Le coup est rude pour toutes les collectivités locales et c’est I’association d’élus locaux Intercommunalités de France (IdF) qui le révèle, façon scoop, sur son site : le gouvernement prévoit de drastiquement baisser les dotations globales de fonctionnement que l’État verse aux communes, intercommunalités, départements et régions. Selon IdF, la Ville de Strasbourg devrait se passer de 9 millions d’euros en 2025 et l’Eurométropole de 14,6 millions d’euros. La Collectivité d’Alsace verrait son budget de fonctionnement amputé de 37,4 millions d’euros et la Région Grand Est de 50,3 millions d’euros.
Ces sommes sont très importantes. En 2024, l’État avait ainsi abondé le budget de fonctionnement de la Ville de Strasbourg avec une dotation globale (DGF) de 51,4 millions d’euros. La réduction prévue par le gouvernement supprimerait 20% de cette recette, sur un budget de fonctionnement total d’environ 460 millions d’euros (M€). Pour l’Eurométropole, la DGF 2024 était de 79,4 M€ soit une baisse prévisible de 20% également.
Les élus locaux en « phase de résistance »
Adjoint à la maire de Strasbourg en charge des finances, Syamak Agha Babaei réagit très fermement à ces plans du gouvernement de Michel Barnier (Les Républicains) :
« Neuf millions d’euros, c’est plus que ce que la Ville verse en subventions à toutes les associations sportives par exemple. Ces annonces arrivent alors que les collectivités locales préparent leurs budgets de fonctionnement, qui sont à l’équilibre contrairement à celui de l’État. En outre, les communes et les intercommunalités sont en plein dans la phase de paiement des investissements prévus au début de leur mandat. »
Syamak Agha Babaei affirme donc être entré dans une « phase de résistance, avec toutes les associations d’élus locaux » contre cette programmation. Le gouvernement de Michel Barnier doit présenter un projet de loi de finances censé ramener le déficit de l’État sous les 5% du budget, en supprimant des dépenses publiques et en augmentant, légèrement, les impôts des contribuables aux plus hauts revenus. Des principes critiqués par Syamak Agha Babaei : « Les gouvernements macronistes ont affaibli l’État en faisant des cadeaux aux entreprises, sans qu’il y ait eu des emplois supplémentaires et maintenant, c’est à la collectivité de payer ! »
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