L’ososphère est LA sortie électro de la rentrée à Strasbourg et a eu lieu à La Laiterie le week-end dernier. En parallèle des soirées de concerts, il y a aussi une programmation artistique qui se déroule à l’Aubette 1928 : pour cette rentrée, carte blanche a été donnée au collectif Burstscratch.
Les différentes salles de l’Aubette sont plongées dans l’obscurité et éclairées d’une façon très originale.
Dans la salle des fêtes, vous pourrez vous accorder un moment de solitude avec Laurent Berger. La pièce est plongée dans l’obscurité et seules les deux projections cinématographiques éclairent la pièce. Des photogrammes abîmés sont projetés en boucle.
Cet éclairage mouvant s’accompagne des sons produits par la projection : la pellicule filmique tourne de façon incessante et nous plonge dans une vieille, pas si vieille que ça, salle de cinéma avec ce bruitage des bobines de films qui étaient communes avant l’arrivée du numérique.
Entre la projection et les sons répétitifs, le spectateur est invité à s’immerger dans un univers à la fois doux, à la fois familier et nouveau en une incitation à observer et à méditer : vous laisserez-vous happer par les rythmes visuels et sonores de Laurent Berger ? Expérience fascinante…
Machin, bidule, chose, tous ces mots qu’on utilise parce qu’on n’a pas trouvé le terme qui convient ou peut-être parce qu’il n’existe pas. Silvi Simon utilise le terme filmatruc. Pour réaliser ses filmatrucs, soit elle récupère des morceaux de pellicule de films qu’elle trouve dans des brocantes ou alors elle tourne des films en super 8.
Dans le foyer bar, elle expose Filmatruc à verres n° 1. Les images sont projetées sur des éléments carrés en verre qui réfléchissent et éclatent la projection sur les 4 murs de la pièce et nous confronte à une expérience fascinante : ne plus savoir où donner de la tête, où se tourner, où regarder, partout des images surgissent. Comment alors, suivre l’histoire si histoire il y a ?
Difficile voire impossible peut-être : il faut juste se laisser emporter dans un univers où tout apparaît et disparaît de façon cyclique sur les murs colorés du foyer bar. Comme dans l’espace occupé par Laurent Berger, il y a aussi ce bruit incessant du film super 8 qui devient rapidement entêtant.
Dans l’espace du ciné bal, il y a trois dispositifs de projection de l’artiste Laurence Barbier : Rémanence. L’artiste projette sur des supports phosphorescents tournants des images qui s’effacent ensuite progressivement. D’une certaine façon, elle met en scène le mythe de Sisyphe : l’éternel recommencement de ce que l’on fait.
Ici, les images (poisson nageant, homme criant, etc.) sont projetées puis disparaissent progressivement avant d’être à nouveau projetées, d’imprimer encore une fois le support pour à nouveau disparaître en une image de plus en plus floue. C’est comme si, à force de répétition, Laurence Barbier essayait de lutter vainement contre la perte de mémoire. Mais, a priori, tout est amené à s’éteindre et à disparaître.
L’Ososphère avait lieu le week-end dernier à La Laiterie et se poursuivra en décembre au Port du Rhin. D’ici là, l’exposition à l’Aubette se poursuit jusqu’au 5 octobre et sera visible du mercredi au vendredi de 14h à 18h.
Y aller
Exposition Ososphère, de mercredi 3 au samedi 6 octobre, de 14h à 18h à L’Aubette 1928, place Kleber à Strasbourg. Entrée libre.
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