Un bâtiment inoccupé depuis plusieurs années reprend vie au 43 route d’Oberhausbergen à Cronenbourg, à l’ouest de Strasbourg. Depuis le milieu du mois de janvier environ, selon les nuits, entre 5 et 10 squatteurs y dorment. Rue89 Strasbourg s’y est rendu le 21 janvier pour la première fois, et a constaté l’occupation par au minimum 5 personnes.
« On est trois à fréquenter l’endroit depuis septembre » d’après l’un des sans-abri. Fatigué, il témoigne :
« Le froid tape bien en ce moment, c’est épuisant de vivre dehors, on a décidé d’occuper de manière permanente. En tout, on pourra héberger environ 20 sans-abris assez rapidement. On vise plutôt des personnes isolées, qui ont plus de mal à obtenir des logements d’urgence en hiver. »
Un projet à plus petite échelle que l’Hôtel de la Rue
L’un des militants tient à préciser que le projet est d’une nature différente de l’Hôtel de la Rue, rue Gruber à Koenigshoffen, et du Bugatti à Eckbolsheim, deux squats ouverts cet été :
« On est sur un projet plus petit. L’idée c’est que les habitants puissent vraiment s’organiser en collectif et s’autogérer, ce qui n’est pas forcément possible avec des squats dans lesquels vivent 200 personnes. »
La maison présente trois niveaux. Il y a trois chambres au rez-de-chaussée, trois chambres au premier étage et un grand espace à côté d’une chambre au dernier niveau. Les deux premiers niveaux présentent chacun une ancienne cuisine. La maison compte pour le moment une seule salle de bain au rez-de-chaussée. À l’arrière du bâtiment, un jardin en friche s’étend sur 20 à 30 mètres.
Faire du maraîchage dans le jardin
Le bâtiment inoccupé est la propriété de l’Eurométropole qui a porté plainte pour « occupation illicite » ce jeudi 30 janvier d’après Marie-Dominique Dreyssé (EELV), adjointe au maire de Strasbourg, en charge des « Solidarités » :
« La maison doit être démolie dans un délai que nous ne connaissons pas. Les démarches sont engagées au niveau juridique, nous verrons ce qu’il en est de l’évolution de la situation. »
Pour le moment, les squatteurs n’ont pas accès à l’eau ni à l’électricité, comme l’explique un militant :
« C’est le principal problème. On a déjà bien avancé dans le nettoyage et on va intensifier le chantier pour rendre le grenier habitable et accueillir plus de personnes. »
Il évoque ensuite l’avenir potentiel du lieu plus en détail :
« Outre l’hébergement, on veut aussi faire de l’accueil de jour, cuisiner pour faire des maraudes, mettre en place des projets culturels et même écologiques, en faisant notamment du maraîchage derrière la maison. »
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