Cyril (prénom modifié) a participé à la mobilisation contre la réforme des retraites mardi 28 mars. Il fait partie des onze personnes interpellées suite à la manifestation sauvage qui a suivi le cortège déclaré. Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, quatre d’entre eux ont été remis en liberté sans poursuites, cinq ont vu leur garde à vue prolongée et deux sont passés en comparution immédiate jeudi 30 mars, dont Cyril, étudiant en communication âgé de 19 ans.
Ce dernier a reconnu avoir jeté deux bouteilles de bière Meteor de 25 centilitres de contenance et un caillou en direction des forces de l’ordre sans les toucher. « Sur le coup de l’adrénaline et du mouvement de foule, j’ai voulu faire comme les autres », a t-il déclaré, depuis le box des accusé. Le président du tribunal, Philippe Schneider, a salué la franchise du prévenu, avant de lui exposer que les policiers qu’il a visé ont peut-être « une opinion politique » similaire à la sienne. Cyril a assuré qu’il a pu discuter avec des agents pendant sa garde à vue et qu’il regrettait son geste.
2 000 euros à verser aux policiers visés
Le jeune homme a finalement écopé de trois mois de prison avec sursis, et a été condamné à payer 200 euros aux dix policiers qui ont porté plainte contre lui, soit 2 000 euros en tout. Il est également interdit de manifestation à Strasbourg pendant un an.
Énes (prénom modifié), 23 ans, est le deuxième interpellé en marge de la manifestation du 28 mars qui passait en comparution immédiate ce jeudi. Il était accusé d’avoir frappé un policier à l’aide d’un mortier et d’avoir détruit un abribus.
En l’absence de preuve vidéo, il a été relaxé pour la dégradation mais il a été condamné pour violence sur policier à 70 heures de travaux d’intérêts généraux, qu’il doit faire dans les 18 prochains mois. S’il ne les réalise pas, il ira en prison pendant deux mois. Il a cependant nié faire partie des manifestants. Énes a en effet été arrêté à quelques mètres de chez lui : « Je voulais faire des courses pour ma mère », a t-il affirmé.
Selon sa version, il aurait alors saisi un mortier qu’il a trouvé dans un buisson près de chez lui de peur que ce dernier soit utilisé par des manifestants pour « faire exploser des voitures », puis il aurait été pris dans un mouvement de panique à l’arrivée d’un groupe de personnes poursuivies par des policiers. Il aurait alors, lui aussi, couru, et au moment où il aurait été rattrapé par un agent, en se retournant, il lui aurait donné un coup avec le mortier qu’il avait en main, sans savoir qu’il s’agissait d’un policier.
D’autres comparutions immédiates faisant suite à la manifestation du 28 mars pourraient avoir lieu ces prochains jours.
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