Êtes-vous déjà entré dans une exposition par la gueule d’un chat ? Si vous n’avez pas cette chance, alors il faut vous rendre au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) avant le 26 février 2023. Depuis la fin novembre, l’établissement propose une immersion dans le monde de « Lewis Carroll et les surréalistes ». Le félin qui ouvre les portes de l’exposition, c’est bien entendu le chat du cheshire, le gros matou au sourire malicieux dans le fameux roman de Lewis Carroll. À partir de l’œuvre du romancier britannique, le MAMCS propose une immersion dans le monde fantastique d’Alice et de tous les artistes surréalistes inspirés par les aventures de la jeune fille dans un univers plein de lapin blanc, de bonnet blanc et blanc bonnet ou du chapelier fou.
300 œuvres, de Dali, Ernst ou Duchamp
Avec son gros plan sur l’œuvre de Lewis Carroll, le MAMCS permet d’abord d’admirer 300 œuvres de nombreux artistes surréalistes : peintures, photographies, dessins, estampes ou collages. L’occasion d’admirer tout l’absurde des œuvres du peintre belge René Magritte. La chance d’observer une série d’illustrations pour « Alice aux pays des merveilles » par le peintre espagnol Salvador Dali. Il y a aussi le trait fin de Max Ernst, artiste expressionniste allemand qui a produit plusieurs gravures de personnages chimériques et des éditions illustrées du roman de Lewis Caroll.
Traduite pour la première fois en français en 1865, « Alice au pays des merveilles », l’œuvre de Lewis Carroll entre pleinement dans la culture française dans les années 1930. L’exposition du MAMCS explore ainsi l’influence de cette œuvre sur la littérature française. L’absurde comme arme de contestation du régime victorien est une forte source d’inspiration pour les artistes et poètes surréalistes, de Marcel Duchamp à Man Ray en passant par André Breton, Roland Topor ou Dorothea Tanning.
Une scénographie très réussie
À travers une scénographie très réussie, l’exposition du MAMCS parvient à faire vivre l’exposition sur plusieurs niveaux. Les premières pièces sont dotées d’un sol aux couleurs du damier, laissant l’impression de se promener sur un plateau d’échec. Sur les murs, des miroirs déforment les corps et permettent de s’observer au milieu d’œuvres surréalistes. Un peu plus loin, une salle est recouverte d’un bleu ciel et de nuages jusqu’au plafond. L’immersion fonctionne : dès les premiers pas, on se sent immergé dans un espace-temps extraordinaire.
Chaque salle de l’exposition propose des mises en scène originales. Au centre de la deuxième salle, une structure en bois permet d’observer des dessins et autres spécimens du Musée zoologique de Strasbourg. Un peu plus loin, l’on peut s’asseoir sur quelques sièges confortables au milieu des artistes surréalistes français. il suffit d’appuyer sur les boutons disposés sur les accoudoirs pour se laisser bercer par la lecture de poèmes dans une pièce entièrement peinte en rouge.
L’exposition au MAMCS n’est qu’une partie du projet « SurréAlice ». Son autre moitié se trouve au musée Tomi Ungerer – Centre international de l’illustration et se concentre sur l’illustration des récits de Lewis Carroll. L’occasion de se plonger dans l’univers du livre pour enfants, où le thème d’Alice est omniprésent depuis sa création, mais également le registre de l’illustration d’humour et satirique.
Chargement des commentaires…