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Parents et enseignants ne supportent plus que des élèves dorment dehors

À l’appel de parents d’élèves, plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées jeudi matin devant l’école Saint-Jean de Strasbourg pour demander que les familles sans-abri dont les enfants sont scolarisés soient prises en charge.

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Les parents d’élèves veulent alerter sur des situations intolérables et méconnues.

Jeudi 5 décembre à 8h15 devant l’école Saint-Jean, les enfants rentrent dans la cour, heureux de retrouver leurs camarades. Mais les visages des adultes sur le parvis sont inhabituellement fermés. Des pancartes ont été attachées aux barrières : « le jour à l’école, la nuit à la rue », « avoir un toit n’est pas un rêve, c’est un droit »… À l’appel des parents d’élèves de l’école, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer qu’une dizaine d’enfants scolarisés dans les classes de Saint-Jean n’aient pas d’hébergement, et vivent des situations d’extrême précarité.

Les parents d’élèves de Saint-Jean ont commencé à se mobiliser vendredi 29 novembre pour venir en aide à une famille avec deux enfants qui a tout perdu lorsqu’ils ont été mis à la porte du centre d’hébergement qu’ils occupaient. Pendant leur absence, leurs affaires ont été mises dehors dans des sacs et ont évidemment été volées.

Elphège Tignel se dit prête à étudier « toutes les options » pour que les enfants soient abrités.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

« On a essayé de recenser les situations et on s’est aperçu qu’au moins dix enfants de l’école ne peuvent pas se reposer la nuit », indique Elphège Tignel, représentante des parents d’élèves mobilisés :

« Ce sont des situations très discrètes, certains vivent sous tente, d’autres se serrent dans une voiture… Nous voulons qu’avec cette mobilisation, tout le monde se rende compte qu’il y a des enfants à la rue dans chaque école de Strasbourg. Et on ne peut pas croire qu’il n’y ait pas de solution. Quand il y a eu la guerre en Ukraine, il y a eu des solutions pour les réfugiés. Les températures dégringolent, il est intolérable que ces familles dorment dehors. »

Elphège Tignel indique que les parents d’élèves « étudient toutes les options », quitte à occuper le gymnase de l’école si les pouvoirs publics continuent d’ignorer le problème.

Marie-Claude Harrer est enseignante à l’école Saint-Jean, elle est indignée par ce qu’elle constate dans ses classes :

« Pour les décideurs, ce ne sont que des chiffres. Mais pour les professeurs, ce sont des élèves qui dorment en classe, qui sont agités, hagards… Ce qui se comprend puisqu’ils vivent un stress quotidien, parce qu’ils ne savent pas où ils vont dormir ni comment… C’est insupportable, invivable. »

Catherine Djaroud est enseignante en maternelle à l’école Langevin de Cronenbourg et appelle les parents à rejoindre le collectif contre les enfants à la rue. Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Catherine Djaroud, enseignante en maternelle à Cronenbourg, est membre du collectif Pas d’enfant à la rue :

« On a besoin du soutien des parents d’élèves, car les capacités d’action des enseignants sont limitées. Il nous faut de l’aide pour interpeller les élus, se rendre aux réunions avec les pouvoirs publics ou les structures sociales, etc. »


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