La promesse avait été faite par l’Eurométropole de Strasbourg et les promoteurs immobiliers (comme Nexity) au moment du réaménagement de la zone en 2014 : l’écoquartier des Tanneries, à Lingolsheim serait desservi par « plusieurs lignes de bus dont une traversant le quartier ».
Cinq ans plus tard, la municipalité répond enfin à la demande des habitants, qui s’étaient mobilisés contre l’absence de transports en commun, malgré les promesses. À partir de décembre 2019, l’écoquartier des Tanneries sera relié par une navette de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) à la gare de Roethig et à l’arrêt Alouettes du tram B.
La navette circulera du lundi au samedi de 7h à 19h, un effort de 143 000 euros pour la municipalité, acté début juillet.
Plus de 150 signatures
Samy Lamamra a monté le collectif des Tanneries en août 2017. Ces habitants se sont régulièrement réunis pour tenter d’améliorer leur quotidien au sein de l’écoquartier. Ils ont exigé la mise en place de cette navette et fait signer une pétition en ce sens, signée par 150 familles.
La navette permettra aux habitants de réduire l’usage de voitures personnelles, sensé être restreint dans un écoquartier.
« Il n’y a rien d’écologique dans ce quartier »
Le collectif des Tanneries ne compte pas se contenter de cette victoire et veut s’attaquer aux poubelles qui débordent, à la saleté dans les rues, aux voitures mal garées et au manque de passages piétons…
Samy Lamamra a déjà fait part de ces nombreux problèmes à Yves Bur, le maire de Lingolsheim. Pourtant, la municipalité ne réagit pas. Un habitant du quartier (ayant souhaité rester anonyme) témoigne :
« Il n’y a rien d’écologique dans ce quartier ! Pour me demander de payer des amendes pour stationnement gênant il y a du monde, mais pour nettoyer les rues il n’y a plus personne. Ils bouffent l’argent des gens, ils prennent le maximum mais ils ne cherchent pas de solutions pour nous. »
En projet : du pain et des viennoiseries bio
Autre problème : le quartier des Tanneries ne dispose toujours d’aucun commerce de proximité. Le collectif souhaiterait faire d’un local commercial vide une « boulangerie solidaire ». Pour cela, il s’inspirerait du concept de Bou’Sol, un réseau de boulangeries solidaires et biologiques, né à Marseille.
Le blé et la farine serait fournie par des agriculteurs locaux et Samy Lamamra pense que ce serait l’occasion « d’accueillir et de professionnaliser des personnes en parcours d’insertion ».
Mais l’acquisition du local est évaluée à 180 000€, une somme pour laquelle le collectif n’a aucune solution. Le local n’a jamais été occupé depuis la création de l’écoquartier.
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