La « Loi Travail », telle qu’elle était rédigée, déchirait la gauche. Faute d’une majorité suffisante pour la voter, le Premier Ministre, Manuel Valls, a décidé d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution, pour la faire passer en force. La motion de censure n’ayant pas été votée, le gouvernement ne sera pas renversé et la loi adoptée.
Suite à cette décision, plusieurs syndicats ont lancé un appel à manifester ce jeudi 12 mai. A Strasbourg, le départ a été donné à 14 heures, place Kléber.
Si à Paris, Rennes et Nantes, les manifestations ont été entachées de heurts avec les forces de l’ordre, à Strasbourg, il n’en est rien. Le millier de manifestants a suivi le parcours dans le calme. Certains chants utilisés depuis le début de la mobilisation contre la loi travail ont à nouveau résonné dans les rues strasbourgeoises tandis que de nouveaux slogans, plus ou moins imaginatifs, ont fait leur entrée dans le champ lexical des manifestants : « Le temps est pourri, le Gouvernement aussi ! », ont scandé plusieurs centaines de personnes, sous une pluie battante.
Manifestation « sauvage » en marge de la manifestation
Après s’être à nouveau rassemblée place Kléber, à la fin de la manifestation, la majorité des manifestants est restée discuter quelques minutes avant de se disperser. Un groupe d’une centaine d’individus a alors décidé de partir en manifestation « sauvage », c’est-à-dire non déclarée. Banderoles et parapluies devant, ils ont marché près d’une heure dans les rues de Strasbourg, menés par la tête du peloton, qui des fois, ne savait plus où en donner.
A plusieurs reprises le cortège s’est retrouvé face aux forces de l’ordre qui leur barraient la route. Noms d’oiseau d’un côté, coups de matraque contre les boucliers en signe d’intimidation d’un autre. Les deux partis se sont jaugés du regard à plusieurs reprises, sans pour autant rentrer en confrontation directe.
Au moment où les tensions entre manifestants et forces de l’ordre étaient au plus fort, ils n’étaient séparés que de quelques mètres. Muni d’un mégaphone, un policier leur a alors demandé aux « jeunes » de « reculer dans le calme ». Ces derniers ont obtempéré avant de rebrousser chemin, à la recherche d’un parcours vierge de policiers. C’est ainsi qu’ils ont rejoint la place Kléber. Après que certains manifestants aient investi le Starbucks, tous se sont dispersés dans le calme.
« Vous parliez de l’apéro dans vos slogans tout à l’heure », lance un homme des renseignements généraux pour taquiner les quelques manifestants qui restaient sur la place. « Si vous ne nous tapiez pas dessus peut-être qu’on pourrait prendre l’apéro avec vous », lui rétorque sans se démonter une manifestante.
La loi travail doit encore passer devant le Sénat, avant de revenir devant les députés en deuxième lecture, le 17 mai. La prochaine manifestation est déjà prévue pour le 19 mai.
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