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Nouveau suicide d’un technicien aux Dernières Nouvelles d’Alsace

Un rotativiste de 57 ans a sauté du haut du parking voisin de l’imprimerie mardi 17 novembre dans la soirée. Il s’agit du deuxième décès volontaire dans l’unité de production du journal régional en moins d’un an.

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Il avait 57 ans et s’appelait Didier. Ce rotativiste travaillait aux Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) depuis une vingtaine d’années. Il s’est donné la mort dans la soirée du mardi 17 novembre. Il a sauté du haut du parking Broglie, voisin de l’imprimerie du journal régional.

Son corps a été retrouvé peu après 21h. Un passant a vu le corps et appelé la police. Il s’agit de l’heure où les ouvriers se rendent sur le lieu de production du journal. Certains de ses collègues étaient arrivés avant, d’autres l’ont vu en arrivant. L’impression rue de la Fonderie, à côté de la rédaction, débute à 21h30.

Une enquête de police a débuté dans la soirée de mardi. Rien ne contredit l’hypothèse du suicide mercredi en début d’après-midi a-t-on appris auprès de la police, contrairement à ce qu’indiquait un message qui circulait à ce sujet sur les réseaux sociaux.

L’imprimerie du journal rue de la Fonderie à Strasbourg est voisine de la rédaction et du parking Broglie. (Capture d’écran Google Street view)

Fin 2019, déjà

Le 5 décembre 2019, un technicien de maintenance âgé de 43 ans s’était donné la mort, sur son lieu de travail. Il s’agit du deuxième suicide à Strasbourg en moins d’un an. Fin 2019, un autre décès similaire est survenu au Dauphiné libéré, un journal du même groupe de presse, Ebra, propriété du Crédit mutuel comme les DNA depuis 2012. Ces disparitions s’inscrivent dans un climat social tendu, qui s’est accentué depuis 2016. Cette période coïncide avec l’annonce de plans de départs et externalisations pour réduire des coûts et ramener le journal à l’équilibre financier. Certains pans de cette restructuration qui impliquerait une centaine de licenciements doit débuter en 2021.

Alertée par ses homologues, la secrétaire générale du syndicat du livre de Strasbourg Filpac – CGT s’est rendue sur place mardi dans la soirée. Contactée ce mercredi matin, elle n’a pas souhaité faire de commentaires, ni de lien direct avec l’employeur. « Ça fait trop. On est traumatisés, tristes, en colère », relève-t-elle. Une cellule de soutien psychologique, à la demande de la médecine du travail, s’est rendue sur place pour écouter les salariés dans les heures qui ont suivi le drame. Il s’agissait des mêmes personnes qu’en décembre 2019.

Le journal du 18 novembre, ainsi que le quotidien L’Alsace, n’ont pas pu être imprimés et distribués aux abonnés et en kiosques. Il est accessible gratuitement en ligne. Les machines n’ont pas été activées dans ce contexte.


#DNA

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