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Municipales : Jund le socialo-compatible, versus Schultz le franc-tireur

Le 26 juin, la soixantaine de militants écologistes votera pour sa tête de liste aux élections municipales à Strasbourg. Deux candidats se sont déjà déclarés : Alain Jund, actuel adjoint au maire, et Eric Schultz, conseiller municipal. Le premier est identifié comme soluble dans l’équipe PS, le second a un profil d’opposant.

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Le maire Roland Ries (PS) a salué ce lundi l’action de son adjoint EELV à l’urbanisme Alain Jund sur l’autopromotion (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

Les dépôts de candidature pour porter les couleurs écologistes aux élections municipales de Strasbourg sont possibles jusqu’au 11 juin, pour un vote qui interviendra 15 jours plus tard. Trois, quatre ou même cinq candidatures à la tête de liste Europe écologie – Les Verts (EELV) pourraient émerger, notait la semaine dernière Marie-Dominique Dreyssé, adjointe au maire EELV en charge des questions sociales et conseillère générale du Bas-Rhin, qui jugeait « une candidature unique malsaine ». Au moment de cette interview, seul Eric Schultz s’était déclaré.

Éric Schultz : « Radicalité et originalité »

Pour le moment, seuls le conseiller municipal de Strasbourg Eric Schultz et l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme Alain Jund ont annoncé leur intention de mener la liste écologiste. Tous les deux la semaine dernière. Le premier a écrit à l’adresse des militants :

« Pour la première fois de notre histoire, nous aurons à assumer le bilan d’un exécutif local auquel nous avons participé vaille que vaille, tout en affirmant et en assumant pleinement notre différence, et bien sûr la radicalité et l’originalité de notre projet pour Strasbourg. Autant le dire tout de suite, si nous voulons réussir ce pari audacieux, nous ne pourrons pas nous contenter de reproduire à l’identique, ou peu s’en faut, la campagne de 2007-2008, tant sur la forme que sur le fond. Aujourd’hui, Strasbourg à désespérément besoin d’air et il serait contre-productif de faire de 2014 un remake de 2008 avec une redistribution des cartes à la clé !

En effet, le risque est grand de nous voir relégués à la périphérie du débat public et réduits au rang de « supplétifs nécessaires » du Parti socialiste local pour n’incarner au final aux yeux des Strasbourgeois qu’une écologie d’accompagnement assez éloignée de l’écologie de transformation que nous appelons pourtant de nos vœux. (…) Ma conception reste donc celle d’une écologie offensive et volontaire qui ne se limite pas à la gestion loyale des périmètres qui nous ont été consentis souvent à reculons et sous surveillance, mais qui sait aussi se faire entendre sur ce qui nous paraît essentiel. »

Alain Jund : « Des règles de bonne conduite »

La campagne de 2008 ? Menée par Alain Jund. « Supplétifs nécessaires » ? Un tacle à l’adresse de ses collègues adjoints Alain Jund et Marie-Dominique Dreyssé, dont l’action municipale a pu sembler marginalisée à certains moments par l’exécutif socialiste. A la candidature d’Eric Schultz, Alain Jund a répondu trois jours plus tard, vendredi 31 mai, par la sienne. Ce dernier écrit, là aussi à l’adresse des militants :

« Je [suis] à votre disposition pour tout échange qui nous permettra de « gagner » cette échéance et ainsi de donner une nouvelle place à l’écologie dans la ville. Notre débat collectif reposera autant sur le bilan de ce que nous avons fait dans le mandat en cours, mais surtout sur le projet que nous voulons défendre à l’horizon 2020.

Je souhaite enfin que cette « campagne interne » s’inscrive dans un ensemble de règles de « bonne conduite » et se réalise ainsi dans le respect mutuel. Il est en fait à mes yeux indispensable que nous puissions engager une dynamique positive et ainsi créer des conditions telles, qu’après le 26 juin, le groupe local s’engage collectivement pour construire les conditions de cette dynamique pour les écologistes à Strasbourg. »

Les guillemets à « gagner » ? Une façon de dire que l’échéance est ingagnable sans l’alliance avec le PS. Alain Jund fait valoir qu’il est mieux placé qu’Eric Schultz selon lui pour intégrer une liste d’union PS-EELV de second tour, comme en 2008. D’ailleurs, le maire Roland Ries n’a pas manqué de mettre son adjoint en valeur ce lundi, lors d’une conférence de presse sur l’habitat participatif (photo ci-dessus).

Lignes de démarcation

Entre les deux écologistes locaux, les relations sont distantes depuis déjà quelques semaines. Alain Jund jugerait son challenger trop à gauche et incapable de rassembler sur son nom un électorat du centre droit à l’extrême gauche. Eric Schultz estime quant à lui son chef de groupe un peu trop marqué par cinq années de cohabitation socialo-écologiste.

Les deux hommes se sont tous les deux régulièrement démarqués de l’équipe exécutive socialiste, tant à la Ville qu’à la CUS : Jund sur le rallye ou l’aéroport, Schultz sur les Bains municipaux, la qualité des eaux, les antennes relais ou le squat de la route des Romains.


#Alain Jund

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