Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

« Le drapeau de l’État d’Israël n’a rien à faire sur le mât de la Synagogue de la paix »

« Le drapeau de l’État d’Israël n’a rien à faire sur le mât de la Synagogue de la paix »

Georges Yoram Federmann, psychiatre et militant de gauche strasbourgeois, estime que la synagogue de Strasbourg assimile les juifs à l’État d’Israël en laissant flotter le drapeau israélien. Pour lui, la religion n’a pas à être préemptée par la politique.

Depuis le pogrom du 7 octobre, le drapeau israélien flotte, avec le drapeau français, sur le mât de la Grande Synagogue de l’avenue de la Paix-Simone Veil.

Bien que le Droit local alsacien-mosellan ne considère pas que le fait d’afficher un drapeau étranger sur un édifice religieux constitue une infraction, je m’interroge sur le message envoyé par la synagogue, aux juifs et aux non-juifs.

Je comprends bien qu’il s’agit d’un signe de solidarité avec l’État d’Israël, douloureusement meurtri le 7 octobre, et une prière pour la libération des otages israéliens encore entre les mains du Hamas.

Mais ce symbole me semble aujourd’hui dommageable car il contribue à assimiler juifs et Israéliens, et donc à entretenir une confusion qui participe à la montée de l’antisémitisme.

Pourtant dans les débats publics, nombreux sont celles et ceux qui s’efforcent de faire la distinction, particulièrement dans ce contexte si tendu, et alors que des poursuites pénales internationales sont engagées à la fois contre le Premier ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahou et contre trois leaders du Hamas (dont deux ont déjà été exécutés par Israël qui s’est fait justice lui-même, une fois de plus).

« Je ne me reconnais en rien dans les massacres commis par l’armée israélienne. »

Georges Federmann

Français juif, je ne me reconnais en rien dans la justification des massacres commis par l’armée israélienne depuis onze mois à Gaza. L’intervention de l’armée israélienne à Gaza a provoqué la mort de plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens, en grande majorité des femmes et des enfants. Elle a organisé la destruction systématique des habitations et des infrastructures, n’épargnant ni les écoles ni les hôpitaux, elle a délibérément conduit à affamer et à priver de soins la population, tout en interdisant l’accès du territoire à la presse. Le choléra, la polio et l’hépatite A ont réapparu. Il n’y a pas à hésiter à parler de génocide. 

L’indispensable lutte contre l’antisémitisme, recrudescent en France et en Europe, ne peut que pâtir de ces violences inutiles. En tant que juif, je refuse d’y être un tant soit peu associé.

Comme je dénonce les amalgames grossiers entretenus par les instances de représentation du judaïsme en France accusant d’antisémitisme celles et ceux qui critiquent la politique du gouvernement israélien, un amalgame dont LFI fait les frais chaque jour, avec comme objectif évident d’affaiblir le Nouveau Front populaire.

Juif vivant en France, je soutiens les voix juives qui en Israël parlent de paix, condamnent la guerre de Gaza, dénoncent l’occupation, appellent à la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien et à une solution pacifique qui, seule, apportera la dignité et la sécurité aux peuples palestinien et israélien.

J’affirme en particulier ma solidarité avec B’Tselem (Centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les Territoires occupés), Breaking the silence (regroupant des anciens soldats), Standing together (militant pour un avenir commun entre les deux peuples), les jeunes Israéliens refusant d’aller combattre à Gaza ou dans les Territoires occupés et toutes celles et ceux qui s’opposent aux actes criminels menés par Benjamin Nétanyahou et ses ministres.

« Israël n’assure pas la sécurité des Juifs du monde entier. »

Georges Federmann

Israël n’assure pas la sécurité des Juifs du monde entier : en prétendant mener le génocide en cours en leur nom, il confisque leur parole, les met en danger et génère de l’antisémitisme.

Tout le monde n’est pas en mesure de distinguer antisémitisme et antisionisme et la violence d’Israël depuis un an entretient cet amalgame morbide.

D’une façon générale, les lieux de culte n’ont pas à être préemptés par des nations, même si elles les financent en partie. Je trouve cette appropriation critiquable du point de vue du vivre ensemble et de la nécessité, au-delà de nos croyances différentes, d’affirmer que nous faisons société.

Et je me console en déchiffrant la succession des célébrations et des symboles spirituels et religieux pour la concorde et pour la paix, tout en m’interrogeant sur leurs détournements constants et mortifères.

Puisqu’il s’agit bien de la « Synagogue de la Paix », je rappelle que la Paix est inconditionnelle pour chaque sœur et frère en humanité qui peuple la terre. Elle ne peut pas se faire aux conditions du plus fort incarné par le drapeau israélien, pour le moment. Et la devise au fronton : « Plus fort que le glaive est mon esprit » ne doit pas rester lettre morte.

Georges Yoram Federmann

Un réservoir de biodiversité en partie rasé à Wittelsheim

Un réservoir de biodiversité en partie rasé à Wittelsheim
À gauche, la zone défrichée, à droite la zone « renaturée ».

Face à la pression de l’agriculture, des associations environnementalistes se mobilisent pour sauver ce qu’il reste de landes à Wittelsheim, près de Stocamine. Cette zone « renaturée » après l’abandon des mines abrite un réservoir de biodiversité.
Dans la commune de Wittelsheim près de Mulhouse, un agriculteur a défriché entre 2022 et 2023 un terrain de 5,7 hectares de landes boisées. La zone avait été « renaturée », c’est à dire abandonnée à la nature après la fin d’exploitation des mines de potasse, elle se situe au pied du terril Amélie 1, du nom du premier puits. Elle fait partie d’une zone plus large, surnommée « le Moos » par les naturalistes, car elle sert de refuge de biodiversité à des mammifères, oiseaux et lépidoptères sur 56 hectares. Le Moos sert en outre de « corridor écologique », de zone de passage et de lieu de reproduction pour une trentaine d’espèces depuis au moins 40 ans. 
L’endroit se situe à proximité immédiate des habitations de Wittelsheim.
On y trouve plusieurs espèces animales protégées au niveau international, dont la laineuse du prunellier (un papillon nocturne), le crapaud vert, le muscardin (un rongeur nocturne), le lézard des souches et la coronelle lisse (une espèce de serpent). Les ornithologues y ont repéré de nombreuses espèces d’oiseaux nicheurs, dont plusieurs inscrites sur les listes rouges régionale ou nationale des espèces menacées : fauvettes de diverses variétés, hypolaïs polyglotte, locustelle tachetée, torcol fourmilier, tarier pâtre, ruant jaune, rossignol philomèle…

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Une semaine pour la transition et la biodiversité à Ungersheim

Une semaine pour la transition et la biodiversité à Ungersheim

Du lundi 23 au dimanche 29 septembre, la commune d’Ungersheim dans le Haut-Rhin organise les rencontres de la transition et de la biodiversité.

Lauréate du concours « capitale française de la biodiversité » en 2021, la commune d’Ungersheim dans le Haut-Rhin organise une semaine de rencontres autour de la transition et de la biodiversité du lundi 23 au dimanche 29 septembre. Pendant sept jours, l’environnement sera au cœur d’une programmation d’ateliers, de projections et de discussions.

Visites en calèche et vélorution

Samedi 28 septembre à 10h, le « parcours inaugural » permet de découvrir les bâtiments à énergie positive de la commune ainsi qu’une épicerie-café philo, une ferme maraîchère communale, le sentier de la biodiversité et l’éco-hameau Le Champré. Ce lieu, labellisé écoquartier de niveau 3, et réunit neuf familles qui vivent en habitat groupé bio-climatique selon les normes de la maison passive. Le samedi dès 14h et le dimanche de 10h à midi, ce parcours est proposé en calèche, en vélo-bus et en mini-bus électriques.

Pour les cyclistes, une vélorution est prévue samedi 28 septembre au départ de Guebwiller à 10h. Avec l’association Bicychouette, les cyclistes se dirigeront vers l’espace Le Trèfle et pourront également visiter les lieux du parcours inaugural.

Formations à la journée

Trois formations sont proposées dans le cadre du festival. Mercredi 25 septembre, le thème de la transition énergétique est au programme de la journée avec des associations et acteurs publics pour mettre en valeur et découvrir les bonnes pratiques sur le territoire. L’occasion d’apprendre auprès de l’association Alter Alsace Énergie, du distributeur national Gaz réseau distribution de France (GRDF), ou encore de l’Agence de la transition écologique (Ademe).

Jeudi 26 septembre, toute la journée également, la résilience alimentaire sera étudiée à travers le prisme du plan communal de sauvegarde. Les créateurs de la plateforme Géo-résilience, Alexandre Boisson et Marjolaine Gaudard, proposent une formation « pour sensibiliser la population aux crises majeures liées aux cyberattaques et aux ruptures d’approvisionnement alimentaire ».

Des rendez-vous en soirée et le week-end

Jeudi 26, une projection du film D’Goda aura lieu à l’espace Le Trèfle à 20h. Tournée en 1975 dans le Sundgau et restaurée en 2022, cette fiction entièrement en alsacien et réalisée par le cofondateur de Médecins sans frontières Louis Schittly plonge son public dans l’Alsace rurale et paysanne, refusant un certain progrès technologique.

Dimanche 29 à 16h30, la réalisatrice et journaliste Marie-Monique Robin présentera en avant-première son documentaire « Vive les microbes ! ». Elle sera présente pour une table-ronde aux côtés de Corinne Lepage, Barbara Berardi et Manon Sala à 18h30. Ces « femmes audacieuses et rebelles qui s’engagent » se réuniront au centre sportif et culturel.

Vendredi 27 septembre le groupe Hopla Guys sera en concert au centre sportif et culturel dès 21 heures (les billets sont à 13€). En outre, un défilé de mode des fripes de la seconde chance animera le village dimanche 29 dès 14h30.

À Illkirch-Graffenstaden, des jeunes « dégoutés » par la destruction d’un terrain de foot

À Illkirch-Graffenstaden, des jeunes « dégoutés » par la destruction d’un terrain de foot
Le city-stade du quartier Libermann doit être détruit dans le cadre du projet d’aménagement du quartier.

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« Opportunisme » et « trahison » : Michel Deneken réagit à la candidature dissidente pour sa succession

« Opportunisme » et « trahison » : Michel Deneken réagit à la candidature dissidente pour sa succession
Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg.

La candidature dissidente de Mathieu Schneider pour la présidence de l’Université de Strasbourg ne plaît pas du tout à Michel Deneken. Ce dernier dénonce l’opportunisme de son opposant, vice-président de l’Unistra depuis près de 10 ans.
Michel Deneken ne pardonne pas. Le président de l’Université de Strasbourg (Unistra) a réagi jeudi 19 septembre à l’officialisation de la candidature dissidente de Mathieu Schneider. Membre de l’équipe dirigeante depuis près de 10 ans, le vice-président Culture et Sciences en société est sorti du rang au printemps 2024.
Après avoir été élu une seconde fois sur la liste de Michel Deneken en 2021, Mathieu Schneider se présente à la tête de la liste « Au pluriel ». La communication du professeur de musicologie a suscité la colère du président en fin de mandat. Auprès de Rue89 Strasbourg, ce dernier livre son analyse, empreinte de ressentiment :

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Candidat à la présidence de l’Université, Mathieu Schneider réprouve l’action de Michel Deneken

Candidat à la présidence de l’Université, Mathieu Schneider réprouve l’action de Michel Deneken
Mathieu Schneider, candidat à la présidence de l’Unistra. lors d’une conférence de presse jeudi 19 septembre 2024.
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Strasbourg met en place un « quotient unique » pour des services publics plus équitables

Strasbourg met en place un « quotient unique » pour des services publics plus équitables

La Ville de Strasbourg a mis en place un « quotient familial unique » afin de différencier les tarifs de ses services selon les revenus des usagers et des usagères. Effectif pour les cantines et les abonnements CTS, ce quotient doit être étendu à tous les services de la collectivité.

Des tarifs différenciés selon les revenus existent pour les services payants de la Ville de Strasbourg depuis 2010. Mais les motifs et les justificatifs demandés pouvaient varier selon les services, ce qui rendait leur utilisation complexe. Depuis la rentrée, la Ville de Strasbourg a mis en place un « quotient familial unique » (QFU), qui servira de repère pour différencier tous les tarifs des services de la Ville de Strasbourg et au-delà – de la Compagnie des transports strasbourgeois, d’autres communes de l’Eurométropole, voire de leurs partenaires.

Lors d’une présentation à la presse de ce dispositif, jeudi 19 septembre au centre administratif, Syamak Agha-Babaei, premier adjoint à la maire, a précisé que les services administratifs avaient travaillé pendant trois ans sur cette « tarification solidaire ». Concrètement, le quotient familial de la Ville de Strasbourg se calcule à partir des éléments transmis par l’administration fiscale sur les revenus des foyers.

Données de l’administration fiscale

La Ville n’a pas détaillé sa méthode mais une fois obtenu, le QFU peut servir jusqu’en août de l’année scolaire en cours pour les tarifs de la restauration scolaire, de l’accueil périscolaire, des piscines, du sport-santé et même du conservatoire. Elle prévoit en outre d’ajouter à la liste de services le stationnement et les séances d’aquagym. À terme, tous les services aux particuliers sont susceptibles d’être différenciés selon ce quotient.

« En fait, les tarifs des services publics municipaux sont déjà aidés par la collectivité », a tenu à préciser Syamak Agha-Babaei :

« Par exemple, un repas à la cantine coûte 13€. Les ménages les plus aisés paient 6,90€ et les ménages les plus modestes ne paieront que 1,40€, voire 0€ pour les enfants des familles qui sont à la rue. La mise en place du QFU va nous permettre de revoir tous ces tarifs, afin de nous assurer que “le taux d’effort” est équivalent pour chaque famille strasbourgeoise. »

Adjointe à la maire en charge des solidarités, Floriane Varieras a précisé que ce QFU ne prenait pas en compte les prestations sociales et familiales et qu’une attention particulière avait été portée aux familles monoparentales et aux étudiants étrangers.

Lancé en septembre, déjà 6 700 attestations de QFU ont été délivrées, dont 39% avec un QFU égal à zéro, soit la tranche la plus aidée. Interrogé sur le coût pour la collectivité de ces efforts sur la contribution des usagers, Syamak Agha-Babaei est resté vague en évoquant un système débutant. Cependant, il a indiqué que « le coût supplémentaire des tarifs sociaux pour la restauration scolaire et l’accueil périscolaire est de 1,2 million d’euros ».

De l’ADN de Lina sur des cordes : les éléments accablants s’accumulent pour l’unique suspect

De l’ADN de Lina sur des cordes : les éléments accablants s’accumulent pour l’unique suspect
Alexandre Chevrier, procureur par intérim et Jean-Francois De Decker, commandant de gendarmerie en charge de l’enquête.

Un an après la disparition de la jeune Lina, le 23 septembre 2023, le procureur de la république par intérim Alexandre Chevrier a fait le point sur les douze mois d’enquête jeudi 19 septembre.

La disparition remonte au 23 septembre 2023. Lina, 15 ans alors, se dirige vers la gare de Saint-Blaise-la-Roche dans le Bas-Rhin pour prendre le train. Sa mère la voit partir. Son copain l’attend sur le quai à Strasbourg. Entre son domicile et la gare, Lina aurait dû parcourir 2,9 kilomètres à pied. Elle n’arrivera jamais. Dernier signe de vie de l’adolescente, un message vidéo envoyé à son amoureux à 11h20 le 23 septembre 2023. Deux minutes plus tard, son téléphone cesse de borner. Depuis, plus de trace de l’adolescente.

Des semaines de fouille, en vain

Un signalement est d’abord fait pour disparition inquiétante. Puis une information judiciaire est ouverte pour « enlèvement ou séquestration ». Le procureur de Saverne se dessaisit du dossier au profit du parquet de Strasbourg. Pendant des semaines, la gendarmerie a fouillé la zone de Plaine, en vain.

Ponctuellement, la mère de Lina, Fanny Groll, prend la parole pour tenter de faire avancer les recherches de sa fille. Parallèlement à la disparition, elle rappelle qu’une plainte pour viol déposée par sa fille en juin 2022 a été classée sans suite par le parquet de Saverne au printemps 2023. En janvier 2024, le parquet de Strasbourg ouvre finalement une information judiciaire pour des faits de « viol commis sur mineur « , « sans lien et distincte de celle actuellement ouverte des chefs d’enlèvement et de séquestration criminelle », précisait Yolande Renzi, alors procureure de Strasbourg, le 4 février.

De l’ADN de Lina sur des cordes

En juillet, les enquêteurs retrouvent des traces génétiques de Lina au niveau de la ceinture de sécurité d’un véhicule volé. La Ford Puma grise est immatriculée en Allemagne. Son conducteur, Samuel Gonin, a été filmé en train de faire le plein de l’automobile le 21 septembre 2023. Les enquêteurs remontent alors jusqu’à cet homme de 43 ans, originaire de Besançon, qui s’est suicidé le 10 juillet. Si l’homme a laissé des écrits avant de se tuer (le suicide ne fait aucun doute), aucun élément ne permet de faire de lien avec Lina et sa disparition. Les enquêteurs continuent leurs recherches pour voir si l’homme a pu être impliqué dans d’autres faits délictuels ou criminels.

Le procureur de Strasbourg par intérim Alexandre Chevrier a fait un point sur l’enquête jeudi 19 septembre au palais de justice de Strasbourg. Il a d’abord confirmé une information des Dernières Nouvelles d’Alsace : le sac de l’adolescente a été retrouvé dans la boîte à gants – mais sans aucune trace de sang. Deux cordes ont cependant été trouvées dans le coffre de la voiture, portant l’ADN de Lina et de Samuel Gonin.

Aucun indice de préméditation

Le système GPS de la Ford Puma grise a été déconnecté. La position du véhicule a pu être déterminée grâce à l’analyse du système multimédia – moins précis que le GPS, précise le procureur par intérim. Mais cet élément ne présume pas de la préméditation d’un enlèvement, pointe Alexandre Chevrier. « Il circulait dans un véhicule volé et avait donc une bonne raison d’avoir déconnecté le système GPS », précise-t-il.

Rien ne laisse penser qu’une arme a feu a été utilisée. Des couteaux ont été trouvés dans la voiture mais ils ne portent pas l’ADN de l’adolescente. En outre, rien ne lie Samuel Gonin à Lina ou à son entourage : pas de contact téléphonique, aucune connaissance dans la région… C’était d’ailleurs la première fois que l’homme se rendait dans ce secteur, à la connaissance des enquêteurs.

20 gendarmes mènent l’enquête

En se basant sur les caméras de vidéosurveillance, Alexandre Chevrier explique que Samuel Gonin était le seul utilisateur de la voiture, entre le vol du véhicule en août 2023 et son immobilisation à Narbonne en janvier 2024 suite à un refus d’obtempérer. Le quadragénaire a volé plusieurs fois du carburant et semblait vivre dans sa voiture, vu l’état de cette dernière. Plus largement, l’homme avait quitté travail et famille à l’été 2024 et se déplaçait beaucoup en France, sans logique apparente à partir de l’analyse des trajets effectués.

Suite à ces découvertes, d’importantes recherches ont été menées dans les Vosges et en Haute-Saône, en vain. Les questions subsistent quant à la raison pour laquelle Lina est montée ou a été forcée de monter à bord de cette voiture. Une cellule d’enquête nationale réunissant au moins 20 militaires de la gendarmerie travaille sur le dossier depuis octobre 2023.

Des questions en suspens

L’angle mort, selon le procureur : « Qu’est venu faire Samuel Gonin sur cette route ? Ce n’est pas un point de passage fréquenté ni un endroit où il était déjà venu. » Le suicide de l’homme de Besançon empêche de comprendre ses motivations et la manifestation de la vérité, explique Alexandre Chevrier. Pour la suite, la priorité est toujours de retrouver Lina. Quant à la retrouver vivante, le procureur de la République par intérim répond : « En théorie tout est encore possible, mais ça fait un an qu’elle a disparu et n’a pas donné signe de vie. »

Le directeur de cabinet de la préfète Josiane Chevalier nommé à la métropole de Nantes

Le directeur de cabinet de la préfète Josiane Chevalier nommé à la métropole de Nantes
Préfecture du Bas-Rhin.
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Une sélection pour de vibrantes Journées du patrimoine à Strasbourg

Une sélection pour de vibrantes Journées du patrimoine à Strasbourg

Prévues partout en France samedi 21 et dimanche 22 septembre, les Journées du patrimoine proposent des centaines de rendez-vous en Alsace et à Strasbourg en particulier. Au-delà des visites, voici une sélection de rendez-vous culturels.

Pour leur 41e édition, les Journées du patrimoine (JEP) espèrent mettre en valeur « les itinéraires, les réseaux et les connexions ». Les rendez-vous habituels permettant de visiter des bâtiments historiques habituellement fermés au public sont cependant toujours présents, comme le Palais impérial place de la République à Strasbourg par exemple. La Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est recense 1 500 sites ouverts et 2 800 manifestations. Voici une sélection plus modeste de rendez-vous à Strasbourg tandis qu’un stand d’informations est disponible pendant les deux jours de 10h à 18h place du Château, au pied de la Cathédrale.

Des spectacles de circonstance

Envie de discuter avec les mortes ? Le service funéraire déterre… cinq femmes remarquables inhumées du cimetière Ouest de Strasbourg avec la complicité de cinq comédiennes. Cette balade théâtrale est intitulée Celles d’en dessous.

L’Opéra national du Rhin propose des visites de sa salle historique dimanche ainsi que des visites guidées de ses recoins entre midi et 14h mais cette année, la journée est agrémentée d’une série de rendez-vous dont un concert à 11h, un spectacle de danse à 14h30, Above Us, une création de Rubén Julliard, danseur-chorégraphe du Ballet de l’ONR, puis la projection du film Sweeney Todd à 17h30.

Le 5e Lieu propose un concert de JJH Potter, un chanteur d’indie folk strasbourgeois, qui explore les tréfonds de l’âme humaine, tous juste agrémentés de quelques notes de guitare. Et ce concert en toute intimité est à découvrir dans l’écrin de la place du Château, avec la façade sud de la Cathédrale en arrière plan.

Un œil sur les campus moderne et historique

L’Université de Strasbourg propose d’explorer la thématique de la sismologie cette année. Après que tous les Strasbourgeois ont expérimenté le réveil matinal par secousse tellurique, c’est une bonne idée. C’est aussi l’occasion de rappeler que l’Université de Strasbourg accueille le Renass, le réseau national de surveillance de l’activité sismique en France, en Europe mais aussi dans le Monde… Pour les JEP, le musée de sismologie, une ancienne station de mesures, est ouvert et des sismologues seront présents pour répondre aux questions du public.

À quelques mètres, les JEP permettent de visiter l’Observatoire astronomique de Strasbourg, qui sera exceptionnellement ouvert le samedi à 14h et le dimanche à 16h. La visite propose une collection sur l’évolution des savoirs astronomiques depuis la fin du XIXe siècle et nouveauté 2024 : la terrasse entourant la grande coupole, récemment rénovée, sera ouverte au public, avec une vue inédite sur Strasbourg.

Autre rendez-vous assez unique grâce aux JEP, la visite du Studium, cette bibliothèque de 10 800 mètres carrés est une ode à l’architecture contemporaine signée Jean-Pierre Lott (voir les images). Une démonstration qui, pour une fois, ne semble pas s’être opérée au détriment des usages et des visiteurs. Une symbiose rare qui mérite donc une visite, et ça tombe bien l’université en propose quatre par jour pendant les JEP.

Des expositions éphémères

Rue du Hohwald dans le quartier Laiterie, L’Ososphère propose une exposition de tissus patrimoniaux. Qu’est-ce que des tissus patrimoniaux ? Ce sont des linges apportés par les résidents du quartier à la laverie de la Porte de Schirmeck, qui les a lavés gratuitement en échange de leur histoire entre septembre 2023 et juin 2024. De ces histoires, Eurgen Le Bras en a écrit des textes tandis que Ramona Poenaru et Gaël Chaillat ont conçu une exposition, intitulée Tendre Linge (Récolte).

Alain Willaume, La ligne des amers, 1998Photo : Alain Willaume / doc remis

Le Centre européen d’actions artistiques contemporaines (CEAAC) propose des visites commentées d’œuvres existantes dans l’espace public. Le samedi sera consacré au parcours de sculptures du parc de Pourtalès à la Robertsau, autour du château. Le dimanche, il s’agira de redécouvrir La ligne des amers, une œuvre installée sur les berges du Rhin à Gambsheim : 15 bornes de navigation fluviale à parcourir avec le photographe Alain Willaume lors d’une visite le long de l’eau. Cette dernière visite peut en outre être couplée avec une visite de l’écluse, organisée de 10h à 16h par Voies navigables de France.  

Des centaines d’étudiants à une distribution alimentaire de rentrée sur le campus

Des centaines d’étudiants à une distribution alimentaire de rentrée sur le campus
Sur le campus, les étudiants peuvent choisir quelques produits gratuits.

400 étudiants se sont présentés à la distribution alimentaire organisée par le syndicat Alternative étudiante Strasbourg mercredi 18 septembre. Certains témoignent qu’ils ne peuvent se permettre de manger qu’un seul repas par jour.

« C’est alarmant. On n’a jamais eu autant de nourriture et elle n’est jamais partie aussi vite », constate Rayyan, du syndicat Alternative étudiante Strasbourg (AES). Deux semaines après la rentrée, il réalise une distribution alimentaire d’envergure ce 18 septembre. Entre 12h et 14h, environ 400 étudiants auront récupéré de quoi manger sur le campus central.

Tout au long de la pause de midi, la file d’attente de plusieurs dizaines de mètres n’aura pas eu le temps de rétrécir. Au bout, les jeunes peuvent choisir deux éléments par catégorie d’article : produits secs (sachets de riz, de pâtes…), sauces ou soupes, petit déjeuner. Des vêtements sont aussi proposés. « 36% des étudiants sautent au moins un repas par jour », précise Simon, membre de l’AES :

« On a envoyé un mail à tous les étudiants de l’Université de Strasbourg pour les prévenir. Mais nous ne demandons aucune info, aucun justificatif, pour ne pas ajouter de la pression. »

Simon, membre de l’AES.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Un stress constant à mêler avec les études

Selma et Yasmina, toutes les deux en deuxième année de licence des sciences du langage, s’accordent à dire que trois euros pour les repas des restaurants universitaires, c’est déjà trop cher pour qu’elles puissent y aller. Venues d’Algérie, elles n’ont pas encore de titre de séjour leur permettant de travailler, ni de possibilité de toucher une bourse. « Je n’ai aucun revenu et je suis obligée de vivre sur des économies pour l’instant, explique Selma. J’espère que ça ne va plus durer longtemps. »

« Notre quotidien, c’est de ne rien manger la journée, peut-être grignoter quelque chose comme des biscuits et de faire des pâtes le soir », raconte Yasmina. Son loyer de 488 euros pour une colocation n’aide pas. Pour elle, la question de savoir si elle va pouvoir s’alimenter est un stress constant. À quelques mètres, Éva, 21 ans, en fac d’arts plastiques, décrit une « fatigue énorme » et des insomnies, liées à sa précarité. « Il faut cumuler ce stress avec des emplois du temps chargés. Je suis censée acheter du matériel qui coûte cher. Parfois je dois choisir entre ça et manger », assure t-elle.

Une longue file d’attente s’est formée avant la tonnelle installée par l’Alternative étudiante Strasbourg.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Sa bourse de 300 euros ne suffit pas et elle n’a pas encore trouvé de job étudiant malgré une recherche active. « Je culpabilise parce que ma mère, qui a aussi des soucis financiers, doit m’aider », se désole t-elle. Une absence de ressources qui conduit à l’isolement selon Éva, car il est difficile de sortir quand on est préoccupé en permanence et qu’on n’a pas d’argent. Ce contexte défavorise aussi forcément les étudiants les plus précaires, qui auront du mal à étudier sereinement.

L’Alternative étudiante Strasbourg n’a pas fixé de date pour la prochaine distribution mais prévoit d’en organiser au moins une tous les deux mois.

Zone à faibles émissions : l’interdiction des véhicules Crit’air 3 repoussée à 2027

Zone à faibles émissions : l’interdiction des véhicules Crit’air 3 repoussée à 2027

Depuis sa mise en place en 2022, la zone à faibles émissions (ZFE) a permis d’améliorer la qualité de l’air et de réduire le nombre de véhicules dans l’Eurométropole. Mais faute de contrôles automatiques, les voitures Crit’air 3 pourront continuer de rouler jusqu’au 1er janvier 2027.

Depuis janvier 2023, certains véhicules n’ont plus le droit de circuler ni de stationner sur le territoire des 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). Cette zone à faibles émissions (ZFE), obligatoire pour les communes dont le seuil de dioxyde d’azote (NO2) était supérieur à la norme européenne, prévoit d’éliminer progressivement les véhicules les plus polluants de ses routes. 80% du NO2 présent dans l’air strasbourgeois est lié au trafic routier. En janvier 2024, ce sont les véhicules classés Crit’air 4 qui ont été interdits. En 2025, ça aurait dû être au tour des Crit’air 3.

20% des véhicules concernés

Mais comme l’a annoncé Pia Imbs, présidente de l’EMS lors d’une conférence de presse mercredi 18 septembre, ces véhicules Crit’air 3 pourront encore circuler jusqu’au 1er janvier 2027. Ou plutôt, « la période pédagogique pour ces véhicules est prolongée de deux ans », précise l’élue. Pour les interdictions des Crit’air 2, « on évaluera ça le moment venu », élude Pia Imbs.

Car à chaque étape d’élimination d’une partie des véhicules, deux phases. Dans un premier temps, pour inciter les particuliers et les professionnels à remplacer leurs véhicules trop polluants, la phase pédagogique. Dans un second temps, la phase d’interdiction, où les contrevenants s’exposent à des amendes… en théorie.

Mais depuis la mise en place de la première phase d’interdiction en janvier 2023, pour les véhicules sans Crit’air, Crit’air 5 puis 4 en 2024, très peu de sanctions ont été relevées par l’Eurométropole. « Nous attendons les contrôles automatiques par lecture de plaque d’immatriculation qui devraient être fournis par l’État en 2027 », explique Pia Imbs, qui avait déjà regretté le retard du ministère des transports en 2022. Ce retard de l’élimination des Crit’air 3 dans les rues strasbourgeoises est donc simplement lié à l’impossibilité de vérifier ces vignettes. La police municipale n’est pas autorisée à s’en charger lors de contrôles routiers.

Les Crit’air 3 représentent un peu moins de 20% des véhicules immatriculés dans l’EMS (47 000 en tout). Selon Pia Imbs, retarder leur interdiction permet de faire preuve de tolérance pour les particuliers et les professionnels qui devront changer de véhicule, voir abandonner le recours à la voiture individuelle au profit d’autres modes de transport.

Des milliers d’euros d’aides

Pour continuer de se déplacer malgré les nouvelles interdictions, l’EMS rappelle que des aides existent malgré le changement de calendrier. 95% des personnes qui ont fait appel à l’Agence du climat, en charge d’aider à obtenir des aides financières, l’ont contactée pour acheter une autre voiture. Les 5% restants ont demandé à abandonner totalement l’automobile au profit du tram ou du vélo par exemple, grâce à un « compte mobilité ».

Le montant des aides est calculé en fonction des revenus des personnes – 4 000 euros au plus pour changer de voiture, 2 500 euros pour le « compte mobilité ». Rien qu’aux deux premiers trimestres 2024, l’EMS a accordé cinq millions d’euros d’aide, selon ses chiffres. Sur l’année civile 2022, 7 000 véhicules de moins étaient immatriculés dans l’EMS.

Des chiffres qui poussent Pia Imbs et ses collègues à se féliciter de leur politique « ambitieuse », menée parallèlement avec d’autres réalisations pour les mobilités – tram ouest, nord, plan Vélo, covoiturage, Réseau express métropolitain…

Une meilleure qualité de l’air

Les résultats des mesure de qualité de l’air sont déjà satisfaisants, selon les analyses d’Atmo Grand Est. Strasbourg est passée sous le seuil des 40 microgrammes par mètres cubes (μg/m3) d’air de NO2, la mesure qui a valu à la capitale européenne et à neuf autres métropoles françaises de contrevenir au droit européen. Cependant, l’Union européenne devrait adopter une prochaine directive réduisant ce seuil par deux.

En 2030, le seuil de NO2 toléré dans l’air par la législation européenne devrait passer de 40 à 20 μg/m3. Certains compteurs, notamment sur le boulevard Clémenceau, mesurent encore des concentrations au-delà. Si elle ne veut pas être à nouveau dans l’irrégularité, Strasbourg devra donc effectivement interdire les Crit’air 3 d’ici là.

Françoise Schaetzel, vice-présidente de l’EMS en charge de la qualité de l’air et de la santé environnementale, précise que le seuil plafond de l’organisation mondiale de la santé est quant à lui de 10 μg/m3. « Notre but est d’atteindre cette valeur pour 2035 », explique l’élue :

« Car ce ne sont pas de simples seuils abstraits. Cette pollution engendre des morts, des infarctus, du diabète, des enfants fragiles et un creusement des inégalités. Les ménages modestes sont plus susceptibles de tomber malades. Descendre en dessous du seuil fixé par l’OMS revient à diminuer de 9% le nombre de cancers du sein. »

Toujours selon les mesures d’Atmo Grand Est, neuf habitants de l’EMS sur dix vivent dans un endroit où il y a moins de 10 μg/m3 de NO2. Mais 7 000 Strasbourgeois sont exposés à une concentration supérieure à 20 μg/m3.

Manifestation « contre le gouvernement Macron-Barnier » samedi 21 septembre

Manifestation « contre le gouvernement Macron-Barnier » samedi 21 septembre
Des milliers de personnes ont déjà défilé à Strasbourg contre « le coup de force d’Emmanuel Macron » le 7 septembre.

Douze organisations de gauche appellent à manifester samedi 21 septembre contre le « coup de force antidémocratique d’Emmanuel Macron », qui a nommé Michel Barnier, un homme de droite, Premier ministre.

Le Nouveau front populaire (NFP, à l’exception du Parti socialiste) et des organisations de jeunesse appellent à manifester au départ de la place Kléber samedi 21 septembre à 14h30, suite à la nomination de Michel Barnier à Matignon. Le cortège doit prendre ensuite la rue des Francs-Bourgeois, rue de la Division-Leclerc, puis les quais Saint-Nicolas, des Bateliers, des Pêcheurs, du Maire-Dietrich, et revenir par l’avenue de la Liberté puis la place de la République.

Pour l’union de la gauche, qui compte le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale depuis les élections législatives anticipées de juillet, ce Premier ministre issu de Les Républicains « n’a aucune légitimité ». Le parti de droite ne comptant que 47 députés tandis que le NFP en a obtenu 193.

« Emmanuel Macron a juste fait en sorte de pouvoir continuer sa politique malgré le résultat des élections », dénonce Flora, membre de l’Alternative étudiante Strasbourg (AES), qui prendra part à la mobilisation :

« Nous sommes très concernés parce que ce gouvernement n’a fait qu’empirer les problèmes des jeunes comme le pouvoir d’achat, de logement, de sélection des étudiants avec Parcoursup… Le vote des Français aurait dû aboutir sur la nomination d’une figure du NFP. »

Flora, membre de l’AES.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Dans leur communiqué commun, les organisations signataires portent également d’autres mots d’ordre, à savoir « un accueil digne de l’immigration, un véritable plan de lutte contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles », des actions pour « les droits des femmes et des personnes LGBT+, répondre à la crise climatique » ou encore « la paix, notamment en Palestine ».

Un rassemblement pour Paul Watson de Sea Shepherd samedi 21 septembre

Un rassemblement pour Paul Watson de Sea Shepherd samedi 21 septembre
Plusieurs rassemblements en soutien à Paul Watson ont déjà eu lieu à Strasbourg cet été 2024.

Le groupe local Grand Est de Sea Shepherd organise un rassemblement ce samedi 21 septembre sur la place Kléber, à partir de 14h. Les manifestants demandent la libération du capitaine Paul Watson, militant emblématique contre la chasse des baleines actuellement retenu au Groenland.

Le capitaine Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd qui œuvre pour la protection des océans, a été arrêté au Groenland le 21 juillet suite à un mandat d’arrêt émis par le Japon. Il est accusé d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante dans le cadre d’une action contre la chasse à la baleine en 2010. Sea Shepherd affirme de son côté posséder des vidéos montrant que le membre d’équipage qui aurait été blessé n’était pas sur le pont au moment où la bombe puante a été lancée.

La branche Grand Est de Sea Shepherd appelle à un rassemblement statique ce samedi 21 septembre sur la place Kléber de Strasbourg de 14h à 16h, « afin de soutenir Paul Watson et demander à nouveau sa libération » :

« Les missions de Sea Shepherd sous le commandement du capitaine Watson ont permis de soustraire aux harpons japonais plus de 5 000 baleines. L’enjeu est grand pour lui, puisqu’à 73 ans, s’il est extradé au Japon, il risque d’y finir ses jours et d’y mourir incarcéré pour avoir défendu le vivant, les océans. »

L’activiste écologiste restera en détention au moins jusqu’au 2 octobre, jour de son procès. Le ministère danois de la Justice tranchera alors sur la question de l’extradition de Paul Watson au Japon.

Après le fiasco de Châtenois, les projets routiers de Rothau et Lorentzen en suspens

Après le fiasco de Châtenois, les projets routiers de Rothau et Lorentzen en suspens
La Collectivité d’Alsace risque de nouveaux blocages de projets routiers.

La Collectivité d’Alsace retarde le lancement des travaux de ses nouvelles routes. La suspension par la justice du chantier du contournement de Châtenois a laissé des traces, d’autant plus que certains projets impacteraient fortement la biodiversité.
Y aura t-il un avant et un après Châtenois ? Pour la droite alsacienne, la suspension par la justice du chantier de contournement de cette petite ville, en mai 2023, a été un choc. Mais les magistrats du tribunal administratif n’ont fait que rappeler le droit : l’intérêt public de ces destructions d’écosystèmes était insuffisamment justifié. La Collectivité d’Alsace (CeA) a donc été obligée d’accepter d’importantes mesures de compensation écologiques pour obtenir un accord avec Alsace Nature et reprendre les travaux.
Même après cette mésaventure, « il n’y a pas de projet à l’arrêt, assure la communication des Départements alsaciens à Rue89 Strasbourg. Juste des projets qui sont à des stades distincts d’avancement. » Pas question, donc, de renoncer à la liaison A4-Lorentzen, qui raboterait une colline abritant de nombreuses espèces protégées dans le nord du Bas-Rhin. Idem pour le contournement de Rothau, qui impliquerait de couler du béton dans le lit de la Bruche, une zone humide remarquable.
Frédéric Bierry a tout de même annoncé en juin 2024 que cette déviation est repoussée de cinq ans. Et à Lorentzen, malgré l’autorisation de commencer les travaux délivrée fin 2023, aucun appel d’offres n’a été publié et le site est toujours épargné des pelleteuses en septembre. En outre, Alsace Nature a déjà déposé un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg pour empêcher les travaux de débuter. Me François Zind, l’avocat de l’association, prévient : « la liaison A4-Lorentzen a encore moins de chances d’être validée par la justice que le contournement de Châtenois ».

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Thibault Vetter suit les collectifs militants et associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides comme les entrepôts d’Amazon par exemple. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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En dressant son bilan, Pia Imbs prépare les mots de sa campagne

En dressant son bilan, Pia Imbs prépare les mots de sa campagne
La présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, lors d’un déjeuner de presse.

La présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs, a convoqué un déjeuner de presse mardi 17 septembre. Dans son discours, elle tire un premier bilan de ses quatre années à la tête de la collectivité, dans une présentation aux accents de pré-campagne.

Jusqu’au bout, Pia Imbs aura résisté à la question. Malgré plusieurs relances, la maire de Holtzheim n’affirme pas clairement qu’elle souhaite être candidate pour un second mandat à la tête de l’Eurométropole. « Disons que je souhaite la continuité de notre feuille de route », résume-t-elle, esquissant un large sourire qui laisse peu de doutes sur ses intentions.

Tout au long du déjeuner de presse organisé mardi 17 septembre, la présidente de l’Eurométropole n’aura eu de cesse de revenir sur la « feuille de route » de son mandat et ses avancées. Sans afficher clairement ses ambitions pour 2026, son discours ressemble pourtant à un premier discours de campagne.

Cinq chantiers « emblématiques »

À son actif, l’élue souhaite mettre en avant plusieurs réalisations. Des « projets structurants, lourds et chers, dont les retombées se verront au-delà de ce mandat ». Elle cite cinq chantiers et les juge « emblématiques » du mandat :

« On pensait que c’était des chimères, des serpents de mer, mais nous avons réussi avec d’autres à les faire aboutir. »

Pia Imps est également maire de Holtzheim, une commune de la deuxième couronne de Strasbourg.

La présidente de l’Eurométropole évoque ainsi l’acquisition du bâtiment Osmose, dont le succès « renforce la dimension européenne de la Ville et de l’Eurométropole », mais aussi l’ouverture de la gare de Strasbourg à « 360 degrés », en aménageant un accès et un parking à l’arrière du bâtiment. Pia Imbs aborde ensuite la mise en place du Réseau express métropolitaine européen (Reme), puis l’extension du tram ouest de l’Eurométropole. « Les maires d’Eckbolsheim et de Wolfisheim n’y croyaient plus », ironise l’élue, qui finit sa démonstration en évoquant l’extension du stade de la Meinau, qui devrait être achevé à l’été 2025.

Repartir avec la même majorité

Pour la suite de son mandat, comme pour la suite de son parcours à l’Eurométropole, Pia Imbs ne manifeste aucune volonté de toucher à l’ADN de sa majorité, composée d’un groupe d’élus écologistes derrière Jeanne Barseghian et de son propre groupe, « Une Eurométropole des proximités ». « Les écologistes ont leurs sensibilités et nous avons les nôtres », lance Pia Imbs, en insistant sur l’ambiance « positive » au sein de sa majorité : « Je relève que les décisions de l’EMS sont toujours bien votées. »

Si elle affirme que les deux groupes partagent une même prise en compte des enjeux environnementaux, elle concède tout de même des divergences sur le « rythme et la forme » des mesures adoptées.