Selon le gouvernement, le coût des dégradations lors des occupations des universités françaises au printemps, en protestation à la loi Orientation et réussite étudiante (ORE), s’établit à 7 millions d’euros. Comment le gouvernement est-il arrivé à cette somme astronomique ? La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, ne le précise pas lors de ses différentes apparitions médiatiques mais Le Figaro cite une somme de 400 000€, rien que pour l’Université de Strasbourg.
Étrange puisque tout au long du mouvement, que Rue89 Strasbourg a suivi de près, aucune dégradation sérieuse n’a été constatée, en dehors de quelques tags. La question des dégâts occasionnés par les occupations et les interventions policières avait même fait l’objet d’une mini-polémique, sur fond de désinformation des contre-manifestants.
Pas de dégradations majeures à Strasbourg
Benoit Tock, vice-président de l’Université de Strasbourg, confirme :
« Nous n’avons pas souffert de dégradations pendant le mouvement, nous n’avons pas eu de frais de remise en état de nos locaux. C’est à mettre au crédit du sens des responsabilités des étudiants-grévistes d’une part et de notre refus des occupations nocturnes des bâtiments d’autre part. On sait bien que c’est durant la nuit qu’il y a un fort risque d’une perte de contrôle, de la part de tout le monde d’ailleurs. »
D’où vient ce chiffre de 400 000€ alors ? Il s’agit de la facture de la société de sécurité, SécuEvents, dont les agents ont été déployés pour empêcher les blocages et les occupations, détaille Benoit Tock :
« Le chiffre de 400 000€ n’est pas encore totalement validé mais il s’agit d’une estimation pour l’emploi de dizaines d’agents pendant plusieurs semaines. »
Une facture qui sera supportée par le budget de l’Université. Bien que le gouvernement ait promis de prendre à sa charge les dégradations des bâtiments, il n’a rien évoqué pour les universités qui ont pris sur elles de protéger leurs locaux. Dans le même article du Figaro, le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken, affirme réfléchir à installer des « systèmes de vidéosurveillance et de contrôles des allées et venues des étudiants. »
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