Le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken, a de nouveau écrit aux étudiants vendredi matin. Dans un message communiqué à la presse, il prend acte de la volonté exprimée en assemblée générale du mouvement étudiant jeudi de reprendre le blocage des bâtiments du Patio et du Nouveau Patio, situés sur le campus principal de l’Esplanade. Les « étudiants en lutte » manifestent depuis plusieurs semaines contre la loi Orientation et réussite étudiante (ORE) qui instaure une orientation des bacheliers que les étudiants assimilent à une sélection.
Michel Deneken a déjà fait intervenir la police plusieurs fois, au Palais universitaire et sur le campus de l’Esplanade, pour évacuer des locaux occupés par les étudiants ou faire cesser des blocages. De leur côté, les étudiants ont invité Michel Deneken à venir s’exprimer en assemblée générale. Jusqu’à présent, ce dernier a toujours refusé mais certains de ses vice-présidents sont allés défendre la loi ORE auprès des étudiants mobilisés (voir nos articles précédents).

Étudier les motions votées
Dans son dernier message, Michel Deneken propose donc à « trois ou quatre étudiants représentants de ce mouvement » de prendre contact avec lui afin de présenter les motions votées en AG et d’en discuter. Pour mémoire, outre le blocage et le retrait de la loi ORE, les étudiants ont appelé l’Université à demander la dissolution du Bastion Social et à « banaliser » les cours et examens de la journée du 19 avril, pour en faire une journée de débat autour de l’accès aux études supérieures.
Le message de Michel Deneken
Chères étudiantes, chers étudiants,
Après l’assemblée générale de mercredi, qui avait voté la levée des blocages, une autre assemblée générale réunie hier a voté à une très large majorité le blocage permanent, à partir de lundi prochain, du Patio et du Nouveau Patio. Cela dans le cadre d’une opposition qui porte entre autres, mais pas seulement, sur la loi Orientation et Réussite des Étudiants.
Cette décision prolonge les blocages, occupations et manifestations que notre université connaît depuis quelques semaines.
Certains d’entre vous souhaitent manifester leur opposition à cette loi : c’est leur droit. D’autres, qu’ils soient ou non favorables à ce texte, souhaitent pouvoir continuer à étudier et travailler : c’est leur droit aussi. Beaucoup se préoccupent des examens, et veulent obtenir des notes, des UE, des diplômes qui aient une vraie valeur : cela me paraît tout à fait normal.
Je souhaite que l’ensemble des sensibilités et des opinions, pourvu évidemment qu’elles se gardent de tout extrémisme, puissent coexister dans ce lieu de dialogue, de réflexion et de respect que doit être l’université.
C’est dans cet esprit que je propose que trois ou quatre représentants de ce mouvement étudiant prennent contact avec moi afin de me présenter les motions en question et d’en discuter.
Je propose aussi, cela va de soi, de rencontrer les représentants élus par les étudiants aux conseils centraux, en particulier au CA et à la CFVU.
J’espère vivement que nous pourrons inventer une manière de conjuguer, dans l’intérêt de tous, liberté de parole et de manifestation et liberté de travailler et d’étudier.
Chargement des commentaires…