« Il faut fermer au plus vite les centrales nucléaires. » Naoto Kan, ancien premier ministre japonais, est catégorique. Mercredi 14 mars, à l’hôtel de ville de Strasbourg, les opposants à la centrale de Fessenheim sont ravis. Ils applaudissent. Cette conférence les revigore : le 12 mars, l’Autorité de sûreté nucléaire a autorisé le redémarrage du deuxième réacteur de la centrale nucléaire alsacienne. Il était à l’arrêt depuis juin 2016.
Devant une cinquantaine de militants écologistes et d’élus strasbourgeois, l’ex-chef de l’État japonais a expliqué son revirement sur le nucléaire. Le 11 mars 2011, il doit gérer la catastrophe de Fukushima. Par la suite, des simulations lui apprennent que l’orientation des vents a joué en sa faveur lors de l’accident. Une météo différente aurait conduit à l’évacuation de la capitale japonaise et de toute la population dans un rayon de 200 kilomètres autour de la centrale.
« Les énergies renouvelables peuvent remplacer le nucléaire »
Naoto Kan a appelé à une transition rapide vers les énergies renouvelables. « Elles sont bien moins coûteuses que la production d’une centrale nouvelle génération comme celle de Flammanville », a-t-il affirmé. Puis l’ancien premier ministre a conseillé les opposants au nucléaire :
« Il faut parler des énergies renouvelables et démontrer qu’elles peuvent complètement remplacer le nucléaire. Vous pouvez donner l’exemple des pays voisins de la France comme l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark. Au Danemark, 60% de l’électricité est produite grâce aux énergies renouvelables. Donc pourquoi pas en France? [où le nucléaire représente 72% de la production d’électricité, ndlr] »
Naoto Kan a ensuite terminé sa tournée française au Parlement européen de Strasbourg. Mardi 13 mars, il était invité à l’Assemblée Nationale par le groupe de la France Insoumise. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon organise jusqu’au 18 mars une consultation sur la sortie du nucléaire.
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