En tant que conseiller départemental, Olivier Bitz a apporté son parrainage à Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle et il rejoint « En Marche ». Il s’agit du premier élu encarté au Parti socialiste (PS) dans le Bas-Rhin à rallier ouvertement le mouvement de l’ancien ministre de l’Economie.
Olivier Bitz avait soutenu Manuel Valls lors de la primaire du PS en janvier. Mais comme une fraction du parti, il ne soutiendra pas le vainqueur, Benoit Hamon, bien que ce soit la règle. Clarification idéologique salutaire ou trahison envers le PS ?
Adjoint au maire de Strasbourg multi-casquettes (Finances, quartier Krutenau-Esplanade-Bourse, Cultes, bains municipaux, déradicalisation, dialogue avec les commerçants), Olivier Bitz estime que « la manière dont Benoit Hamon a conduit les choses mène le parti dans une impasse politique » :
« Plutôt que de réunir sa famille, il s’est précipité vers l’extrême-gauche, avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Son projet s’est radicalisé et le rassemblement derrière Benoit Hamon est devenu impossible. […] Il faut pouvoir s’affranchir des considérations internes. »
Pas candidat aux législatives
Pour autant, Olivier Bitz indique qu’il ne sera pas candidat « En Marche » aux élections législatives en juin. Une précision utile, sachant qu’il avait un temps émis le souhait de participer à l’élection législative partielle de mai 2016.
Il reste néanmoins au PS et a informé le maire Roland Ries, qui a parrainé Benoit Hamon, de sa démarche. Parmi les raisons de son engagement, Olivier Bitz cite la nécessité de « protéger » la France de Marine Le Pen ou de François Fillon, mais aussi les convictions européennes d’Emmanuel Macron « plus affirmées que chez Benoit Hamon » ou la proposition de supprimer la taxe d’habitation pour 80% des ménages :
« Je l’ai vu comme conseiller départemental du quartier et adjoint aux Finances, l’Esplanade a la taxe d’habitation la plus élevée de Strasbourg, car les estimations ont été faites dans les années 1970 quand ces bâtiments étaient neufs. Il y a eu une incapacité à réformer cela et elle est beaucoup trop élevée aujourd’hui, pour des ménages parfois en difficulté. Les élus locaux disent que les collectivités vont perdre en autonomie fiscale, mais on ne peut pas ponctionner toujours davantage les citoyens. »
En somme, l’élu se retrouve mieux « dans le projet de centre-gauche d’Emmanuel Macron qui est le [s]ien », tout comme le « dépassement des clivages gauche-droite » que Michel Rocard annonçait dès les années 1980.
Élu en Marche et en marge
Ce pas de côté de l’appareil socialiste n’est pas des plus surprenant. Oliver Bitz avait assisté au premier meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg et il a rappelé qu’il s’était par le passé retrouvé bien seul au PS à défendre le « oui » à la collectivité unique d’Alsace lors du référendum 2013, « une occasion manquée », ou encore Ségolène Royal lors de l’élection primaire de 2006.
Pour autant, il ne craint pas de sanction de la part de ses camarades socialistes :
« Je respecte les convictions des uns et des autres et j’attends en retour qu’on respecte les miennes. Si le PS gérerait les conflits politiques avec des sanctions, cela fait longtemps que Benoit Hamon et les frondeurs auraient été exclus. »
De plus, les statuts du PS autorisent les élus à donner leur parrainage à un candidat d’un autre parti, a précisé Patricia Schillinger, sénatrice du Haut-Rhin, ancienne socialiste et soutien de la première heure d’Emmanuel Macron.
D’autres élus « en marche » autour de Strasbourg
Au sein de la gouvernance droite-gauche à l’Eurométropole, quelques maires non-encartés ont apporté leur parrainage à Emmnanuel Macron : le maire d’Erstein Jean-Marc Willer, le maire de La Wantzenau Patrick Depyl, ou le maire de Niederhausbergen, Jean-Luc Herzog.
Quelques élus proches du PS ont aussi rejoint le mouvement (Christian Gliech, maire de Wissembourg issu du parti radical de gauche, les adjointes au maire de Strasbourg non-encartées Nawel Rafik Elmrini et Christel Kohler) mais Olivier Bitz est le premier élu venant du Parti socialiste, qu’il a rejoint à l’âge de 15 ans, à rejoindre Emmanuel Macron.
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