Le mini-livre que François Loos dévoile aujourd’hui, en même temps que son site internet de campagne, sera distribué gratuitement, notamment à la permanence de campagne du candidat François Loos (UDI), rue du Marais-Vert (proche des Halles). Le candidat centriste aux élections municipales de 2014 à Strasbourg franchit un cap avec cette quarantaine de pages, écrites d’une plume fluide et directe. Après 8 mois de « stage », à découvrir et approfondir les dossiers municipaux, l’ex-ministre et président de l’Ademe publie son projet pour la capitale alsacienne.
Le propos s’articule en quatre parties : « Candidat, pourquoi ? », « le constat : Strasbourg au ralenti », « le projet : oser l’ambition pour Strasbourg », « des pistes pour agir ». Face à une « municipalité sortante [qui] joue malheureusement petits-bras » (p. 8), il est plus que temps, juge François Loos, de réveiller « la belle endormie » (sic). Objectif : « Exister parmi les villes du monde les plus attractives, une exigence si nous voulons maintenir notre niveau de vie », « séduire et accueillir les talents, capter les investisseurs, attirer les entrepreneurs qui concevront, financeront et créeront l’activité et les nouveaux emplois ». Un positionnement que ne renierait pas Robert Herrmann, 1er adjoint au maire de Strasbourg, qui développe la même vision pour la ville dans son livre « Strasbourg en tête, stratégies à partager » !
Attractivité et gouvernance… chères à Robert Herrmann
Pour « exister », « séduire » à l’extérieur, mais aussi « libérer les énergies et la créativité » des Strasbourgeois, l’ancien député de Wissembourg et Haguenau a plusieurs cartes dans sa manche : créer des zones d’activités dans et non hors de la ville, débloquer le projet de GCO (nouvelle autoroute à l’ouest de Strasbourg) « pour décongestionner l’A35 », favoriser les entreprises de rénovation thermique des bâtiments, etc. Il préconise d’ailleurs certaines mesures déjà appliquées : « Zones d’activités [une ZAC est en cours de création à Fegersheim], hôtels d’entreprise [les Forges], pépinières [Hautepierre, Ph8…], haut débit [Strasbourg est sur le backbone européen, une « dorsale » du débit en Europe], lieux de fertilisation croisée [Plage digitale, future espace numérique en cours de création aux Dock’s…] » (p. 26).
Comme Robert Herrmann, François Loos y va de son couplet sur la « gouvernance » (p. 23 et 24). « Chaque politique municipale doit passer par un intense travail de dialogue. » S’il reconnaît que « l’équipe municipale sortante a fait preuve d’innovation avec son dispositif de démocratie locale », mais « trop coûteux et complexe » (p. 35), il appelle à l’utilisation des outils numériques (encore eux !) pour simplifier les démarches (« e-administration et e-démocratie »), à l’assouplissement du fonctionnement des conseils de quartier et à l’octroi d’un budget propre aux mairies de quartier.
Appel du pied à droite : sécurité et grands équipements
Après des mois de rencontres avec les associations de quartier et les divers lobbies actifs à Strasbourg, le conseiller régional UDI s’applique à faire plaisir (p. 30, 31 et suivantes), tout en donnant des gages sur sa droite : augmentation d’effectifs de la police municipale pour stopper les incivilités (p.20 et 21) conséquences « d’un manque de respect (…), de l’ignorance des règles, de la politesse, de l’autre » ; reprise des installations de caméras de vidéosurveillance (« vidéoprotection ») ou places de stationnement pour les artisans, commerçants et handicapés ; coup d’arrêt à la densification urbaine, création d’un lieu d’exposition visible à l’international (dans ses soutiens, les opposants au projet de magasin de producteurs à l’Ancienne douane), déplacement du projet de parc expo du Wacken à Starlette, etc.
Cathos et écolos, Loos ratisse large
Mais, malgré ces appels du pied à la limite du clientélisme, François Loos ne s’enferme pas dans la confusion entre moyens et finalité de sa politique. Bon point pour l’électorat catho, François Loos rappelle qu’il est « père de famille nombreuse » et n’hésite pas à parler de valeurs, de croyances, de respect, de générations futures (p. 20). Le mot « bienveillance » apparaît deux fois, son projet se veut « collectif et optimiste », « le bon sens [?], l’imagination et la coopération » sont au cœur des solutions préconisées.
La crise écologique, la nature à libérer (p. 18) ou les économies d’énergie sont évoqués – la « décroissance économique », elle, est « un non-sens » pour le candidat (p. 28). S’il moque la tour à énergie positive et la labellisation provisoirement manquée de l’écoquartier Danube, il veut engager la rénovation thermique des bâtiments existants (90% du parc) en « soutenant les locataires et les copropriétaires ». « La famille, le quartier, la culture » (p. 21) sont les cercles dans lesquels la société peut se reconstruire…
En 40 pages, François Loos dame le pion à Robert Herrmann (200 pages), sur les mêmes thèmes et avec bien peu de divergences sur le fond – à part peut-être sur le GCO, et encore.
Aller plus loin
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