« Mais où est le changement tant promis par le président de la République ? » Telle est la question que l’on entendait dans la foule, ce jeudi matin place Kléber. Le mécontentement s’est fait ressentir et on a entendu parfois des expressions telles que « président de mesures injustes » ou encore « président des promesses non-tenues » dans les échanges entre les manifestants. Pour Dominique Boudet du syndicat Solidaires, cette mobilisation est « un bon début pour un premier rendez-vous ». Il estime entre 300 et 400 personnes le nombre de personnes venues se rassembler. Surpris, il est cependant réaliste quant à l’impact de cette manifestation :
« Ce rassemblement ne changera rien à court terme : on n’en retirera que des miettes et quelques échanges. Mais c’est la première brique de l’édifice. Je ne désespère pas, une simple goutte d’eau pourra faire déborder le vase, j’espère que d’autres syndicats nous rejoindront ! A François Hollande, je pose une question : il est où le changement ? On l’attend ! »
La CGT, syndicat le plus présent
Du côté de la CGT, ce sentiment est partagé. Syndicat le plus mobilisé lors de ce rassemblement, il a regroupé près de la moitié des manifestants. Karim Hadi, récent adhérent du syndicat, déclare :
« On est là pour faire bouger les choses, pour faire respecter au gouvernement les promesses qu’il nous a faites. Aujourd’hui, c’est le point de départ du mouvement, on va être attentif quant à la suite des évènements. »
Corinne Nicolet-Serra, co-secrétaire de la FSU, s’avoue, quant à elle, un peu déçue. Amère, elle explique :
« J’aurai aimé une mobilisation plus importante, j’ai l’impression que bon nombre de mes collègues n’ont pas compris les enjeux de ce rassemblement. Je vois essentiellement des enseignants du premier degré mais les autres fonctionnaires sont absents. Pourtant, les conditions de travail sont trop dégradées, nous nous devons de tirer la sonnette d’alarme maintenant ! C’est pour ça que nous sommes rassemblés aujourd’hui. »
Les syndicats de l’enseignement veulent revenir sur le décret instaurant une réforme des rythmes scolaires à l’école primaire (voir ce communiqué du Snuipp), tandis que les syndicats de l’ensemble des fonctionnaires mobilisent pour une revalorisation salariale, via une augmentation du point d’indice, pour de meilleures conditions de travail et pour la suppression de la journée de carence en cas d’arrêt de travail.
Le ton est donné. Prochain rendez-vous, le 12 février, pour une deuxième journée de mobilisation organisée par la FO, CGT, SUD et CNT Education.
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