Avec Nora Bellahcene, Strasbourgeoise engagée pour les femmes de Hautepierre

À la fin des années 90, Nora Bellahcene fait la rencontre d’un groupe de femmes au centre socio-culturel de Cronenbourg. Animé par Saadia Bouazzi, responsable de la halte garderie, cet espace d’échange entre mamans séduit la jeune Mulhousienne installée à Strasbourg depuis peu. De discussions en discussions, Nora y trouve des amies, une famille. Pour elle, ce sera le point de départ d’un engagement de plus de vingt ans dans ce qui allait rapidement devenir une association dont elle est aujourd’hui la trésorière. « Ça fait 24 ans que j’y suis et je ne me vois pas vivre sans les Femmes d’ici et d’ailleurs. »

Groupe de parole, espace d’entraide, Femmes d’ici et d’ailleurs propose aux habitantes des quartiers de Cronenbourg et Hautepierre des temps pour sortir du quotidien. Au travers de repas, d’ateliers et de sorties culturelles s’y développe une sororité bienvenue face aux difficultés :

« Ces femmes sont sollicitées par leur époux, par leurs enfants et par la société toute entière. Elles portent énormément de choses et il faut qu’elles puissent déposer tout cela dans un endroit où elles deviennent sereines. »

Aux difficultés d’une vie de femme, d’épouse ou de mère, s’ajoutent les problématiques sociales souvent rencontrées dans les quartiers populaires strasbourgeois. Chômage, mal-logement, pauvreté et isolement, frappent plus souvent qu’à leur tour les femmes de Hautepierre et Cronenbourg. D’association d’entraide, Femmes d’ici et d’ailleurs se transforme année après années en structure d’action sociale plus large.

On les retrouve ainsi engagées à préparer des repas pour le squat Bugatti, faire le lien avec la Caisse d’allocations familiales pour l’achat de matériel informatique lors du confinement, etc. Face aux difficultés sociales croissantes des quartiers, l’association dépasse largement le cadre qu’elle s’était fixée au départ :

« Le but, c’était de créer du lien, de l’entraide. Ce n’est pas à nous de remplir le frigo des personnes. Mais on va de plus en plus loin. La question, c’est de savoir jusqu’où on va pouvoir aller. »