Le bureau du groupe « La République en Marche » (LREM) à l’Assemblée nationale a voté ce mercredi l’exclusion de la députée du Bas-Rhin Martine Wonner. Le parti présidentiel lui reproche son vote contre le plan de déconfinement du gouvernement le 28 avril. Il n’était que consultatif mais Martine Wonner a été la seule députée de la majorité LREM / Modem à s’être opposée.
Elle reproche notamment au gouvernement « l’absence d’une quelconque stratégie thérapeutique ». En outre, elle plaide pour la prescription d’hydroxychloroquine.
Martine Wonner est élue de la 4è circonscription du Bas-Rhin, dite « Strasbourg-campagne », à l’ouest de la capitale alsacienne.
Dans un message adressé aux autres députés LREM, le président de groupe Gilles Le Gendre a estimé que « ce vote qui s’inscrit dans une succession de prises de position publiques d’opposition revêt une gravité exceptionnelle » et « un manquement du principe de solidarité inscrit dans notre règlement », ce que Martine Wonner conteste. Elle est la quatrième députée à être exclue de la sorte. Une dizaine d’autres sont partis en raison de désaccords.
Critique sur plusieurs sujets
Nouvelle venue en politique avec son élection à l’Assemblée nationale en 2017, cette psychiatre s’est plusieurs fois retrouvée sur une ligne différente que celle du gouvernement. Localement, elle a été la seule députée opposée à l’autoroute du Grand contournement Ouest (GCO), qui traverse sa circonscription. Sur les dossiers de politique nationale, elle s’était abstenue sur la loi Asile et Immigration ou sur le traité de libre-échange avec le Canada (Ceta). Elle avait également voté contre la prolongation de l’autorisation du glyphosate, puis critiqué la conduite de la réforme des retraites.
Dès le bilan de la première année de mandat des députés bas-rhinois, elle attendait un rééquilibrage à gauche du quinquennat. « Pour pouvoir accompagner et protéger, il faut créer de la richesse et tout le projet a été fait la première année. Cette confiance créée, que l’on sent, va nous permettre d’aller vers ce qu’on peut l’appeler des prestations sociales, l’accompagnement des plus démunis », disait elle à l’époque. Elle n’était plus aux côtés de ses collègues pour le bilan des deux ans, en juin 2019.
Sa situation avait inspiré Piet lors de son dessin du dimanche.
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