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Municipales : avant l’annonce de Ries, la jeune garde s’écharpe déjà

On ignore toujours quand et comment le maire Roland Ries annoncera s’il est candidat à sa succession en mars 2014. Dans l’attente de cette annonce, la jeune garde du parti socialiste se positionne en coulisses en vue d’éventuelles élections primaires. Sur le ring, Philippe Bies contre Alain Fontanel.

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Mathieu Cahn et Philippe Bies, au soir des élections législatives de 2012 (Photo David Rodrigues)

Ce sera la guerre des quadras. Alain Fontanel, adjoint au maire de Strasbourg en charge des finances et secrétaire national du PS en charge des fédérations, conseiller politique d’Harlem Désir à Paris, pompier du PS dans l’Hérault ou les Bouches-du-Rhône, énarque. Proche du maire Roland Ries, il est notamment depuis deux ans aux manettes du dossier Racing club de Strasbourg. Son ambition : être un jour maire de Strasbourg.

Roland Ries, à la CUS, découvre les résultats des élections législatives au printemps 2012 (Photo David Rodrigues)

Ambition partagée par celui que l’on retrouve en face, Philippe Bies, député du Bas-Rhin depuis un an, ancien adjoint et vice-président de la communauté urbaine de Strasbourg en charge du logement, président de CUS Habitat. A l’Assemblée nationale, où siéger lui donne une nouvelle légitimité, il ronge pourtant son frein et multiplie les sorties sur le terrain, à Strasbourg. Autour de lui, la « Bies connection », composée d’au moins deux autres élus strasbourgeois, le premier secrétaire fédéral du PS du Bas-Rhin Mathieu Cahn et la conseillère régionale Pernelle Richardot.

Vexé, Philippe Bies s’énerve sur Facebook

Alors qu’il reste une quinzaine de jours à Roland Ries pour annoncer s’il repart ou pas aux élections municipales de mars 2014, la tension monte entre les deux quadras, sinon entre deux clans. Dernier épisode en date, un coup de sang de Philippe Bies hier mercredi sur son profil Facebook, où il attaque Alain Fontanel de façon détournée. L’adjoint aux finances est invité à intervenir dans un débat à l’occasion des Journées de Strasbourg du Nouvel Observateur ce week-end, Philippe Bies, lui, a été déprogrammé.

Capture profil Facebook de Philippe Bies, mercredi 12 juin (MM)
Capture profil Facebook de Philippe Bies (MM)

Interrogé ce matin, le député enfonce le clou :

« Je constate que certains (sic) ont des débats intéressants sur des thèmes dont on se demande s’ils les mettent vraiment en pratique. « Faire de la politique autrement », si c’est magouiller les résultats de votes internes… [Par ailleurs] moi, je ne suis candidat à rien. Pour l’instant. Nous attendons la décision de Roland Ries, ce qui ne se fait pas sans quelques tensions, mais j’ai toute confiance dans sa capacité à rassembler à nouveau. »

En réponse, Alain Fontanel reste sobre :

« Je ne critique jamais mes collègues… ouvertement. Cette histoire est un prétexte, les tensions montent, mais je ne souhaite pas les alimenter. Moi, je ne fonctionne pas en clan. »

Des militants mettent en garde Alain Fontanel

Le vote qu’évoque Philippe Bies, c’est celui d’un texte d’orientation sur l’Europe voté par les militants au niveau national, dont les résultats ont été contestés par une partie du PS. Localement, les représentants d’une partie des militants ont mis en garde Alain Fontanel, qui a signé le communiqué sur les résultats :

Thomas Risser, proche de Syamak Agha Babaei, conseiller municipal de Strasbourg et représentant de l’aile gauche du parti avec son collègue Paul Meyer, ajoute :

« Alain Fontanel cherche aujourd’hui des soutiens au niveau local. Mais nous le mettons en garde. Il faut qu’il fasse attention à ce qu’il fait au niveau national ! En cas de primaires à Strasbourg, nous ne pourrons pas le soutenir si nous sommes opposés de cette manière sur des questions de fond… »

« Le premier qui tire a perdu »

A propos du bisbille en les deux quadras, Paul Meyer, porte-parole du PS 67, martèle quant à lui :

« Avant ou après l’annonce de Roland [Ries], pour nous les militants, les choses sont claires : le premier qui tire a perdu. Notre unité, c’est notre force. Nous appelons à la responsabilité collective. Nous sommes derrière le maire parce que, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, il a su nous écouter. Ce qui tranche avec le sectarisme et de la violence des autres, de tous les autres… »

Malgré son audition par la police dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de Bamako, le maire devrait annoncer qu’il se représente. C’est en tout cas ce que pronostiquent la plupart de nos interlocuteurs. Levée du suspens avant le 30 juin.


#Alain Fontanel

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