Du cœur industriel de la Moselle aux manifestations des Gilets jaunes à Strasbourg, Marie-Thérèse Freno aura traversé près d’un demi-siècle de mobilisations sociales le poing levé. Trop jeune pour avoir participé aux événements de mai 1968, elle commence à travailler dans les années 70 alors que les conflits sociaux agitent toujours les hauts-fourneaux de la vallée de la Fensch.
Au cours de l’un d’eux, elle fait la rencontre de militants syndicaux et adhère à la CGT. Quelques mois plus tard, âgée de seulement 17 ans, elle crée une section syndicale dans son entreprise et porte les revendications de la cinquantaine d’ouvrières du site. Au tournant des années 80, les grandes industries mosellanes commencent à fermer et la militante s’installe en Alsace. Tout juste embauchée à la brasserie Fischer, elle se fait remarquer en portant des revendications salariales et devient représentante du personnel. À ce poste, elle croisera le fer avec le géant Heineken jusqu’à la fermeture du site en 2009.
Licenciée, Marie-Thérèse Freno enchaîne les petits boulots quand éclate la révolte des Gilets jaunes. Cette infatigable de la lutte y trouve un second souffle au sein du « QG Strasbourg République ». « Ça reflétait un peu ce que j’avais connu dans mes entreprises. » Elle manifeste, prend la parole, scande les slogans. Toujours active avec ceux qu’elle considère comme une famille, Marie-Thérèse continue le combat :
« Je n’ai pas envie de m’arrêter maintenant, à 65 ans. Même si je suis à la retraite, j’ai des enfants qui sont encore jeunes et des petits-enfants. Je n’ai pas envie qu’ils aient toute cette merde qu’on a sur le dos. »
Chargement des commentaires…