Les associations et collectifs féministes de Strasbourg seront rassemblés, vendredi 26 avril, pour une marche contre les violences conjugales et les féminicides. La manifestation, organisée par le collectif Osez le féminisme 67, partira à 17h30 de l’hôtel de Police vers la place Kléber. Elle fait suite au meurtre de Sandra Baumann le 17 avril. Son compagnon a été mis en examen le lendemain pour « meurtre par conjoint », puis mis en détention provisoire. « Cette marche est à la fois un hommage à toutes les victimes et leur famille, mais aussi l’occasion de faire entendre nos revendications », explique Ursula Le Menn, militante et organisatrice de l’événement.
Une meilleure protection des victimes
Plusieurs collectifs se sont associés à cette mobilisation : Nous toutes 67, Les effronté-e-s Strasbourg, Le mouvement du nid et Les Héritier·e·s d’Athéna. Les principales revendications sont liées à la protection des victimes, comme l’explique Ursula Le Menn :
« Il n’y a pas assez de places dans les maisons d’accueil des victimes de violences. C’est un poids financier qui les empêche de partir de chez elles. Il faudrait aussi que les travailleurs sociaux soient formés à détecter les personnes qui subissent des violences. Surtout, il faut plus protéger les victimes : souvent, elles ont déjà porté plainte et il n’y a pas eu de réaction efficace… »
Le collectif Osez le féminisme attend également des pouvoirs publics une campagne nationale. « Il faut montrer que ça fait partie d’un système machiste, et que les femmes ne sont pas la propriété des hommes », précise l’organisatrice de la marche. Pour cela, les associations demandent plus d’éducation et de sensibilisation dans le programme scolaire.
« Ça peut arriver près de chez nous »
Le 45e féminicide depuis le 1er janvier 2019 a eu lieu à Strasbourg, dans la nuit du mercredi 17 avril, selon le Collectif de recensement des féminicides conjugaux en France. Sandra Baumann, 25 ans, aurait été tuée par son compagnon. Un « déclic » pour le collectif Osez le féminisme, d’après Ursula Le Menn :
« C’est une grande tristesse de voir une femme tuée tous les deux jours. Et c’est un grand désarroi de voir que ça peut arriver près de chez nous. On pourrait être sa voisine. Cette marche est là pour montrer que ce sont pas juste des faits divers mais des personnes. »
Chargement des commentaires…