Il est là depuis le 31 janvier, un mercredi sur deux. En costume, Pierre déclame à la foule sur le marché quelques bons (ou moins bons) mots à midi. D’où sort-il ces blagues, coups de gueule, annonces, et déclarations d’amour ?
Je reçois « 30 à 50 messages par quinzaine », explique le comédien quelques minutes avant de débuter. Comment ? Dans des boîtes déposées dans les bars du quartier de la Krutenau à Strasbourg : le Local, Mémé dans les orties, le Café bretelle, le Marché bar et bien sûr le jour-même, place de Zurich, où il tient une petite place entre un stand d’olives et un boucher :
« Je ne fais pas de censure, sauf les insultes personnelles. On peut parler d’un événement, d’une association, tant que ça n’a pas un caractère trop commercial. Le but, c’est de se dire en vrai les choses qu’on ne se dit plus que sur Facebook. »
Peu de messages engagés
Après quatre séances, quels sont les petits mots qui ont le plus surpris Pierre ? « Emma Fritsch, je t’aime ! », une déclaration non signée, ou encore « Jacques Chirac président ! »
À demi-mot, le comédien semble un peu regretter la teneur des messages dans ce quartier à la réputation « engagée » :
« J’ai peu de message politiques et beaucoup de messages poétiques. »
Sur une mini-estrade, Pierre enchaîne avec aisance. Il met le ton, improvise, salue les passants. Le monde attire le monde et jusqu’à une vingtaine de personnes regardent le spectacle d’un quart d’heure. Quelques uns sont déjà des habitués.
C’est au moment de remercier le public à l’issue du show (à découvrir dans la vidéo en tête de cet article) que Pierre a la voix un peu cassée. Le spectacle se conclut par un petit tour de chapeau, pour ceux qui voudraient laisser une pièce.
Chargement des commentaires…