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Une vingtaine d’organisations appellent à manifester contre les « massacres à Gaza » samedi

Vingt organisations appellent à manifester samedi 28 octobre pour demander la fin des bombardements à Gaza. La préfète du Bas-Rhin a annoncé à Rue89 Strasbourg que la mobilisation devrait être autorisée cette fois-ci, contrairement aux autres rassemblements de soutien aux Palestiniens à Strasbourg organisés depuis le 7 octobre.

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« Halte aux massacres à Gaza. » C’est le mot d’ordre de l’appel à manifester à Strasbourg samedi 28 octobre. Le rendez-vous est fixé à 15h place Dauphine, devant le centre commercial Rivetoile. Une vingtaine de collectifs, d’associations et de partis politiques se joignent à la mobilisation (voir la liste en fin d’article).

Pour rappel, des centaines de combattants du Hamas ont pénétré le territoire israélien le 7 octobre. Les membres de l’organisation islamiste ont tué 1 400 personnes et capturé 222 otages. Depuis, plus de 7 000 Palestiniens, dont 2 913 enfants, ont été tués par l’armée israélienne d’après le ministère de la santé du Hamas.

Perrine Olff-Rastegar, porte-parole du collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine, alerte sur la gravité de la situation :

« Les bombardements à Gaza causent des milliers de morts qui s’apparentent à un véritable génocide. Il est absolument urgent de faire pression sur les responsables de tous les pays pour qu’ils demandent à Israël d’arrêter ces massacres. Nous demandons aussi la fin du blocus de Gaza imposé par Israël depuis 2007, et l’arrêt du processus de colonisation en Cisjordanie. »

La préfète ne prévoit pas d’interdiction

Interrogée par Rue89 Strasbourg jeudi 26 octobre, le préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier a affirmé qu’elle « ne pense pas interdire la manifestation » après avoir analysé l’appel à la mobilisation avec les forces de l’ordre et estimé qu’il ne risquait pas de provoquer des « troubles à l’ordre public ». Elle avait publié des arrêtés interdisant des rassemblements initiés sur les réseaux sociaux les 20 et 21 octobre. Selon ces arrêtés préfectoraux, ces manifestations légitimaient les actions du Hamas et les forces de l’ordre manquaient du fait de la coupe du monde de Rugby. D’importants dispositifs policiers avaient pourtant tout de même été déployés sur la place Kléber à l’heure prévue des mobilisations.

La place Kléber bouclée pour empêcher tout rassemblement pro-Palestine le 13 octobre. Photo : CB / Rue89 Strasbourg

La manifestation déclarée du 13 octobre avait aussi été interdite par un arrêté prefectoral. Treize personnes avaient été interpellées ce jour là. En tant qu’organisatrice, Perrine Olff-Rastegar était restée 48 heures en garde à vue. Son procès pour organisation d’une manifestation non-autorisée aura lieu le 22 janvier. D’ici là, elle est interdite de manifestation et ne pourra pas se rendre à la mobilisation de samedi. « On ne m’a pas encore interdit de parler, alors j’exprime mes revendications », lance-t-elle.

Le 12 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d’interdire toutes les manifestations de soutien aux Palestiniens. Le Conseil d’État a finalement décidé le 18 octobre qu’une telle généralisation n’était pas possible, et qu’il appartenait aux préfets de décider au « cas par cas ». Le député LFI strasbourgeois Emmanuel Fernandes a signé la déclaration de la manifestation :

« Mon rôle est de soutenir celles et ceux qui veulent manifester, c’est un droit fondamental. Il s’agit d’une mobilisation pour la paix, des milliers de civils meurent. Il serait souhaitable que la préfète n’interdise pas cette manifestation. J’étais moi même à la mobilisation autorisée à Paris le 22 octobre. Nous étions 30 000 et tout s’est bien passé. »


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