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Avec un « Off », Strasbourg tente de réconcilier ses habitants avec le Marché de Noël

L’idée d’un marché de Noël alternatif n’avait pas résisté aux mesures de sécurité décrétées en urgence fin 2015. Cette année, un « Off » a enfin pu être mis sur pied. Pas au quartier gare comme prévu, mais dans la grande-île, checkpoints obligent, sur la place du Grimmeissen vidée de ses voitures.

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Une semaine après le lancement du Marché de Noël de Strasbourg, c’est au tour du « Off » d’ouvrir depuis le 1er décembre. Direction la place du Grimmeissen près de la Petite-France, où le parking à ciel ouvert est remplacé, non pas par des chalets en bois, mais des containers, qui rappellent plutôt le Port-du-Rhin et la Coop, que se partagent 24 exposants pour un peu plus de trois semaines.

Prévu l’an dernier place Hans Harp devant le musée d’art moderne, ce marché de Noël alternatif avait été annulé moins d’un mois avant son lancement à cause des contrôles aux abords de la grande-île décidés fin 2015. Cette première édition est organisée par la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire d’Alsace (CRESS).

Exit les chalets, place aux containers (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Les seules tireuses à bière du marché de Noël

Que trouve-t-on sur cette place davantage à destination des Strasbourgeois que des touristes ? « Les seules tireuses à bières du marché de Noël », pointe Paul Meyer, adjoint au maire (PS) en charge de l’économie sociale et solidaire à l’initiative de l’événement, des tables de brasserie au milieu, jugées plus conviviales que les aménagements du marché classique.

Dans les stands, plusieurs associations ou entreprises locales, par exemple Envie, basé à Koenigshoffen, qui propose depuis 1984 la rénovation et réparation d’appareil électroménager, parfois « vintage » ou plus modernes et essaime dans toute la France, les Jardins de la Montagne Verte, association d’insertion habituée à la collecte de légumes bio route des romains, les ventes de paniers de fruits et légumes et la transformation. Leur large stand propose de la petite restauration.

Le petit dôme d’envie et ses produits réparés vintage ou moderne (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Des appareils vintage ou moderne du côté de chez Envie (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Rencontres sérieuses et moins sérieuses

Sous le grand dôme, plusieurs rencontres et débats sont prévus. Pour les moments sérieux, on retrouvera par exemple le fondateur du site d’informations écologiques Reporterre, Hervé Kempf, un dialogue entre les sociétés Uber et Citiz sur la place de la voiture en ville, des explications sur le Stück, la monnaie locale strasbourgeoise. Pour les moments plus légers, place aux lettres au Père Noël, des contes, des massages ou concerts…

L’intérieur du dôme, aménagé par AV-LAB (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
L’intérieur du dôme sera aménagé différemment pour les rencontres et conférences (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Un parcours d’art urbain (ou street art) de 34 œuvres est lui bien prévu quartier gare.

Le drapeau qui flotte sur tous les stands (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Petite vidéo de présentation

150 000 euros de budget

Lors du discours inaugural, Marc Brignon, délégué général à la chambre régionale à l’Economie sociale et solidaire (CRESS), a fait la promotion de ce modèle économique encore mal connu :

« Un des principes de l’ESS est de réinjecter les profits dans l’entreprise et non pour des actionnaires qui sont parfois trop gourmands. L’économie sociale et solidaire continue de créer des emplois, alors que le reste de l’économie en détruit. »

Marc Brignon de la chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Après le discours, il détaille l’organisation de cette première édition :

« Tout le monde a joué le jeu avec une mutualisation des structures. Chaque exposant a participé selon ses capacités pour en faire profiter les autres. Et puis on va jouer la transparence sur les chiffres d’affaires, pour qu’à terme ce soient les exposants qui financent majoritairement l’événement. »

Le budget prévisionnel est de 150 000 euros, dont un soutien de la Ville de Strasbourg de 68 000 euros, 10 000 euros de la Région Grand Est et des fonds européens.

Les soutiens de l’économie sociale et solidaire lors des discours inauguraux (photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Pour le café, on rentre dans les container (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

Réconcilier les Strasbourgeois avec le Marché de Noël

L’idée de Paul Meyer ne semble pas s’être imposée puisque « lorsqu’il a présenté ce projet, tout le monde ne l’a pas écouté de bonne foi », a souligné Alain Fontanel, premier adjoint au maire (PS) de Strasbourg lors des discours inauguraux. Mais pour Alain Fontanel, cet événement peut permettre de « réconcilier les Strasbourgeois avec le Marché de Noël » dans ce contexte hyper-sécuritaire :

« Le marché de Noël, c’est parfois beaucoup de contraintes, beaucoup de consommation… »

Le Bar chez Leon, en dehors et sous le dôme tentera d’animer la place (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

L’adjoint du quartier gare, Paul Meyer, était en tout cas fier de pouvoir enfin concrétiser cette idée :

« C’était un besoin. L’économie sociale et solidaire n’était pas assez visible à l’heure où le commerce bat son plein. »

D’autres événements estampillés « Off » se déroulent dans une quinzaine d’adresses du quartier gare (au Troc’afé, au Camionneur, à Stimultania, au Mandala, au Graffalgar, etc.)

Le dôme central, au milieu de la place (photo JFG / Rue89 Strasbourg)

#marché de Noël

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