Des ballons colorés sont éparpillés sur le sol. A priori, le soir du vernissage, ils étaient gonflés à l’hélium et « volaient » au plafond du syndicat potentiel. Des mots, des phrases y sont accrochés, ils étaient soit proposés par le public, des gens par mail ou encore par Pierre Fraenkel l’auteur de cette installation-performance. Ce que j’avais précédemment vu de lui, c’était ses panneaux d’affichage : à la peinture noire, il écrit des mots avec, la plupart du temps, des fautes qui donnent lieu à des jeux de mots on ne peut plus savoureux tels « tu cash bien ton je », « tout le monde sang fou », « les mots menthe » et bien d’autres encore, tous porteurs de messages invitant à la réflexion ou coup de gueule de l’artiste. Il nous en donne un aperçu au moyen de photographies de ces panneaux, peut-être en avons-nous déjà croisé ou à l’avenir, j’aimerai assez !
Nul, rien, blanc, prenez une décision. Une urne se trouve dans l’une des pièces de l’espace. J’ai voté, je ne vous dirai pas quoi mais entre « nul », « rien » et « blanc » que pensez-vous de ces choix potentiels ? Excitants, non ? Entre le pire et le pire, que faire, que choisir, que dire ? Je me demande quels seront les résultats de ce vote qui fait penser à ce qui nous attend dans quelques semaines… En outre, cette installation de Nicolas Zimny nous rappelle que le vote blanc n’est pas comptabilisé et est considéré comme de l’abstentionnisme alors que ne pas aller voter (il y a beaucoup de raisons à cela : le désintérêt, la démotivation, l’apolitisme, la fainéantise et d’autres encore) est totalement différente que voter blanc. Dans ce cas, il y a volonté de faire son devoir civique et de s’exprimer même si c’est en disant : « rien de ce que vous proposez ne me convient. »
Plage de sable blanc, mer, ciel bleu, palmiers, ça donne envie de partir en vacances, de se détendre et de changer d’air, dis comme cela, non ? Des ombres d’avion viennent polluer ce ciel idyllique, ils ont été collés par le public et l’artiste le soir du vernissage… Encore un truc de raté ! Ne vous êtes-vous pas déjà dit que vous aimeriez vous retrouver sur une île déserte paradisiaque, loin de la civilisation, jouer les Robinson Crusoé pendant un temps. Mais pensez-vous que cela soit possible dans ce monde où ce type de lieu est souvent rapidement envahi par les touristes ? Je dis ça mais je ne vaux pas mieux : ça me donne envie d’aller plonger dans cette mer ! Vincent Schueller nous montre ce que sont les vacances proposées par les agences de voyage : il n’y a pas que la plage de sable blanc, il y a aussi toute l’industrie autour, tous les abus, l’exploitation, l’hypocrisie.
Alors, que fait-on, on rêve ou on crève ? On vit ou on subit ? On avance ou on stagne ? On joue à la vie ou on vit pour jouer ? Il faut faire des choix, baiser ou se faire baiser si on résume, non ? Merveilleuse vision de la vie, heureusement qu’il reste l’humour qui permet d’avaler l’ironie de devoir choisir entre « off » et « off » quoiqu’il se passe… Le rêve, n’est-ce pas ?
Cet article a été, initialement, publié sur le blog: http://www.lifeproof.fr
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