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Hoenheim débarque sur Facebook… mais n’accepte pas les commentaires

Le service jeunesse de la Ville de Hoenheim au nord de Strasbourg a lancé une page Facebook pour s’adresser à son public. Mais les codes du réseau social n’ont pas encore pénétré la collectivité…

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Attention, la Ville de Hoenheim se lance dans la communication 2.0, le web, les Internets et toutes ces sortes de choses bizarres. Afin d’inviter un « large public » à ses événements, le service jeunesse de cette ville du nord de l’Eurométropole de Strasbourg a mis en ligne en juin une « page Facebook. » C’est la première et la seule présence officielle de cette ville de plus de 10 000 habitants sur le réseau social.

Mais dans un post mis en avant sur la page, la Ville de Hoenheim a tenu à préciser dans une « charte » de 4 500 signes (!) les conditions d’utilisation de cette page. Et à Hoenheim, on ne plaisante pas avec Facebook. Les administrateurs précisent :

« Cette page Facebook est un support de communication au même titre que le site internet www.ville-Hoenheim.fr ou le magazine municipal “Vivre à Hoenheim”. (…) Les échanges sur cette page feront donc l’objet d’une modération à posteriori. À ce titre, il a été décidé de supprimer systématiquement tous les commentaires. »

La Ville de Hoenheim a-t-elle besoin d’un petit stage « community management » ? (Photo Sarah Marshall / FlickR / cc)

« Communiquer, pas discuter »

Bigre. La Ville de Hoenheim aurait-elle peur qu’une horde de trolls de l’Internet vienne pourrir ses précieux posts Facebook ? À l’heure d’écrire ces lignes, la page totalisait 59 « fans ». Ou craint-elle de simplement devoir répondre aux questions ? Quoiqu’il en soit, Hoenheim a encore deux-trois trucs à apprendre en termes de communication à l’ère des réseaux sociaux.

Ainsi sur un post, des personnes intéressées par un événement se « taguent » mutuellement pour s’inviter et se notifier, comme il est d’usage sur Facebook. N’ont-elles pas lu la charte, savent-elles que ce comportement à la limite de la cyber-criminalité les expose, selon la charte, à un « bannissement définitif » ? Un autre demande « à quel âge » s’adresse un atelier de magie, que va-t-il lui arriver ? Quelques heures après, ces commentaires ont effectivement été effacés.

Claude Fabre, adjoint au maire en charge de la jeunesse à Hoenheim, détaille ses choix pour Internet :

« Notre objectif, c’est de communiquer, pas de discuter. La page est gérée par les élus et des bénévoles, nous testons pour voir si ce système de communication peut remplacer des flyers, des affiches, etc. Puisque les jeunes sont sur Facebook, on s’est dit qu’on allait utiliser une partie des fonctionnalités du réseau social. Si les gens veulent commenter, il ont le site internet de la Ville. »

Gare au bannissement définitif

Et effectivement, le site ville-hoenheim.fr propose… un formulaire. Les administrés qui voudraient commenter une manifestation sportive, féliciter les danseurs de la troupe Mistal Est ou s’enquérir des âges requis pour les ateliers peuvent toujours l’utiliser.

Le reste de la charte mérite aussi une lecture approfondie. Outre les interdictions discriminatoires habituelles, les administrateurs listent d’autres « règles élémentaires de courtoisie », comme par exemple aucune critique des élus ou de la municipalité, comme ça c’est clair. Et pas non plus de liens vers des sites dont le contenu est accessible sur abonnement (donc pas de liens vers les articles de l’édition abonnés de Rue89 Strasbourg par exemple)…

Bref, Internet c’est bien, mais méfions-nous quand même. En préambule, Hoenheim indique que « cette charte a été rédigée afin que cette page puisse être un lieu d’échange agréable pour tous. » On le sent bien.


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