sa tombe. Soudain, le deuil se croise avec l’espoir.
Commencé comme un drame, le premier film de Thea Hvistendahl progresse doucement vers l’horreur sans jamais négliger le traumatisme de ses personnages. Le thème du mort-vivant est abordé de manière sensible et très singulière dans ce film adapté du roman de John Ajvide Lindqvist, auteur de Laissez-moi entrer, un autre classique de l’épouvante scandinave. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Le concours
Complétez le formulaire ci-dessous pour tenter de remporter une invitation pour deux personnes pour l’un de ces films.
La Ville de Strasbourg propose d’essayer le quartier Saint-Florent à Cronenbourg sans véhicule motorisé dimanche 22 septembre. Il s’agit de la troisième édition de cette opération de réappropriation de l’espace public.
La Ville de Strasbourg organise une nouvelle édition de Sans Voiture Simone !, dans le quartier de Cronenbourg dimanche 22 septembre de 10h à 18h. Cette opération vise à « permet aux habitants et aux habitantes de se réapproprier l’espace public, de vivre des expériences inédites dans des lieux transformés et fermés à la circulation des véhicules motorisés », indique la Ville dans un communiqué.
Concrètement, le « quartier Saint-Florent sera fermé à la circulation routière de 8h à 20h ; le stationnement y sera également interdit afin de réserver tout l’espace rendu disponible pour les piétons, les cyclistes, les rollers, les trottinettes et les skateboards », précise la Ville. La Ville a déjà réalisé des opérations similaires, le dimanche 24 septembre sur l’avenue du Rhin, et le dimanche 19 septembre 2021 sur l’avenue des Vosges. Cette fois-ci, il ne s’agit plus seulement de fermer un important axe de transit mais de s’intéresser à la vie de quartier, une fois qu’il est débarrassé des voitures.
Un programme fourni
Pour que le public ne passe pas seulement son temps à s’extasier devant des places de stationnement vides, la Ville a prévu une série d’animations dont :
Jeu de construction participatif avec Electroni-k,
kermesses soniques avec 3615 Senor,
jeu de piste proposé par Habile Bill,
animations sportives proposées par l’Office des Sports,
séance de parkour avec PK Stras,
initiation au skate et au roller avec le NL Contest,
ateliers de qi gong et self-défense avec Shen Ch’i Idact.
Des foodtrucks seront tout de même présents de midi à 14h, avec des tables de banquet installées route de Mittelhausbergen. Des concerts sont aussi prévus tout au long de l’après-midi, des jeux ainsi que des stands des associations du quartier.
La Région Grand Est subventionne largement les investissements des établissements scolaires privés, des dépenses qui ne font pourtant pas partie de ses missions.
La Région Grand Est est tenue de participer aux financements des lycées publics, dont elle possède les bâtiments dans la plupart des cas et dont elle assure l’entretien et l’équipement. Les salaires de tout le personnel non enseignant des lycées est également versé par les Régions. Mais les Régions se réservent également une part de dépenses facultatives, à destination des établissements privés. Pour la Région Grand Est, ces dépenses atteignent en moyenne 10 millions d’euros par an et certaines enveloppes sont envoyées à des établissements déjà très bien dotés et très bien équipés grâce aux financements privés.
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Face au report des camions européens sur les routes alsaciennes, le président de la Collectivité européenne d’Alsace prévoit l’instauration d’une taxe poids lourds en janvier 2027. La taxe concernera l’axe nord-sud de l’Alsace, sur une distance d’environ 200 kilomètres.
« Nous sommes face à une forme d’injustice transfrontalière. Les Allemands mettent en place une taxe pour l’utilisation de leurs routes et c’est nous qui subissons les nuisances du trafic. » Au cours d’un déjeuner de presse, le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) Frédéric Bierry (Les Républicains) a annoncé une avancée contre le flux de poids lourds circulant sur les autoroutes alsaciennes. Une grande partie des poids lourds circulant en Europe esquiveraient la taxe allemande LKW-Maut appliquée aux camions de plus de 12 tonnes en adoptant un itinéraire en France.
« On a plus de 1 400 poids lourds supplémentaires par jour depuis l’augmentation de la Maut, c’est une situation de sur-fréquentation, martèle Frédéric Bierry. Il y a un enjeu de sécurité, de santé, mais aussi de fluidité de l’axe. Notre enjeu, c’est de faire en sorte de rééquilibrer les choses. » Contre cette affluence, le président de la CeA propose l’instauration d’une taxe similaire pour les poids lourds circulant sur certaines routes alsaciennes.
Opposition des transporteurs
Le réseau de route taxable se limiterait à près de 200 kilomètres, annonce le président de la CeA, située sur l’axe nord-sud, essentiellement sur l’A35 et A36. Elle pourrait rapporter une somme de 64 millions d’euros par an au Département, selon une étude d’impact commandée par la CeA.
Sa grille tarifaire sera soumise à consultation pour une période s’étalant jusqu’à l’automne 2025. Quelques jours avant cette annonce de Frédéric Bierry, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union-TLF) a fait savoir son opposition frontale à la proposition, rejetant l’étude d’impact et estimant que le projet « pourrait mettre en péril la viabilité de certaines entreprises locales ».
Cette taxe alsacienne visant les poids lourds est un dossier qui date de l’instauration de la LKW-Maut en Allemagne en 2005, dont le produit a permis aux États allemands d’investir massivement dans les infrastructures routières et ferroviaires. L’instauration d’une « écotaxe » en Alsace pour éviter ou compenser le report des camions est en discussion depuis au moins 2011. En avril 2024, les élus écologistes d’Alsace et du Grand Est avaient signé une tribune appelant de leurs vœux l’instauration de cette taxe de transit.
À l’inverse, le conseiller départemental d’opposition Damien Frémont (Les Écologistes) estime que l’exécutif est trop lent. « La taxe était déjà annoncée pour 2025, là on nous annonce 2027 à minima… Qu’il y ait un échange avec eux c’est essentiel, puisqu’ils sont directement concernés, mais à un moment il faut prendre des décisions politiques. » L’élu écologiste estime de surcroît que la taxe ne sera pas dissuasive : « On se dirige vers une diminution de la surface taxée et une diminution du prix envisagé, de 19 à 15 centimes au kilomètre. Ça ne suffira pas, il faut s’aligner avec les voisins allemands. »
Depuis le début de son mandat, la municipalité écologiste a lancé de nombreux petits chantiers de pistes cyclables. Mais les plus importants restent à venir, notamment avenue de Colmar, route d’Oberhausbergen ou autour du centre-ville.
Boulevard de Lyon, rue des Ducs à Cronenbourg, avenue Herrenschmidt au Wacken, route du Polygone, rue de la Ganzau au Neuhof… Dans une longue tirade technique mardi 11 septembre, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, liste des zones où des aménagements cyclables ont été érigés depuis le début de son mandat, ou sont en cours de construction : « C’est un très gros effort que nous faisons. Au total nous aurons une cinquantaine d’opérations plus ou moins importantes visant à développer le réseau. »
La plupart des changements déjà visibles sont « de petits maillons pour assurer la continuité des pistes », expose la maire. Une partie de ces projets étaient sur le schéma directeur vélo daté de 2011. « C’est nous qui avons décidé de les budgéter et de les lancer depuis le début du mandat en 2020 », affirme Sophie Dupressoir, conseillère municipale déléguée à la ville cyclable.
« On évite de mettre de simples marquages sur les trottoirs, à la différence du mandat précédent, ajoute Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge de l’espace public. Nous privilégions les pistes en site propre, pour éviter au maximum les conflits d’usage entre les piétons et les cyclistes. »
Par exemple, boulevard de Lyon, une piste cyclable bidirectionnelle séparée des trottoirs et de la route, a été créée. Elle relie la gare au quartier de l’Esplanade, en passant par les quais Louis-Pasteur, Menachem-Taffel et du Général-Koenig. Cela permet un trajet à vélo sans discontinuité sur plusieurs kilomètres, un principe cardinal pour une circulation cycliste efficace.
Quatre grands projets
Jeanne Barseghian assure que quatre « grands projets structurants », qui correspondent à de nouveaux axes majeurs à vélo, vont bientôt être lancés. « Le chantier de la “VéloStras Sud” doit commencer en 2025 » et se terminer en 2026. Il s’agit de 3,8 kilomètres de piste cyclable bidirectionnelle en site propre de la route de l’Hôpital au Baggersee en passant par l’avenue de Colmar. Le même type d’aménagement est prévu pour relier cette piste à celles qui arrivent place du Marché à Neudorf, en passant par la rue du Lazaret et l’avenue Léon-Dacheux.
Une nouvelle piste dans le secteur Bourse, Hôpital, au niveau du Quai Fustel-de-Coulanges devra passer sous trois ponts, sur la berge, « afin d’éviter les carrefours aux cyclistes », indique la maire de Strasbourg. Aujourd’hui, leur itinéraire se fait obligatoirement par une piste qui croise les voitures, à côté du trottoir. Cette dernière restera tout de même en place, notamment parce qu’elle pourrait être plus sécurisée en cas de chutes de neige. Les travaux doivent commencer à l’été 2025.
La même année, les chantiers de plusieurs aménagements du ring vélo-piéton seront réalisés sur 3,9 kilomètres, pour « encourager les cyclistes à contourner l’hypercentre et réduire les conflits avec les piétons », précise Sophie Dupressoir. Des pistes cyclables sont prévues sur les quais intérieurs de la Grande-Île, aux abords de la place d’Austerlitz et dans la rue des Orphelins. Elles seront connectées à une voie cyclable récemment créée rue de la Krutenau, devant l’ancienne manufacture des tabacs.
À plus long terme, la municipalité souhaite construire une piste cyclable en site propre route d’Oberhausbergen, entre Hautepierre et Cronenbourg, en parallèle de cheminements plus confortables et sécurisés pour les piétons. Une concertation publique sera proposée à partir du 23 septembre, et le résultat de cette démarche devrait aboutir à une délibération au premier semestre 2025.
80 kilomètres supplémentaires pour les vélos
L’Eurométropole annonçait en 2020 un plan vélo de 100 millions d’euros d’investissements pour son mandat. Finalement, cette somme ne sera pas entièrement engagée entre 2020 et 2026 parce que quelques projets, à la Robertsau et à l’Elsau par exemple, déborderont au-delà. « Certains délais et contraintes sont difficiles à prévoir », indique Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités. Mais il assure qu’à terme, les projets conçus lors du mandat et parfois terminés après 2026 correspondront bien à 100 millions d’euros… Une estimation de la collectivité avait affiché un plan réduit à 65 millions d’euros pendant la durée du mandat.
Alain Jund ajoute que des pistes cyclables non comprises dans l’enveloppe du plan vélo viendront s’ajouter au bilan de la municipalité, notamment celles prévues autour du tram nord. D’après Pierre Ozenne, au total, tous budgets confondus, « environ 80 kilomètres de voies cyclables supplémentaires » seront mises en place sur le territoire de Strasbourg après ce mandat.
Les aménagements cyclables prévus durant le mandat des écologistes.Photo : Ville de Strasbourg